Algérie

Hamid Grine critique les éditeurs de presse


Hamid Grine critique les éditeurs de presse
Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a critiqué hier les responsables des journaux algériens, les accusant de privilégier le gain financier au détriment de la diversification de leurs produits.Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a critiqué hier les responsables des journaux algériens, les accusant de privilégier le gain financier au détriment de la diversification de leurs produits.« Le gros problème des éditeurs et je le dis en toute franchise, c'est que de tout temps la majorité des journaux est restée dans une posture d'attente. Ils attendaient tout de l'Etat et de la pub. En contrepartie qu'ont-ils donné ' Est-ce que les journalistes sont gagnants 'Je connais des journalistes qui ont eu des maladies très graves et qui ont été jetés par leurs éditeurs. Je connais d'autres éditeurs qui se sont enrichis. Ils sont devenus milliardaires et leurs journalistes sont des smicards », a-t-il déploré sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale.À ce titre, Hamid Grine n'a pas mâché ses mots à l'égard des éditeurs. Selon lui, ces derniers courent derrière la publicité et ne portent aucun projet éditorial digne de ce nom. « Depuis que je suis ministre, je n'ai pas vraiment vu un éditeur qui me présente un projet éditorial. Quand je reçois des éditeurs c'est toujours pour parler de publicité.Ce qui intéresse l'éditeur, ce n'est pas de développer son entreprise mais de dégager une plus-value », a-t-il tonné. Le ministre de la Communication enfonce le clou en affirmant qu'il n'existe pas beaucoup de grands journaux en Algérie. « Jusqu'à maintenant je n'ai pas vu beaucoup d'institutions en Algérie.J'ai vu quelques journaux respectables. Mais un grand journal professionnel. J'en ai rarement vu », a-til souligné. M. Grine a expliqué que la crise qui secoue actuellement la presse écrite, était avant tout mondiale, appelant les patrons des journaux à s'adapter et à diversifier leurs produits. « Ce n'est pas l'Etat qui a décrété la crise.C'est une crise mondiale qui a touché tous les annonceurs. D'ailleurs, même les annonceurs privés donnent moins de publicité parce qu'eux-mêmes sont en crise », a-t-il déclaré. Pour le ministre, c'est aussi le moment de la décantation et « c'est tant mieux !», dit-il.Seuls, les journaux « professionnels », très peu nombreux d'ailleurs à son avis, pourront s'en sortir. A ceux qui affirment que la publicité est utilisée comme moyen de pression par les autorités, Hamid Grine rétorque : « Qu'on me pardonne cette franchise, mais je pense que les journaux sont restés toujours dans une posture d'attente, ils attendaient tout de l'Etat et de la publicité. Qu'ont-ils donné en contrepartie ' Qu'ont-ils donné aux journalistes ' ».Un recul du volume de la publicité de 65% en une annéeL'Anep (Agence nationale de l'édition et de la publicité) a dernièrement annoncé que le volume de publicité publique a reculé de 65% entre 2015 et 2016 et que la presse privée bénéficie de 90% de la publicité de l'ANEP, tantdis que la part de la presse publique est de moins 10%.Un constat sur lequel le ministre est interpellé avant de reconnaitre le fait et de préciser que son ministère ne fait aucune distinction entre les secteurs public et privé. Il interpelle à son tour éditeurs et journalistes de s'organiser en associations mais qui soient « crédibles et représentatives » et présenter leurs projets pour qu'il puisse débloquer le Fonds de solidarité pour la presse prévu par la loi organique. « Il y a de l'argent pour vous», a-t-il lancé.Des dérives de certaines chaînes privées « accréditées»Il n'est pas rare que certaines chaînes de télévisions, pourtant accréditées, ne s'encombrent pas de scrupules pour diffuser des images et situations choquantes juste pour faire du sensationnel.C'est en effet le cas d'une chaîne qui a amené un enfant à faire son témoignage sur une situation personnelle extrêmement délicate, en se contrefichant totalement des conséquences psychologiques et sociales sur l'enfant. Le ministre répond : « J'ai cru comprendre que des responsables de cette chaîne ont été reçus par l'ARAV ».Au sujet de la loi sur la publicité, l'invité de la Radio précise qu'elle est prête et attend son passage devant les députés à l'Assemblée nationale. Il tient à préciser au passage qu'il « ne s'agit pas d'un plan média, mais juste d'un instrument qui va réguler la publicité ». Idem pour le décret régissant l'activité des boites de communication.