Algérie

Haraoubia et Moussa visitent le nouveau pôle universitaire d’Oran


Les bureaux d’études au banc des accusés Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Haraoubia, a fait part de son insatisfaction de ce qu’il a vu sur site, lors d’une conférence de presse tenue hier en marge de sa visite de travail et d’inspection au nouveau pôle universitaire d’Oran, pointant du doigt un certain nombre de bureaux d’études en raison des aberrations constatées et autres irrationalités relevées dans la conduite des travaux entrepris sur les édifices de ce grand projet structurant estimé à près de 20 milliards de dinars. Un projet dont certains bâtiments ne reflètent nullement les aspirations ou encore les ambitions du gouvernement, comme l’a laissé entendre Haraoubia qui s’est désolé que «certains bureaux d’études engagés n’ont pas fait montre d’ingéniosité ni de talent, voire de savoir-faire, pour concevoir ou encore assurer convenablement le contrôle et le suivi de ce projet digne d’intérêt, situé de surcroît dans une zone d’extension urbaine qui prévoit la réalisation de grands équipements d’excellence». «Un projet, fera-t-il remarquer, à la dimension d’une ville comme Oran, à même de rayonner sur toute la région de l’Ouest». Ce projet structurant semble effectivement présenter plusieurs défaillances, outre le retard qu’il connaît dans l’achèvement de certains ouvrages pédagogiques et des structures d’hébergement qui devront être livrés pour la prochaine rentrée universitaire 2008-2009. Un retard, et non des moindres, lorsqu’on apprend que seuls 6.000 places pédagogiques et 5.000 lits seront réceptionnés pour la prochaine année universitaire, sur un total de 41.000 places pédagogiques et 30.000 lits. Les anomalies relevées dans certains bâtiments sont manifestement flagrantes, si ce n’est pas carrément du bricolage comme l’ont rapidement constaté les représentants du gouvernement, à l’exemple de ce hall d’un bloc pédagogique qui n’en est vraiment pas un, tant il est difforme et nécessite une ouverture par ci, une intervention par là... Ailleurs, c’est carrément du travail de ‘j’menfoutiste’ qui a été constaté à l’intérieur d’une chambre présentée pourtant comme chambre témoin. De quoi soulever le courroux des visiteurs qui ont mis le doigt justement là où ça fait mal, comme cet ensemble d’habitations pour les personnels construit en pleine cité universitaire. Le wali s’empressera d’ailleurs de proposer son transfert vers un lieu plus adéquat. «Un bureau d’études est un cabinet composé d’une équipe d’experts allant de l’architecte à l’urbaniste, en passant par le décorateur, jusqu’à l’artiste. Bref, une équipe pluridisciplinaire qui, sur ce site, n’a rien fait de bon. Je ne suis vraiment pas satisfait du travail qui y a été effectué. Je ne suis pas architecte mais ce que je vois là ne reflète pas nos aspirations», a tenu à souligner le représentant du gouvernement, soutenant au passage qu’»il est temps de prendre des mesures pour en finir avec ce genre de ratage et de passer à une étape qualitative dans la réalisation de ce type d’ouvrage». Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Nouredine Moussa, qui accompagnait le ministre de l’Enseignement supérieur, n’a pas, lui aussi, été tendre avec les bureaux d’études en question, même si, néanmoins, il a quelque peu tenté de minimiser les choses en avançant, compte tenu du grand retard pris dans la viabilisation du site (les amenées des réseaux ont duré deux ans), que «le résultat, en terme d’avancement du projet, est acceptable». Sans pour autant, cependant, donner un blanc seing ni excuser les ratages. Dans ce contexte, il a ainsi donné instructions à ses services pour installer des commissions de jury au plan local afin de régler ce genre de litiges et, éventuellement, écarter les bureaux d’études défaillants. Il rappellera par ailleurs que son département est en phase d’instituer une structure pour suivre ce genre de bureaux d’études qui présentent parfois des maquettes virtuellement acceptables mais qui s’avèrent souvent coûteuses, voire difficilement réalisables sur le terrain. Par ailleurs, les directions du Logement et des Equipements publics, tout autant que celles de l’Urbanisme et de la Construction, ont été instruites pour opérer des rattrapages au niveau de certaines parties qui ont connu des malfaçons, en les dotant des meilleurs matériaux possibles. Pour le reste, le ministre a tenu à assurer, devant les journalistes, à propos de ces inconséquences, que l’Etat interviendra en tant opportun. Auparavant, le DLEP a été invité à faire un bilan des réalisations et un planning des travaux à lancer ou en cours de lancement.   Safi Z.
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