Algérie

Hamel dissout la direction des Unités républicaines de sécurité



Hamel dissout la direction des Unités républicaines de sécurité
Quelques semaines après l'impressionnante marche des policiers sur la Présidence, le directeur général de la Sûreté nationalea pris la décision de dissoudre la direction des Unités républicaines de sécurité (URS), dont dépendaient les protestataires. Les effectifsd'El Hamiz, ainsi que des autres unités réparties sur le territoire national relèveront désormais de la direction de la sécurité publique. Pour beaucoup, la décision est une sanction collective.Le Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, a dissous, à la fin de la semaine écoulée, la direction des Unités républicaines de sécurité (URS), dont dépendait l'unité d'El Hamiz, à Alger. Créée sur la base d'une décision interne, signée par le défunt Ali Tounsi, cette direction n'existe désormais plus et ses effectifs ont été affectés à la sécurité publique. La mesure a été prise à la fin de la semaine dernière, par le DGSN, sur simple décision interne. Pour de nombreuses sources internes à la Sûreté nationale, la dissolution de cette direction intervient quelques semaines seulement après l'impressionnante marche des policiers vers la Présidence, pour exposer une série de revendications socioprofessionnelles, mais aussi exiger le départ de leur premier responsable, Abdelghani Hamel.Unique dans les annales de cette institution, la manifestation avait retenu l'attention aussi bien des médias nationaux qu'internationaux, notamment après que les manifestants ont décidé de franchir le seuil de la Présidence. Bien organisée, la manifestation s'est déroulée dans le calme et a suscité la réquisition de la Garde républicaine, déployée autour du bâtiment de la présidence de la République. La démonstration de force a poussé le Premier ministre à accepter toutes les revendications, y compris celle liée à la création d'un syndicat, sauf celle exigeant le départ du DGSN.Quelques jours plus tard, une grande partie des éléments de la l'unité d'El Hamiz, lieu de la contestation, ont fait l'objet d'une mutation vers de nombreuses wilayas du pays. Et vers la fin de la semaine écoulée, la direction des URS a été dissoute et ses effectifs rattachés à la direction de la sécurité publique. «Aucune passation de consignes. Aucune période de transition n'a été décidée pour permettre une bonne exécution de la dissolution, mais également de la gestion du nouvel effectif par la direction de la sécurité publique. La décision a été instantanée. D'ailleurs, quelque 500 éléments, dont l'encadrement actuel, sont sans poste. Ils se roulent les pouces à la caserne, qui n'a pas cessé de se vider», déclare avec amertume un cadre de la Sûreté nationale.Selon lui, la décision du DGSN reste «troublante et rien n'indique qu'elle s'arrêtera à ce niveau». Et de préciser : «La semaine passée, le DGSN a réuni les cadres supérieurs de l'institution à Alger et, lors de cette réunion, il a parlé du comportement du ministre de l'Intérieur à son égard. Il nous a carrément dit que ce dernier voulait l'humilier devant les policiers à Ghardaïa. Il ne voulait pas le voir, nous a-t-il déclaré à la tribune, mais avec les policiers contestataires. Il voulait nous faire comprendre que le ministre de l'Intérieur lui en veut et qu'il faisait tout pour le bloquer dans ses actes de gestion.»Contactée, une source autorisée de la DGSN dément toute mesure disciplinaire à l'égard des policiers ayant pris part à la marche de protestation vers la Présidence. «Les mutations opérées dans les rangs des URS entrent dans le cadre de la mise en application d'une des revendications des policiers. Ils voulaient être plus proches de leur lieu de résidence, c'est ce que nous avons fait. Ils ont été mutés dans des régions situées à proximité de leur résidence. Et à ce jour, aucun des concernés n'a contesté», explique notre source. Pour ce qui est de la dissolution de la direction des URS, elle entre dans le cadre du plan de restructuration de la Sûreté nationale.«Comme vous le savez, la Sûreté nationale est en train de connaître une restructuration profonde. Certaines de ses directions ne sont pas prévues par le statut de la Sûreté nationale. Elles ont été créées sur décision interne. Parmi elles, la direction des URS, appelée à être revue. Raison pour laquelle, elle a été dissoute. Cette décision n'a aucun lien avec les événements qui ont secoué l'unité d'El Hamiz. Elle était prévue bien avant, mais les circonstances ont fait qu'elle a été mise en application bien après», souligne la source autorisée. Entre les propos des uns et des autres, il y a des coïncidences, qui laissent penser que le premier responsable de la DGSN a profité d'une conjoncture pour régler les comptes avec ceux qui ont mis l'institution qu'il dirige sous les feux de la rampe.




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