Ces groupes, bien plus qu'une simple page facebook, se veulent de véritables communautés qui, du virtuel, veulent déborder dans la «vraie vie». Hamza, 23 ans, est l'un des initiateurs du Front populaire de la jeunesse. Engagé, ce jeune étudiant en marketing l'est bien. Il avait 17 ans quand il a commencé à s'initier au militantisme et aux révolutions qui ont changé la face du monde. Depuis, il est de toutes les «causes nobles» et est même gratifié du glorieux surnom de «Che». «Mes vraies activités contestataires sur facebook ont commencé à la mi-2010. J'ai créé un groupe : Appel aux sans-voix algériens», se souvient-il.
Mais les esprits n'étant pas encore à la révolution, l'adhésion a fait défaut. Puis l'emballement. Mais pour lui, les réseaux sociaux ne sont qu'un moyen comme un autre de communiquer. «Facebook n'est représentatif que d'une partie infime des citoyens. Le travail de mobilisation doit àªtre fait en profondeur. C'est une lutte au quotidien et de longue haleine, qui a duré des années chez nos voisins tunisiens ou égyptiens», lance Hamza. Et pour ce faire, il a un plan. Un vrai programme qui, en partant d'un groupe facebook, tissera ses réseaux sur le terrain. «Le Front populaire de la jeunesse est un groupe qui se veut fédérateur de tous les jeunes qui veulent faire bouger les choses, mais qui ne croient plus au système et aux rouages éculés de la politique», expose le «Che».
«L'organisation est simple», entame-t-il. «Une réunion sera tenue dans les jours à venir, à l'issue de laquelle les adhérents, qui auront fait connaissance pour de vrai, voteront pour quelques représentants du Front», poursuit-il, enthousiaste. Ces «porte-parole» du mouvement devront à leur tour choisir des représentants dans leur entourage, camarades, copains ou autres, dans la «vraie vie» évidemment. «Ces derniers devront alors expliquer aux jeunes de leur quartiers respectifs les démarches et les objectifs du Front», enchaîne Hamza. Puis, après avoir repris son souffle, il ajoute : «Le but étant de regrouper le maximum de personnes afin de pouvoir peser non pas sur le gouvernement, mais sur les autorités locales. Puis, petit à petit, rue par rue, recensement par recensement, nous connaîtrons la réelle situation dans laquelle se trouve la jeunesse algérienne.» «Et de là, nous pourrons formuler de vraies revendications, lutter contre les lois ou l'injustice», conclut-il.
Un parti politique donc ' Dans un rire, le jeune homme s'en défend : «Nous allons demander le statut d'association et créer, à partir de ce groupe facebook, un mouvement de jeunes qui sera des plus représentatifs. Ou alors, comme un parti mais illégal et démocratique !», s'amuse-t-il. D'un coup plus sérieux, Hamza explique: «J'ai grandi dans et avec la rue. Et c'est de la rue que le changement doit àªtre opéré.» Car selon lui, autrement, les risques de manipulation et de récupération sont inévitables. «D'ailleurs, contrairement à ce que l'on pourrait penser, nous sommes conscients des tentatives d'infiltration ou encore de la division régionaliste qu'entretient à dessein le pouvoir», objecte le jeune marketeur. Mais les jeunes générations, assure Hamza, grandissent en intégrant comme composante de leur personnalité leur multiculturalisme, la tolérance et le respect. «Que l'on nous donne le temps et la latitude d'être prêts et nous le ferons…», promet-il.
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Posté Le : 20/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Lassal
Source : www.elwatan.com