Les courses de fond (800, 1500 ou encore 5000 mètres) n’ont aucun secret pour lui. Au point où il compte aujourd’hui 79 médailles dont 60 en or. Grosse fierté pour la Côte d’Ivoire, Koné Oumar souffre d’un manque de reconnaissance. Et il en souffre…
Qui ne connaît pas l’athlète Koné Oumar en Côte d’Ivoire et en Afrique ? La course, c’est son dada. Sa force aussi. Révélé au grand public sportif en 1995, le garçon qui présente un handicap bien visible au bras droit a aujourd’hui 33 ans, reste toujours célibataire sans enfant, mais n’arrête pas d’enfiler les médailles comme des perles. A Treichville, avenue 8, rue 24, lot 220, où il vit, il ne passe pas aussi inaperçu. Spécialiste du demi-fond, Koné Oumar révèle avec fierté qu’il en est à 60 médailles d’or, 14 d’argent et 5 en bronze. Nouvel objectif ? Les prochains Jeux Africains de Maputo (Mozambique). « Je veux aller aux prochains Jeux Africains de Maputo pour remporter la seule médaille d’or qui manque à mon palmarès. J’ai déjà eu 3 en bronze et une en argent. Je dois donc faire le boulot car je profiterai pour arracher la qualification pour les prochains Jeux Olympiques de 2012 à Londres », promet-il. En attendant le rendez-vous de Maputo, il s’entraîne deux fois par jour au Stade Houphouet-Boigny (le matin) et au Stade Robert Champroux (le soir). Il est toutefois un peu malheureux lorsqu’on évoque le nom de l’ex-ministre des Sports, Mel Eg Théodore. La raison ? « Il y a ce qu’on dit et ce qu’on fait. Rien n’a été fait depuis la promesse du ministre Mel Théodore de m’offrir une maison pour services rendus à la nation.
Je suis déçu… En 1996, aux Jeux Olympiques aux Etats-Unis, je me souviens que le 3è avait été décoré par l’Algérie. Il avait eu près de 30 millions de francs algériens et une maison. Et moi qui avais terminé 1er, je suis revenu à Abidjan incognito. Sans rien… », a-t-il narré, les larmes aux yeux. Mel Théodore appréciera… Et tout le monde regarde le nouveau ministre Philippe Légré. Koné Oumar est toutefois satisfait d’une chose : ses pérégrinations dans le monde grâce à l’athlétisme. Tel un globe-trotter, il a (vraiment) fait le tour de la planète. Mieux, il se souvient de tous les pays visités comme si c’était hier. « Egypte (1995), USA (1996), Tunisie (1997), Allemagne (1997), Maroc (1997), Bénin (1997), Angleterre (1998), Sénégal (1998), Afrique du Sud (1999), Mali (1999), Australie (2000), France (2000), Togo et Tunisie (2001), Ghana, Burkina Faso, Chine, Brésil… Le seul pays qui m’a marqué c’est l’Australie car j’ai été malade en 1999, durant six mois. A Sydney, pour mon retour, j’ai remporté la médaille d’or », a-t-il raconté. Avec appétit. Mais comment Koné Oumar est-il arrivé à l’athlétisme ? « J’ai joué au football avant d’embrasser l’athlétisme », prévient-il. Et de poursuivre : « c’est lors des cross de la ville d’Abidjan que je me suis distingué. Sur 10 courses, j’ai remporté 8 et c’est comme cela que l’aventure a commencé. J’ai intégré la sélection nationale fin 1995. Un mois après, j’ai eu ma première médaille d’or aux 5000 mètres, en Egypte. J’ai également eu la médaille d’argent aux 800 et 1.500 mètres ». Son secret pour battre des records et remporter les courses ? « Je suis certes né infirme mais cela est un avantage pour moi car je me considère comme un homme valide. A la course, je bats les valides. Par rapport à celui qui est devenu handicapé après un accident, moi, je suis plus à l’aise… ». Les années passent et Koné Oumar songe à la retraite. Déjà, il sait ce qu’il fera une fois les baskets rangées. « J’arrêterai après les J.O. 2012 de Londres. J’ai déjà remporté 3 médailles olympiques et je veux compléter à 4 avant d’arrêter. Je me prépare sans compter sur la Fédération ou sur le ministère des Sports. J’ai deux séances d’entraînement chaque jour. Après les J.O. de 2012, je compte encadrer les jeunes… », a-t-il révélé.
Posté Le : 07/08/2011
Posté par : handisport
Ecrit par : Guy-Florentin Yaméogo
Source : news.abidjan.net