Algérie

Hanoune



Hanoune
"Ces personnes étaient des victimes, mais elles n'avaient aucun lien ni avec le terrorisme ni avec les détournements de fonds", a fait observer la secrétaire générale du PT.Même si elle a connu son épilogue, il y a quelques jours, avec l'annulation de la transaction passée entre la société Ness-Prod, filiale de Cevital, et des actionnaires du groupe de presse El-Khabar, l'affaire dite "El Khabar" ne finit pas de susciter encore des interrogations et autres interprétations. Louisa Hanoune, dont le parti a, dès l'éclatement de l'affaire, exprimé son soutien au personnel d'El Khabar, voit dans cette annulation les signes "d'une vengeance". "ça ressemble à une vengeance", a-t-elle dit, hier, lors d'une allocution à la réunion, à Zéralda, de la commission des élus de son parti. Non seulement elle observe, comme nombre de juristes et avocats, que la décision de l'annulation est "inapplicable", mais relève également que nos responsables ne disposent pas de la culture de "reconnaissance de l'erreur". Et cet esprit d'"entêtement" et de "vengeance" se retrouve également dans le traitement infligé à Mehdi Benaïssa, directeur de Ness-Prod, Riad Hartouf et Nora Nedjaï, fonctionnaire au ministère de la Culture, condamnés à des peines de prison avec sursis, avant-hier, et libérés après trois semaines passées au pénitencier d'El-Harrach."Pourquoi pas l'acquittement '", s'interroge Louisa Hanoune. "Ces personnes étaient des victimes, mais elles n'avaient aucun lien ni avec le terrorisme ni avec les détournements de fonds", a-t-elle observé. Mais ces affaires, conjuguées "au flou en matière de décision", "les attaques féroces de certains groupes en économie", aux poursuites engagées à l'encontre de l'avocat,Me Dabouze, désormais sous contrôle judiciaire, et les harcèlements et autres répressions qui visent des animateurs de la société civile illustrent un tropisme totalitaire chez les dirigeants, selon Louisa Hanoune. "Cela traduit que la crise a atteint son paroxysme", soutient-elle. Dans le même contexte, elle ne manque pas de dénoncer l'adoption récente de certains textes de loi, notamment celui portant régime électoral dont l'objectif, à ses yeux, est de faire la part belle à l'argent sale. "La dégradation socioéconomique conduit à des dégradations politiques. La loi sur le régime électoral est au profit de l'argent sale qui va accaparer toutes les communes", prédit-elle. Si le pourcentage de 4% exigé aux partis pour participer aux prochaines échéances ne pose pas problème au PT, malgré les menaces qu'il "fait peser sur le pluralisme", il reste qu'elle soutient que les élections de 2012 ne doivent pas être considérées comme une "référence" dans la mesure où elles étaient entachées de fraude et marquées par un hold-up. "Est-ce que, à travers cette dégradation, c'est cela l'Etat civil proclamé par certains depuis 2013", ironise Louisa Hanoune dans une allusion aux incantations du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani. Très critique à l'égard des orientations de l'Exécutif, en porte-à-faux des promesses du Président en 2011, Louisa Hanoune s'est interrogée sur "la fuite en avant du gouvernement". "Qu'attend le gouvernement pour recouvrer près de 100 milliards de dollars d'impôts, 75 milliards de l'informel et 5 milliards prêtés au FMI, soit la bagatelle de 180 milliards qui nous évitera un endettement '", se demande-t-elle. Aussi, dénonce-t-elle, le prochain texte de loi sur la démocratie participative qui vise "à dissoudre les prérogatives des élus et associer les syndicats, les comités de quartier et les associations à la gestion de l'austérité". "En revanche, ce sont les élus auxquels on demandera des comptes qui affronteront la colère des citoyens", relève-t-elle. Par ailleurs, Louisa Hanoune, qui réitère ses mises en garde contre "un saut dans l'inconnu", en raison des dangers qui menacent le pays, a appelé tout le monde "à méditer" le cas turc, où un coup d'Etat a été déjoué, il y a quelques jours, avec les conséquences que l'on sait.Karim Kebir


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