« Vingt milliards de centimes de dettes» de certains titres de la presse
privée «ont été récupérés, en un mois, sur un total de 400 milliards de
centimes», a déclaré le ministre de la Communication, Hamid Grine, lors du
forum du journal Liberté. Le ministre a déploré l'existence de «journaux
criblés de dettes alors que leurs patrons ont une richesse remarquable», sans
vouloir citer de titres. Pour le ministre, la non-parution de certains titres
de presse est due à des dettes non payées envers la société d'impression
d'Alger (SIA), et non pas une suspension ou une décision politique. Il s'agit,
dit-il à ce propos, d'un «traitement technique et équitable sans aucun
compromis».
Concernant certains journaux dont le droit à la publicité a été retiré
par l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP), M. Grine a tenu à souligner
que «le droit à la publicité n'est pas un droit constitutionnel», affirmant que
«jusqu'à présent, le ministère de la Communication ne s'est pas impliqué dans
la gestion de l'ANEP». Il a également ajouté qu'une quarantaine de textes
d'application et de projets de loi sont en voie de finalisation et qui
concernent, entre autres, la publicité et le sondage. Il a précisé que la
première mouture des textes de loi sur la publicité et le sondage sera prête en
septembre, ajoutant que leur signature est prévue au cours du mois de décembre
ou de janvier.
Interrogé sur la distribution des journaux à l'intérieur du pays et le
Sud en particulier, le ministre a annoncé le projet de création d'un réseau de
distribution de journaux publics et privés sera finalisé vers la mi-août. A
propos des fréquences des chaînes de radio nationales à travers les wilayas du
Sud, un bilan sera étudié lundi prochain avec l'entreprise de télédiffusion
d'Algérie (TDA) pour pallier aux problèmes de diffusion dans ces régions. Pour
ce qui est du champ audiovisuel, M. Grine a émis des réserves sur ce domaine en
exprimant son souhait de ne pas voir l'expérience de la presse écrite
(apparition d'une multitude de titres) s'élargir aux chaînes de télévision,
soulignant que ceci nécessitait de la prudence vu l'impact de l'image sur le
large public par rapport à celui des écrits qui s'adressent à un public
élitiste.
Le ministre de la Communication a, par ailleurs, estimé que la presse
publique, tous supports confondus, «manque d'agressivité et doit changer de
réflexes sans pour autant omettre sa mission de service public». «La presse
publique manque d'agressivité. Elle fait parfois de l'autocensure mais c'est
une presse qui n'insulte pas, qui ne dénigre pas et qui ne fait pas dans la
diffamation», a indiqué M. Grine. Ce qui est attendu de la presse publique,
écrite ou audiovisuelle, selon le ministre, «c'est non seulement l'appui au
programme du gouvernement mais aussi qu'elle soit lue et suivie» et qu'elle
accomplisse sa mission de service public avec «professionnalisme et dans les
règles de l'éthique». Par ailleurs, M. Grine a rappelé que la priorité actuelle
du ministère de la Communication était «la mise à niveau et la
professionnalisation de la presse écrite», à travers, notamment, l'installation
prochaine des autorités de régulation de la presse écrite et de l'audiovisuel,
du conseil d'éthique et la commission de délivrance de la carte du journaliste
professionnel. Pour M. Grine, une presse professionnelle, c'est une «presse
responsable» qui doit avoir une «rentabilité saine» et dont les responsables
doivent «raisonnablement bien payer le personnel journalistique, lui assurer
une couverture sociale et aussi la formation».
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Posté Le : 10/07/2014
Posté par : sofiane
Ecrit par : R N
Source : www.lequotidien-oran.com