Hammam Melouane Le miel a aussi sa «contrefaçon»

Profitant de la période estivale et dugrand nombre de visiteurs qui se rendent quotidiennement à cette stationthermale très proche d'Alger, l'association des apiculteurs de Blida organisele 4ème salon du miel à Hammam Melouane, du 1er au 11 août 2007.Ils sont donc une dizaine de producteurs demiel de la wilaya de Blida à avoir répondu à l'appel de l'association présidéepar M. Hamzaoui Mohamed, l'un des plus grands et des plus anciens apiculteursde la wilaya.Cette association compte 300 adhérentsparmi les 1.000 apiculteurs de la wilaya, qui possèdent quelque 40 000 ruchesdont environ 10 000 sont non opérationnelles pour des raisons diverses. En cequi concerne la production de miel, le président de l'association l'estime à 10kg par ruche et par an pour ce qui est des apiculteurs professionnels ayantacquis un savoir-faire et une maîtrise certaine dans ce domaine mais qui neconstitue qu'environ 20 % de l'ensemble, et de 3 à 5 kg par ruche et par anpour les autres (800 apiculteurs). Bien entendu, nous ne pouvons pas encoreparler d'autosuffisance puisque le ratio par habitant est d'environ 100 g enAlgérie alors qu'il dépasse les 500 gr pour l'Europe. C'est dire l'écart quiexiste encore entre nous et eux. Afin de promouvoir la production et la qualitédu miel en Algérie, l'association table sur une stratégie globale étudiée, laformation des apiculteurs, les aides diverses ainsi que la professionnalisationet la lutte contre toute forme de trafic sur la qualité du miel. En ce quiconcerne ce salon, et celui qui va le suivre à Boufarik, du 22 au 31 août, ilssont placés sous le signe de la protection du consommateur, la valorisation dela profession d'apiculteur, la protection de la production et de la qualité dumiel algérien puisque, et d'après M. Hamzaoui, la plupart du miel importé etvendu à bas prix en Algérie, est impropre à la consommation car: «la teneur enHMF qui détermine le vieillissement et la fermentation du miel et qui ne doitpas dépasser 40 mg par kilo, atteint, pour certaines qualités que nous avonsanalysées, plus de 100 mg, et nous avons les résultats des analyses delaboratoires agréés».En outre, et pour déterminer si un miel estpur, tous les apiculteurs que nous avons questionnés avaient eu la mêmeréponse: «on ne peut déterminer la pureté du miel que par des analyses delaboratoires (teneur en saccharose, pollen, eau, etc...) et tous les autresmoyens colportés par certains ne sont que pure affabulation! «Ainsi, il n'estplus question de voir si le filet du miel versé ne se coupe pas ou si, mis surune feuille, cette dernière ne brûle pas quand on l'approche du feu, et biend'autres «trucs» proposés par des apprentis apiculteurs pour dire si un mielest pur ou non. Les apiculteurs ont aussi tenu à dénoncer les vendeurs de mieldans les marchés qui le proposent à des prix vraiment très bas et qui n'a demiel que le nom usurpé. Le président de l'association nous affirme que l'usinede sucre de Maghnia, par exemple, produit du saccharose, qui, si on lui ajouteun colorant et un peu d'arome arfificiel, est difficilement différencié du vraimiel.Enfin, les apiculteurs tiennent aussi àtirer la sonnette d'alarme contre une sorte de miel de couleur sombre proposépar des vendeurs itinérants d'herbes médicinales et qui possèderait selon euxdes vertus médicamenteuses certaines, et qu'ils préconisent pour le traitementde certaines maladies incurables. Ce «miel» ne serait en définitive qu'unrésidu obtenu après trituration de la canne à sucre pour en extraire le sucreet qui a une teneur en alcool de 5 à 6°, soit la même que la bière et c'estjustement cet alcool qui lui donne cette propriété analgésique. Pour terminer,l'association des apiculteurs de la wilaya de Blida lance un appel auxautorités concernés pour l'aider à faire face aux difficultés qu'ilsrencontrent sur le terrain et qui les empêchent de se développer.