Hamid Melzi condamné à trois ans et demi de prison

Le rideau est tombé, hier, sur le procès de l'ancien patron des résidences d'Etat "Moretti" et "Club-des-Pins", Hamid Melzi. La 6e chambre près la cour d'Alger a condamné l'ex-directeur de la résidence d'Etat du "Sahel" à 3 ans et demi de prison ferme, a rapporté l'agence APS.La même chambre a également confirmé les jugements rendus en première instance à l'encontre des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia (6 ans) et Abdelmalek Sellal (5 ans), également poursuivis dans cette affaire, en sus de Mouloud, d'Ahmed et de Salim Melzi.
Le jugement rendu en première instance à l'encontre des deux accusés, Bekhouche Allache, ex-DG d'Air Algérie, et Fouad Cheriet, ex-directeur de la résidence El-Mithak, a été annulé. L'ex-DG d'Algérie Télécom, Ahmed Choudar, a été condamné à un an de prison avec sursis et à une amende de 200 000 DA.
La même peine a été prononcée à l'encontre de Walid Melzi. La même juridiction a également confirmé les jugements rendus en première instance à l'encontre des personnes morales (sociétés de Melzi et ses fils), avec dédommagement du Trésor public avec un montant de 100 millions de dinars.
Il y a lieu de rappeler que M. Melzi et ses coaccusés ont été poursuivis pour plusieurs chefs d'accusation, notamment blanchiment d'argent, transfert de biens provenant de la criminalité, abus de fonction pour l'acquisition d'indus privilèges, incitation d'agents publics à exploiter leur influence, ainsi que la conclusion de contrats en violation des dispositions législatives et réglementaires en vigueur.
Le pôle économique et financier près le tribunal de Sidi M'hamed avait condamné, fin septembre dernier, le principal accusé, Hamid Melzi, à 5 ans de prison ferme assortie d'une amende de 8 millions de dinars.
En outre, il a été condamné à verser au Trésor public une amende de 20 millions de dinars à titre de dommages et intérêts avec le gel de tous ses comptes bancaires. Quant à ses enfants Ahmed, Salim et Mouloud, ils ont été condamnés à une peine de 2 ans de prison ferme assortie d'une amende de 8 millions de dinars.
Le quatrième fils Melzi, Walid, s'est vu, lui, infliger une peine d'un an de prison ferme assortie d'une amende d'un million de dinars. Pour ce qui est des sociétés des fils Melzi, elles doivent s'acquitter, in solidum, d'une amende de 32 millions de dinars.
Concernant l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, il a été condamné à une peine de 6 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un million de dinars. L'autre ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a, quant à lui, écopé d'une peine de 5 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un million de dinars.
Quant à l'ex-directeur d'Air Algérie, Bekhouche Allache, il a été condamné à 2 ans de prison dont un an avec sursis et à une amende de 500 000 DA. L'ex-DG d'Algérie Télécom, Ahmed Choudar, lui, a été condamné à un an de prison ferme assortie d'une amende d'un million de dinars, tandis que l'ex-directeur de la résidence officielle "El-Mithaq" a été condamné à un an de prison avec sursis avec une amende de 200 000 DA.
Après un règne de plus de 25 ans à la tête des résidences d'Etat Moretti et Club-des-Pins, M. Melzi, jusqu'ici un homme intouchable du fait, disait-on, de sa grande proximité avec les centres de décision, a entamé sa descente aux enfers le 24 avril 2019, au lendemain de la démission de l'ancien président Bouteflika, lorsqu'il a été brutalement démis de ses fonctions de directeur des résidences Sahel.
Deux semaines plus tard, soit le 7 mai 2019, il sera placé en détention provisoire, entraînant dans sa chute nombre de hauts responsables, mais aussi ses propres enfants. Triste fin pour un homme puissant que l'on a souvent fait passer pour la "boîte noire" du système Bouteflika à cause des petits et grands secrets qu'il détenait sur la nomenclatura et sa progéniture.

A. Chih/APS