Algérie

Hans Blix parle du nucléaire avec Bouteflika



Le développement de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive ont été les principaux thèmes discutés hier à Alger par le président Abdelaziz Bouteflika avec Hans Blix, ancien chef de l'équipe des enquêteurs onusiens sur les armes de destruction massive en Irak. Blix, qui a été également directeur général (1981-1997) de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a rencontré, à sa demande, le chef de l'Etat avec lequel il a fait un large tour d'horizon sur les questions actuelles et à venir dans l'utilisation du nucléaire à des fins civiles. Selon Blix, «l'Algérie a un grand rôle à jouer, compte tenu de ses connaissances scientifiques dans le domaine du nucléaire et de sa position dans la médiation pour la non-prolifération de l'arme nucléaire». Il a souligné dans une déclaration à la presse avoir discuté avec le président Bouteflika de l'utilisation du nucléaire dans la production électrique et comment éviter la mauvaise utilisation du nucléaire. «Nous avons également évoqué comment pouvoir trouver les opportunités nécessaires pour de nouvelles tendances sur le désarmement et de la manière d'éviter, à l'avenir, la prolifération nuisible du nucléaire», a-t-il précisé. Les déclarations de cet ancien président exécutif de la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection des Nations unies (COCOVINU) et des inspecteurs envoyés en Irak à partir de novembre 2002 dans le cadre de la résolution 1441 de l'ONU, interviennent au moment où de plus en plus de pays optent pour la solution du nucléaire comme source de production énergétique. Les pays occidentaux, mais également des pays émergents réfléchissent à des possibilités, notamment financières et techniques, pour développer le nucléaire au détriment des énergies fossiles, plus chères et polluantes, pour leurs besoins en énergie propre.          L'Algérie, qui a joué un rôle important au sein de la communauté internationale pour bannir les armes de destruction massive et contre la prolifération nucléaire, projette de son côté de développer cette énergie propre pour ses besoins, autant dans la recherche scientifique, que de production énergétique. En outre, elle a passé des accords de coopération dans le domaine nucléaire avec plusieurs pays occidentaux, notamment avec la France, un des leaders mondiaux, avec la Chine, les Etats-Unis et la Russie en matière de fabrication et d'exportation de centrales nucléaires. Et, pour l'Algérie, le nucléaire est également perçu comme étant un passage obligé pour développer plusieurs secteurs névralgiques dans le développement scientifique, économique et social. Et, actuellement, le nucléaire est devenu un enjeu majeur dans la bataille du développement économique, et non plus un domaine réservé à quelques nations, qui en ont fait un fond de commerce politique, sinon un moyen de chantage pour équilibrer les forces au moment de la guerre froide. Et les formidables débouchés économiques du nucléaire civil devraient changer dans quelques années la donne sur le marché mondial des produits énergétiques. L'Algérie, membre du Traité de non-prolifération nucléaire, ne compte pas rester, en fait, à l'écart de ces développements scientifiques majeurs. Hans Blix, ancien ministre suédois des Affaires étrangères, avait réaffirmé devant le Conseil de sécurité de l'ONU que les inspecteurs déployés en Irak n'ont trouvé aucune preuve de la poursuite ou de la reprise de programmes d'armes de destruction massive. Suffisant pour provoquer la colère des «faucons» du Pentagone, qui avaient décidé d'envahir l'Irak. Entre-temps, Blix avait annoncé son départ de cette commission onusienne.


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