« Cela fait une année qu'il est fini, il est en train d'être examiné ». Laissant présager une intention de limiter le champ d'activité dans ce domaine, par cette loi dont on ne connait pas encore le contenu, le ministre se dit étonné qu'il suffit de se procurer un registre de commerce pour s'ériger en boite de communication.L'entretien se termine par le Prix du Président de la République pour le journaliste professionnel qui sera décerné aujourd'hui 22 octobre, journée nationale de la presse. « Il n'y a pas plus important. Un prix du Président de la République pour le journalisme, ça se mérite. C'est une consécration et un aboutissement pour un journaliste, cela veut dire que c'est un vrai et un grand journaliste... ».Rétrécissement de la liberté d'expressionA la remarque que nombre de professionnels du secteur ne partagent pas l'avis du ministre, M. Grine rétorque « c'est tant mieux, cela veut dire que nous sommes en démocratie » avant de défier ses détracteurs : « Donnez-moi des exemples de rétrécissement de la liberté d'expression ».Au sujet des acquis à conforter en matière de liberté d'expression, le ministre revient à la charge pour souligner de nouveau que seul le respect de la déontologie, de l'éthique est à même de préserver et renforcer cette liberté, soulignant que c'est justement là l'objet du projet du président de la République visant à « professionnaliser » le métier de journaliste. « Le droit à l'information est entier et total (...)On ne doit pas, en revanche toucher à la vie privée des personnes, au moral de l'Armée, à la cause sacrée des moudjahidine, ni au président de la République », a-t-il précisé. Sans les citer, il reproche au passage à certains titres de rester « dans le jugement de valeurs, il faut bien le dire »Quant à la protection du journaliste dans l'exercice de ses fonctions, le premier responsable du secteur affirme que l'Etat assume sa responsabilité de protéger le journaliste. « Je peux vous parler de certains journalistes pour lesquels j'ai eu à intervenir sans même qu'ils le sachent eux-mêmes (...)Ils travaillent sans protection sociale... Nous avons alerté certains directeurs de journaux et même le Premier ministre a eu à intervenir dans des cas où la santé et la situation de quelques journalistes méritait toute l'attention de l'Etat », cite-t-il en exemple.« Le gros problème des éditeurs et je le dis en toute franchise, c'est que de tout temps la majorité des journaux est restée dans une posture d'attente. Ils attendaient tout de l'Etat et de la pub. En contrepartie qu'ont-ils donné ' Est-ce que les journalistes sont gagnants 'Je connais des journalistes qui ont eu des maladies très graves et qui ont été jetés par leurs éditeurs. Je connais d'autres éditeurs qui se sont enrichis. Ils sont devenus milliardaires et leurs journalistes sont des smicards », a-t-il déploré sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale.À ce titre, Hamid Grine n'a pas mâché ses mots à l'égard des éditeurs. Selon lui, ces derniers courent derrière la publicité et ne portent aucun projet éditorial digne de ce nom. « Depuis que je suis ministre, je n'ai pas vraiment vu un éditeur qui me présente un projet éditorial. Quand je reçois des éditeurs c'est toujours pour parler de publicité.Ce qui intéresse l'éditeur, ce n'est pas de développer son entreprise mais de dégager une plus-value », a-t-il tonné. Le ministre de la Communication enfonce le clou en affirmant qu'il n'existe pas beaucoup de grands journaux en Algérie. « Jusqu'à maintenant je n'ai pas vu beaucoup d'institutions en Algérie.J'ai vu quelques journaux respectables. Mais un grand journal professionnel. J'en ai rarement vu », a-til souligné. M. Grine a expliqué que la crise qui secoue actuellement la presse écrite, était avant tout mondiale, appelant les patrons des journaux à s'adapter et à diversifier leurs produits. « Ce n'est pas l'Etat qui a décrété la crise.C'est une crise mondiale qui a touché tous les annonceurs. D'ailleurs, même les annonceurs privés donnent moins de publicité parce qu'eux-mêmes sont en crise », a-t-il déclaré. Pour le ministre, c'est aussi le moment de la décantation et « c'est tant mieux !», dit-il.Seuls, les journaux « professionnels », très peu nombreux d'ailleurs à son avis, pourront s'en sortir. A ceux qui affirment que la publicité