Algérie

Hamel : "Les institutions doivent communiquer"


Le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel, a considéré que la communication institutionnelle devra davantage s'ouvrir aux médias pour faire face aux fake news qui occupent de plus en plus de place dans le cyberespace. "Le silence n'a plus de place. Le silence laisse libre cours à toutes les spéculations. Les institutions doivent communiquer davantage, car nous vivons dans de nouveaux territoires immatériels, c'est-à-dire un cyberespace difficile à combattre", a indiqué M. Hamel, affirmant que "le combat se traduit en termes économiques". Lors d'un séminaire national sur la communication sécuritaire et son rôle dans la sensibilisation de l'opinion publique, le patron de la DGSN a plaidé pour la mise en place de cellules de veille, d'un tissu de communication social et de mécanismes législatifs pour faire face à cette nouvelle situation, notamment marquée par la montée en puissance des fake news. S'adressant aux professionnels des médias, M. Hamel a estimé qu'il était temps "d'évaluer les impacts immédiats des informations distillées sur les réseaux sociaux et d'en tirer les enseignements à même de parer à la manipulation de l'opinion publique en préconisant l'information basée sur l'impartialité". Pour le professeur Mohamed Hedir, de l'Institut national du journalisme, "l'émergence des fake news est un nouvel outil dévastateur qui se développe notamment en temps de guerre et de crise dont le seul objectif est le gain d'argent". Révélant que "90% des commentaires parus dans la presse arabe du monde véhiculent de la haine", M. Hedir a indiqué que "si nos institutions, à l'image de la DGSN, et si nos médias ne venaient pas à mesurer les enjeux pour faire face à cette nouvelle donne, les fake news produiront des effets dévastateurs dans la société". Citant l'exemple de l'Europe où une simple fake new coûte aux Etats une moyenne de 50 millions d'euros, le conférencier a expliqué que "ce genre d'informations véhiculent plus que la haine. Elles sont la source de la peur, de la violence et du gain facile pour ceux qui les diffusent. Mais quand on venait à toucher les lignes rouges, comme les enjeux de souveraineté, pour générer des gains colossaux sur les réseaux sociaux, il advient urgent de relever un défi sécuritaire commun". Citant une étude réalisée aux Etats-Unis d'Amérique, ce conférencier a révélé qu'une information juste et fondée génère des gains au bout de 60 heures alors que les gains sur une fake new sont générés en moins de 10 heures seulement. Avec des diffusions planétaires atteignant souvent 200 000 millions partages sur les réseaux sociaux, comme en Inde, "les fake news, explique encore M. Hedir, orientent l'opinion publique dans le but de renflouer les caisses des régies publicitaires, car, pour que vous le sachiez, rien n'est gratuit sur les réseaux sociaux. Cela va de la propagande et des agendas politiques, jusqu'au sensationnel et à l'usage abusif de photos et de vidéos souvent usitées et antérieures aux évènements pour que la fake new soit prolifique au plan pécuniaire".Du reste, les participants à ce séminaire ont déploré que "les institutions de la République communiquent de moins en moins et ne soient pas dotées de porte-parole à même de fournir l'information dont a besoin le journaliste en temps réel pour relever ce défi sécuritaire commun".
FARID BELGACEM
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