SETIF - Les responsables locaux du secteur de la culture travaillent d’arrache-pied à valoriser les thermes romains de Hammam Guergour (Sétif), une localité connue pour ses eaux thermales classées à l’international, afin d’en faire une attraction touristique renseignant sur la riche histoire de cette région située sur les hauteurs de wilaya de Sétif.
Le directeur de wilaya de la culture et des arts, Hachemi Amer, a indiqué, dans une déclaration à l’APS, que ce vestige archéologique remontant à l’époque romaine (entre le 4ème et Vème siècle de notre ère), est "l’une des reliques les plus importantes de la région de Hammam Guergour" et nécessitait, de ce fait, "une intervention urgente pour l’aménager et délimiter son périmètre".
C’est ainsi, a ajouté ce responsable, que plusieurs opérations sont actuellement en cours, visant à "valoriser et à réhabiliter ces thermes qui ont connu d’importantes dégradations, en procédant, d’abord, à une opération de nettoyage du site sous la supervision de spécialistes en archéologie de la direction de la culture".
Selon M. Amer, plusieurs rencontres ont été organisées avec les élus de la commune de Hammam Guergour et des associations activant dans le domaine du tourisme et de la préservation des sites archéologiques, qui ont conclu à la "nécessité d’organiser de vastes campagnes de nettoyage du site et d’enlèvement de tous les sédiments qui s’y trouvent, en plus de la mise en place d’une clôture pour éloigner toute intrusion malveillante".
Il a tenu à souligner, dans ce cadre, que toutes les actions envisagées impliqueront tous les acteurs de terrain, chercheurs, associations et étudiants du département d’histoire et d’archéologie de l'Université de Sétif.
Des visites à caractère pédagogique pour la reconnaissance du site ont été organisées au profit d’enseignants-chercheurs de l’université Mohamed-Lamine Debaghine, d’étudiants et d’acteurs du mouvement associatif versés dans le tourisme, le patrimoine et des vestiges anciens, dont la finalité étant de "faire connaître le site et le sauvegarder en raison de sa valeur historique et du caractère éminemment précieux des antiquités qu’il renferme, notamment des mosaïques reflétant le mode de vie qui caractérisait la région dans les temps anciens".
Le directeur de la culture et des arts de la wilaya de Sétif a indiqué, à ce propos, que des travaux ont été entamés et se poursuivent sans discontinuer, en coordination avec l’association "Adsava" de la commune de Hammam Guergour, en vue de valoriser ce site archéologique et de minimiser les dégâts qui l’ont affecté et ce, en coordination avec de nombreux secteurs, tels que la conservation des forêts, qui s’emploie actuellement à couper les racines des arbres qui se sont développées sous terre et endommagé le sol sur lequel reposent ces thermes également affectés par les eaux thermales souterraines qui en ont "grignoté" plusieurs parties.
Il s’agit-là d’actions parfois très compliquées au regard du relief difficile et de la nature extrêmement accidentée de cette région montagneuse.
La direction de la culture et des arts "s’emploie aussi, à l’heure actuelle, à l’élaboration d’une fiche technique de ces thermes romains, par un bureau d’études spécialisé, afin de finaliser un dossier en vue du classement de ce site, ce qui contribuera à le sauver", a ajouté M. Amer, soulignant que "l’éminence du rôle des chercheurs, des étudiants et de toutes les associations pour atteindre cet objectif".
- Préserver les sites archéologiques pour faire de la région une destination touristique
Le président de l’Association touristique "Adsava", de la commune de Hammam Guergour, Hicham Kherbache, insiste sur la nécessité de préserver le patrimoine culturel de la région et de l’exploiter rationnellement pour consolider la place de cette commune dans le cercle des destinations touristiques de la wilaya de Sétif.
Pour cet acteur associatif, l’atteinte de cet objectif passe par une "gouvernance éclairée et une gestion efficace" de ces sites et vestiges, en coordination avec tous les acteurs, y compris les autorités locales et les associations activant dans le domaine du tourisme et de la préservation du patrimoine culturel, ainsi que les chercheurs, les étudiants universitaires et les citoyens, considérant ces derniers comme le "pivot" de l’opération de sauvegarde.
Selon le même intervenant, l’association "Adsava", depuis sa création en 2019, a organisé, en coordination avec l’association nationale "Tourath Djazaïrna", présidée par Faïza Riache, directrice du Centre des arts et de la culture au "Bastion 23", et la commune de Hammam Guergour, 7 campagnes de nettoyage, de débroussaillage et d’aménagement de cet important vestige archéologique, qui se caractérise par sa proximité avec la source thermale.
Une source dont l’eau chaude (44 C) est classée, rappelle-t-on, au 3ème rang mondial par son taux de radioactivité (122 millimicrocuries/l) qui lui confère des qualités thérapeutiques reconnues pour toutes sortes d’affections cutanées, respiratoires, rhumatismales et autres.
L’association "Adsava" met un point d’honneur à poursuivre la sensibilisation des habitants de la région, en particulier ceux qui résident aux alentours des thermes, à l’importance historique, archéologique, touristique et économique, de ce vestige couvrant une superficie d’environ 600 m2, au cœur de la ville de Hammam Guergour, souligne Hicham Kherbache qui assure que l’ambition de son association est d’engager les habitants de la cité dans le processus de protection et de préservation de ces thermes romains et d’en faire l’une des principales attractions touristiques de la région.
APS
Posté Le : 25/02/2024
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : APS
Source : aps.dz publié le vendredi 16 Février 2024