est utilisée comme moyen de pression par les autorités, Hamid Grine rétorque : « Qu'on me pardonne cette franchise, mais je pense que les journaux sont restés toujours dans une posture d'attente, ils attendaient tout de l'Etat et de la publicité. Qu'ont-ils donné en contrepartie ' Qu'ont-ils donné aux journalistes ' ».Un recul du volume de la publicité de 65% en une annéeL'Anep (Agence nationale de l'édition et de la publicité) a dernièrement annoncé que le volume de publicité publique a reculé de 65% entre 2015 et 2016 et que la presse privée bénéficie de 90% de la publicité de l'ANEP, tantdis que la part de la presse publique est de moins 10%.Un constat sur lequel le ministre est interpellé avant de reconnaitre le fait et de préciser que son ministère ne fait aucune distinction entre les secteurs public et privé. Il interpelle à son tour éditeurs et journalistes de s'organiser en associations mais qui soient « crédibles et représentatives » et présenter leurs projets pour qu'il puisse débloquer le Fonds de solidarité pour la presse prévu par la loi organique. « Il y a de l'argent pour vous», a-t-il lancé.Des dérives de certaines chaînes privées « accréditées»Il n'est pas rare que certaines chaînes de télévisions, pourtant accréditées, ne s'encombrent pas de scrupules pour diffuser des images et situations choquantes juste pour faire du sensationnel.C'est en effet le cas d'une chaîne qui a amené un enfant à faire son témoignage sur une situation personnelle extrêmement délicate, en se contrefichant totalement des conséquences psychologiques et sociales sur l'enfant. Le ministre répond : « J'ai cru comprendre que des responsables de cette chaîne ont été reçus par l'ARAV ».Au sujet de la loi sur la publicité, l'invité de la Radio précise qu'elle est prête et attend son passage devant les députés à l'Assemblée nationale. Il tient à préciser au passage qu'il « ne s'agit pas d'un plan média, mais juste d'un instrument qui va réguler la publicité ». Idem pour le décret régissant l'activité des boites de communication.« Cela fait une année qu'il est fini, il est en train d'être examiné ». Laissant présager une intention de limiter le champ d'activité dans ce domaine, par cette loi dont on ne connait pas encore le contenu, le ministre se dit étonné qu'il suffit de se procurer un registre de commerce pour s'ériger en boite de communication.L'entretien se termine par le Prix du Président de la République pour le journaliste professionnel qui sera décerné aujourd'hui 22 octobre, journée nationale de la presse. « Il n'y a pas plus important. Un prix du Président de la République pour le journalisme, ça se mérite. C'est une consécration et un aboutissement pour un journaliste, cela veut dire que c'est un vrai et un grand journaliste... ».Rétrécissement de la liberté d'expressionA la remarque que nombre de professionnels du secteur ne partagent pas l'avis du ministre, M. Grine rétorque « c'est tant mieux, cela veut dire que nous sommes en démocratie » avant de défier ses détracteurs : « Donnez-moi des exemples de rétrécissement de la liberté d'expression ».Au sujet des acquis à conforter en matière de liberté d'expression, le ministre revient à la charge pour souligner de nouveau que seul le respect de la déontologie, de l'éthique est à même de préserver et renforcer cette liberté, soulignant que c'est justement là l'objet du projet du président de la République visant à « professionnaliser » le métier de journaliste. « Le droit à l'information est entier et total (...)On ne doit pas, en revanche toucher à la vie privée des personnes, au moral de l'Armée, à la cause sacrée des moudjahidine, ni au président de la République », a-t-il précisé. Sans les citer, il reproche au passage à certains titres de rester « dans le jugement de valeurs, il faut bien le dire »Quant à la protection du journaliste dans l'exercice de ses fonctions, le premier responsable du secteur affirme que l'Etat assume sa responsabilité de protéger le journaliste. « Je peux vous parler de certains journalistes pour lesquels j'ai eu à intervenir sans même qu'ils le sachent eux-mêmes (...)Ils travaillent sans protection sociale... Nous avons alerté certains directeurs de journaux et même le Premier ministre a eu à intervenir dans des cas où la santé et la situation de quelques journalistes méritait toute l'attention de l'Etat », cite-t-il en exemple.
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