Algérie

Hannachi destitué par la rue après deux décennies de règne Révolution de velours dans la cité des Genêts



Hannachi destitué par la rue après deux décennies de règne Révolution de velours dans la cité des Genêts
Alors que le monde arabe se force à un lifting dans le sang, dicté par un printemps arabe qui tend à se prolonger aux trois autres saisons de l'année, eux, les téméraires Imazighen, ne pouvaient demeurer en reste. Pionniers en matière de révolte avec l'historique 'Printemps berbère' et le tristement célèbre 'Printemps noir' de funeste mémoire, dont les plaies encore entrouvertes martyrisent toute la Kabylie, ils militent cette fois-ci pour le départ de Mohand Chérif Hannachi de la présidence de la JSK, véritable porte-flambeau et vecteur de l'identité et de l'appartenance berbère.
Mais contrairement aux deux révoltes politico-sociales qui avaient été réprimées dans le sang, cette révolte sportive qui vise à déchoir Hannachi prend des allures de révolution de velours.
Jeudi déjà, lors du rassemblement des supporters et inconditionnels du club aux portes du stade du 1er-Novembre, aucun incident n'était signalé, tout comme lors de la rencontre jouée et gagnée samedi face au Widad de Tlemcen.
Trop matures pour faire dans la casse et donner à ceux qui ne partagent pas leurs idées et idéaux l'occasion de les taxer de 'manipulés', ces supporters de la JSK avancent doucement et sûrement. Ils ont d'ailleurs déjà gagné la bataille de la rue, puisque Hannachi, acculé et plus que jamais dos au mur comme il ne l'a presque jamais été en dix-neuf ans de règne absolu à la tête des Canaris, a fait promesse de démission dans un délai ne dépassant pas quinze jours, le temps qu'il lui faudra pour convoquer assemblée générale et conseil d'administration. Un engagement oral que beaucoup de supporters kabyles assimilent plutôt à une des man'uvres habituelles de Hannachi visant à gagner du temps, question d'absorber la colère de la galerie et d'espérer que les bons résultats s'enchaînent et fassent office de diversion.
Un Hannachi qui paraît, du moins donne l'impression, en parallèle, d'être décidé à aller cette fois-ci au bout de sa démarche, surtout qu'il a été, véritablement, convaincu par ses proches de la nécessité d'un départ, après que sa cote eut vertigineusement chuté auprès de l'imposante assise populaire kabyle. Une perte de popularité et un retrait de confiance essentiellement causés par des erreurs de casting à répétition en matière de recrutement, une négligence certaine du pourtant élémentaire volet formation, un mépris apparent envers les anciens qui ont fait la grandeur du club et une boulimie effrayante en techniciens dont le dernier en date, Meziane Ighil, a été limogé d'une façon qui a indigné le Tizi Ouzou du football et confirmé la gestion catastrophique de Hannachi dans tout ce qui a trait aux ressources humaines kabyles.
Pour les plus modérés en revanche, le départ de Moh Cherif de cette façon, par la petite porte, minimiserait injustement l''uvre d'un des plus prolifiques dirigeants du football algérien et d'un président de club qui a beaucoup apporté, en titres et en lauriers, aux Vert et Jaune de la JSK avec trois championnats (2004, 2006 et 2008), trois coupes d'Algérie (1992, 1994 et 2011), une coupe d'Afrique des vainqueurs de coupes (1995) et trois coupes d'Afrique de la CAF (2000, 2001 et 2002), soit onze titres majeurs. Un palmarès-bilan qui aurait fait le bonheur, la satisfaction et la fierté de tout autre club ou président de club. Mais pour être retombé dans ses travers, fait presque les mêmes erreurs et s'être obstiné à refuser tout dialogue avec les supporters, Hannachi ne devrait aucunement résister aux violents vents du changement et à cette nouvelle révolte kabyle.
R. B.


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