Algérie

Hanoune dénonce la cherté de la vie



Les craintes du PT Le Parti des travailleurs accentue son discours contre l'orientation donnée aux réformes économiques. Depuis le choc du 14 mars dernier à l'APN, suite à l'approbation de l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures - auquel il s'était farouchement opposé, le PT redouble de crainte et prévoit le pire pour l'avenir du pays. « Le 8 avril 2004, les Algériens avaient voté pour le changement et non pas pour le bradage des richesses nationales et la liquidation de tout le tissu économique public », tempêtait Louisa Hanoune, porte-parole du parti, jeudi dernier à l'ouverture des travaux à la fois du conseil national et du comité central à Alger. « Les risques de naufrage de notre économie persistent et le danger plane toujours sur le pays », a-t-elle ajouté. Mme Hanoune reste convaincue que la politique actuellement suivie mènera l'Algérie vers une faillite inédite. « Chaque jour, un nouveau pays s'écroule pour avoir adopté le même modèle que celui vers lequel nous nous dirigeons. Regardez ce qu'ils ont fait de l'Argentine, du Brésil, du Soudan, de la Côte d'Ivoire, de la Somalie... Il faut tirer les leçons des expériences des autres », a-t-elle clamé encore. « Ce que nous vivons en Algérie est insoutenable. Aucun pays au monde n'a connu une transition comme la nôtre. Ils sont en train de vendre tout d'un seul coup, c'est incroyable », a-t-elle ajouté. Pour étayer ses propos, elle a évoqué l'article 25 de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. D'après elle, cet article donne aux firmes pétrolières le droit de posséder tout gisement qu'elles découvrent. « Avec l'application de cette loi, l'Algérie perdra plus de 75% de ses rentes actuelles. C'est le constat des spécialistes en la matière. Pourquoi donc accepte-t-on d'appliquer une loi qui est, de surcroît, pondue par les multinationales », s'est-elle demandée, ajoutant que « l'Algérie a suffisamment d'argent pour insuffler le développement et remettre en marche l'économie nationale ». RISQUES D'EXPLOSION « Le prix du baril est à 58 dollars, les réserves de change vont, selon certains experts, atteindre les 60 milliards de dollars et le président Bouteflika parle d'une surliquidité bancaire de 10 milliards de dollars. Cela n'est-il pas suffisamment assez pour soigner notre tissu productif, améliorer le quotidien des Algériens et stimuler la création des richesses à travers nos entreprises nationales ? », s'est-elle interrogée, avant de s'insurger contre l'inexplicable hausse des prix des produits de base et l'insoutenable cherté de la vie. « Vous imaginez un kilo de tomate à 120 DA et le SNMG est encore à 8000 DA ! », s'est-elle exclamée en mettant en garde l'Etat quant aux conséquences de cette baisse du pouvoir d'achat. Les premiers signaux sont les émeutes ici et là au lendemain de l'annonce de l'augmentation des prix de tel ou tel produit. « Ça va péter du feu si cette situation demeure », a-t-elle prévenu. A ses yeux, si le gouvernement avait refusé de supprimer l'article 87 bis lors de la dernière tripartite en avançant le « fallacieux » argument de graves répercussions financières sur les caisses de l'Etat, c'est plutôt pour gagner le temps qu'il faut pour la mise en œuvre la politique de dépermanisation qui sacrifiera quelque 500 000 emplois. Enumérant les dossiers toujours suspendus, notamment la crise de Kabylie et la question des disparus, Mme Hanoune trouve que l'on a opté pour une « politique de désertification », celle « la terre brûlée ». Sur sa lancée, elle a souligné que la ratification de l'accord d'association avec l'Union européenne « fera de l'Algérie une zone hors la loi », où régneront en maître de céans les sociétés multinationales. Pour elle, rien ne peut justifier un tel accord, d'autant plus que les échanges entre l'Algérie et les pays de l'UE vont bon train et sont à hauteur de 62%. « Alors pourquoi s'engouffrer dans un accord qui fera de notre pays un gros bazar pour les produits étrangers au détriment de notre économie créatrice d'emploi ? », a-t-elle conclu.


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