Algérie

Haro sur la déperdition scolaire



Publié le 17.10.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
Les succès aux examens de fin d'année, du baccalauréat et du BEM, notamment sont souvent fêtés de manière ostentatoire. Une manière de se libérer des angoisses vécues autant par les parents d'élèves que par ces derniers durant pratiquement toute l'année. Ce stress permanent est aussi retrouvé dans les différents autres paliers, au primaire ou au collège. Il s'explique par cette course effrénée aux bonnes notes, aux très bonnes particulièrement. Et surtout par la hantise de voir son enfant refaire sa classe. Plus simplement le redoublement. Un phénomène mis en sourdine que le président de la République a pointé du doigt, car il ne représente ni plus ni moins celui plus grave de la déperdition scolaire. Combien d'élèves décrochent chaque année? Ils seraient plus de 600000 élèves chaque année, selon le SG du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura. Plus de 500000 élèves ont quitté les établissements scolaires, l'année dernière, et ce dans les trois paliers, primaire, moyen et secondaire, affirmait en 2022 le président de l'Association des parents d'élèves, Khaled Ahmed. La déperdition scolaire touche annuellement environ 500000 élèves, indique une enquête du CLA, le Conseil des lycées d'Algérie. Ces chiffres reflètent-ils la réalité? En l'absence de statistiques officielles, on ne peut que constater l'ampleur de ce phénomène qui a conduit le chef de l'État qui a souligné lors de la réunion du Conseil des ministres qu'il a présidée, le 22 septembre, l'importance de la prise en charge des élèves redoublants et leur donner la chance d'être réintégrés autant que possible afin de réduire la déperdition scolaire. Le mal doit donc être soigné à la racine. Son impact hypothèque directement l'avenir de l'enfant. Et celui du pays par ricochet. Il remet sur le tapis encore une fois la question de la refonte du système éducatif. De l'école qui a fait l'objet de convoitises idéologiques avant de donner naissance à cette espèce de fonds de commerce: les cours particuliers à échelle exponentielle. Ancrés désormais dans le paysage «éducatif», ils n'ont, selon toute vraisemblance, contribué en rien pour enrayer l'échec scolaire. Hormis la caricature de cet aspect, c'est incontestablement toute la copie qui est à revoir. À commencer par le poids du cartable qui indique, allégoriquement, que le fardeau est très lourd à porter...
Mohamed TOUATI



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