Handisport Club de Constantine : Des ambitions et des obstacles

En dépit du peu d'importance accordé aux sportifs aux besoins spécifiques, ces derniers, activant dans différents clubs dans la wilaya de Constantine, continuent à s'affirmer à travers des résultats très encourageants enregistrés régulièrement.C'est le cas du Handisport Club de Constantine (HCC) de basket-ball sur fauteuil roulant. Ce club, créé en 2008 et comptant une dizaine d'athlètes dans toutes les catégories d'âge, se trouve aujourd'hui en difficulté à cause du manque de financement. «Nous avons de très bons athlètes âgés entre 20 et 55 ans, ils font de leur mieux et nous enregistrons souvent des classements satisfaisants, en dépit du manque de moyens matériels», a déclaré Abdelghani Meghezzi, président du HCC.
Ce dernier a exprimé beaucoup de regrets sur le recul de ce sport à Constantine. «La situation du notre club à Constantine est tellement désolante, pourtant, depuis la création du handisport dans les années 1980, cette wilaya était leader en se faisant remarquer par les performances de ses athlètes, qui avaient décroché des prix nationaux et internationaux, à titre d'exemple, Mohamed Taoutaou. Même après la création de notre club en 2008, cette wilaya continue toujours à offrir de très bons athlètes», a-t-il noté. Mais les efforts déployés et l'ambition des athlètes ne sont-ils pas suffisants pour la durabilité du handisport à Constantine '
Notre interlocuteur a affirmé que plusieurs contraintes, notamment financières, entravent la pérennité de ce sport. Abdelghani Meghezzi note qu'un seul fauteuil roulant coûte 85 millions de centimes, donc pour équiper une dizaine de sportifs, sans oublier les frais de déplacement, il leur faut un bon pactole. «Certes, la direction de la jeunesse et des sports de wilaya (DJS) nous accorde une subvention de 100 millions de centimes.
Cette somme est insuffisante pour couvrir toutes les dépenses du club, à titre d'exemple, le déplacement régulier des athlètes. Ces derniers doivent s'entraîner trois fois par semaine de 13h à 16h, alors ils se trouvent contraints de se déplacer avec leurs propres moyens, sans être remboursés ni bénéficier d'un salaire», a déploré le président du HCC.
Il affirme que plusieurs athlètes ont quitté l'association pour trouver un emploi en sacrifiant l'amour du basket-ball, ou rejoint d'autres clubs aisés financièrement. Seulement cette année, selon ses dires, 5 des meilleurs athlètes du HCC ont quitté le club. Ce n'est pas tout, notre interlocuteur souligne que cette austérité s'est répercutée sur les résultats du club, ces dernières années. Par exemple, l'équipe n'a décroché aucun prix durant les deux saisons écoulées et elle n'a pas participé à la coupe d'Algérie de l'année dernière.
Pour sa part, Badis Souki, ex-président du HCC, soutient que les autorités n'accordent plus d'importance ou de soutien moral et financier à cette catégorie vulnérable de sportifs. «Je me souviens encore de la première compétition de handisport en 1982. Toutes les autorités se sont engagées pour encourager et aider cette catégorie de sportifs, par leur présence et leur soutien. Même la population a participé à cet événement. Nous avions les larmes aux yeux face à une salle pleine à craquer», a rappelé M. Souki, avec beaucoup d'émotion.
Par ailleurs, Abdelghani Meghezzi nous a révélé un projet en cours de concrétisation, qui se résume dans la récupération des handicapés moteurs universitaires. «Nous avons contacté récemment les universités afin de récupérer tous les étudiants handicapés, ayant la volonté d'adhérer aux clubs sportifs.
Nous envisageons aussi d'élargir nos activités sportives et de ne pas rester cloîtrés uniquement dans le cadre du basket-ball», a-t-il conclu.