Algérie

Hamiani prône un nouveau modèle de croissance des entreprises Etat des lieux et perspectives de l'entreprenariat à Constantine



Hamiani prône un nouveau modèle de croissance des entreprises Etat des lieux et perspectives de l'entreprenariat à Constantine
Photo : N. Hanachi
De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi

C'est un prolongement et un segment des assises engagées les derniers mois par les tutelles du secteur sur la ranimation de la production locale. Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a permis d'évaluer les éventualités d'investissement à Constantine en prenant en compte les dernières mises à jour établies par les autorités locales, notamment en matière de foncier.
Les rencontres régionales du FCE ont débuté jeudi dernier, à Constantine, à l'hôtel Novotel, sous la présidence de Rédha Hamiani, en présence des opérateurs économiques de la région, du wali, M. Bedoui, et du représentant local du FCE, Djerbellou Salim. «C'est un resserrement de liens entre les différents membres du patronat. Dans notre programme d'action il est prévu de faire des déplacements régionaux pour s'enquérir du vécu des chefs d'entreprise pour les intégrer ensuite dans le programme que nous établissons. On a une idée précise sur l'investissement par région», nous dira M Hamiani à propos de cette rencontre. Et d'ajouter : «On doit connaitre l'état actuel de la donne économique au plan régional et déterminer le bilan, la radiographie et les perspectives avec les autorités locales d'autant qu'au niveau des sphères centrales on bénéficie des différents appuis ministériels qui nous sollicitent pour la relance de l'industrie tout en favorisant la création d'emplois.» Détaillant le panorama des investissements dans la région, le chef de l'exécutif rappellera la difficulté à laquelle ce secteur était confronté à savoir «l'assainissement du foncier industriel», avant d'émettre une certitude : «Sans régularisation point de concrétisation de plans. Les pouvoirs publics ont 'uvré à créer un climat favorable et attractif qui permettra aux opérateurs d'exercer dans de bonnes conditions grâce notamment à la réhabilitation et la mise à niveau des 10 zones d'activités, moyennant de plus de 200 millions de dinars. Les sous commissions du Calpiref ont contribué à l'accélération de la procédure de validation des projets, dont le nombre a atteint les 500. Mettre en confiance les opérateurs économiques dans un climat favorable est une étape essentielle à la promotion des investissements.» Il affirmera que «tous les projets seront implantés avant la fin du mois en cours». L'orateur est revenu sur la création des deux nouvelles zones industrielles, à Zighoud-Youcef et à Aïn Abid, de superficies respectives de 300 ha et 500ha.
Et c'est le cas à la nouvelle ville Ali- Mendjeli (plus de 300ha). Pour sa part le président du Forum, après s'être enquis de l'état des lieux, avancera que Constantine est perçue de la capitale, Alger, comme une région à vocation industrielle basée sur la mécanique et le médicament. «Mais nous restons persuadés qu'il y a d'autres pistes à développer. Puisqu'il existe un tissu qui se met en place avec l'appui des autorités», a-t-il déclaré, tout en rappelant que le FCE demeure à l'écoute des problèmes et des attentes des investisseurs, c'est-à-dire ces créateurs de richesse. «Le forum des chefs d'entreprises est en phase et en synergie avec nos autorités pour leur restituer l'environnement et leur expliquer une ambition économique orientée vers le développement. On est une association patronale au service de l'économie dans son ensemble» ; dira-t-il.
A propos des dépenses publiques, M. Hamiani dira : «La croissance pendant dix ans a été portée par la dépense publique. Il y avait un rattrapage à faire' malheureusement les chiffres qui en ont résulté sont décevants. L'année 2012 est terminée avec une croissance inférieure à 3% et les estimations pour 2013 sont à peu prés du même ordre.» C'est pourquoi il est impératif de «revoir ce modèle de croissance, que l'on a reconnu implicitement nécessaire de réviser, et qui sera basé sur l'investissement privé».
Dans cette optique M Hamiani évoque une réalité : «La grande maladie de notre économie est l'emprise du commerce et l'importation sur l'acte de production».
Le débat qui suivra a permis à quelques industriels d'interpeller, notamment les décideurs centraux, pour les «associer» dans les prises de décisions ou amendements. Pour la majorité des opérateurs et concernant la zone arabe de libre-échange (Zale), la liste des produits admis en Algérie doit être révisée. Les 550 produits ne font pas l'unanimité auprès des intervenants. Les débats se sont focalisés sur ce point crucial resté sans consensus. Et la touche finale de cette première rencontre régionale a été sanctionnée par l'intervention d'un «opérateur» spécialisé en huiles essentielles. Son constat a, certes, fait rire l'assistance, mais a levé le voile sur le circuit informel que M. Hamiani a critiqué sévèrement. D'autant que la mise en place du Conseil de la concurrence a été accueillie à bras ouvert par le patronat. «Je me suis spécialisé dans les huiles essentielles. Un créneau peu connu à l'échelle régionale. Mes productions sont écoulées en Tunisie par mes propres moyens. Je me suis forgé par mes propres moyens et je n'ai pas attendu les fonds étatiques pour monter mon unité», a révélé cet opérateur, qui aura surpris tout le monde de par cette franchise du moins inappropriée et n'honorant en rien «le commerce extérieur», et ce, en présence du secrétaire général de la wilaya et du chef du Forum. «Si je suis parvenu à cette option c'est en raison des latences et embuches auxquelles mon activité est confrontée», a-t-il argumenté.


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