Algérie

Hamid Grine empêché de se recueillir sur la tombe de Tahar Djaout



Hamid Grine empêché de se recueillir sur la tombe de Tahar Djaout
La route menant vers le village de ce premier journaliste assassiné par le terrorisme fin mai 1993 a été barricadée par des habitants d'Ighil M'hend, un village situé à quelques encablures en amont d'Oulkhou.Devenue un des sports favoris des membres du gouvernement dans la wilaya de Tizi Ouzou, la récupération des intellectuels décédés, pour les funestes besoins de domestication politique de la région, n'a pas réussi, hier, au ministre de la Communication, Hamid Grine, qui n'a pas réussi à se recueillir sur la tombe de celui qu'il dit être son "ami", l'illustre écrivain et talentueux journaliste, Tahar Djaout au village d'Oulkhou.En effet, la délégation ministérielle a été empêchée de se rendre à Oulkhou, dans la commune d'Aït Chafaâ, où le ministre avait prévu de se recueillir sur la tombe de Tahar Djaout. La route menant vers le village de ce premier journaliste assassiné par le terrorisme fin mai 1993, a été barricadée par des habitants d'Ighil M'hend, un village situé à quelques encablures en amont d'Oulkhou. La cinquantaine de manifestants ayant initié cette action semblait avoir pris le cortège officiel au dépourvu tant, a-t-on appris sur place, des barricades de fortune ont été érigées quelques instants avant l'arrivée du cortège.Le ministre, qui est allé à leur rencontre, n'a pas manqué de tenter de les dissuader mais peine perdue. Hamid Grine rebrousse chemin après environ une demi-heure de palabres, durant lesquelles les manifestants ont fait part de leurs préoccupations, notamment leur opposition à la réalisation de la zone d'expansion touristique, ZET, qui les déposséderait de leurs terres et celles constructibles au profit de soi-disant investisseurs qui les récupéreraient au dinar symbolique.Si parmi la délégation, nombreux sont ceux qui ont pris cet empêchement pour "une véritable gifle" à l'endroit de Grine en particulier, et du gouvernement qu'il représente en général, le ministre, qui s'est exprimé lors d'un point de presse en marge de cette virée qui restera gravée dans les annales, n'a pas manqué de minimiser son ampleur. "Le problème ne me concerne pas directement. Je suis un membre du gouvernement de passage, et une trentaine de jeunes voulaient me délivrer un message me signifiant qu'ils étaient contre l'implantation de cette ZET Je n'ai pas été chassé et je n'ai rien négocié mais je les ai écoutés. Pendant qu'ils palabraient, moi je me demandais si le jeu en valait la chandelle. On aurait pu utiliser la force mais après tout je suis parti en tant qu'ami de Djaout et non pas en tant que ministre", a-t-il minimisé.Le ministre s'est alors contenté de donner le coup d'envoi de la saison estivale et de rendre visite à la radio locale, zappant au passage la maison de la presse qu'il a baptisée le 22 octobre 2015 et qui n'est toujours pas fonctionnelle mais qu'il a promis, au cours du point de presse, d'ouvrir d'ici deux à trois semaines.Samir LESLOUS


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