Algérie

Hamel charge Belekcir



La défense a insisté sur la présence l'ancien Premier ministre, Noureddine Bedoui. Les avocats estiment sa présence importante. Aussi, plusieurs personnalités sont citées comme témoins dans le procès.Le procès de l'affaire du détournement du foncier dont est accusé l'ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel et son fils, et de hauts responsables de l'Etat s'est poursuivi, hier, au tribunal de Boumerdès. Dès 9h, la juge a appelé le principal accusé, l'ex-patron de la DGSN. Contrairement à la première journée, celle d'hier a été houleuse. Pour cause, d'emblée, Abdelghani Hamel a lancé un pavé dans la mare et cite l'ancien patron de la Gendarmerie nationale, Belekcir.
"Cette affaire était montée de toute pièce. C'est un règlement de compte et non un procès. S'il y a quelqu'un qui devait comparaître dans cette affaire, c'est Ghali Belekcir", a lancé le prévenu. La juge a tenté de revenir aux faits, mais le mis en cause lâche encore : "J'ai encore d'autres choses à dire." Faisait-il allusion à l'ancienne présidente de la Cour de Tipasa qui est l'épouse de Belekcir. Une chose est sûre, l'enquête judiciaire avait été ouverte au tribunal de Tipasa du temps où ce magistrat était en poste.
Niant l'accusation de détournement d'une assiette de terrain de 14 000 m2 à Magtaâ Kheira, à Tipasa, au profit de la société AMC-Pharm, le mis en cause souhaitait la présence de témoins pour faire éclater la vérité. Pourtant, dans cette affaire, Abdelghani Hamel est poursuivi avec sept autres mis en cause, dont son fils Chafik, l'ex-directeur des domaines de Tipasa, le directeur de l'industrie, le conservateur foncier, l'ex-chef de la sûreté de wilaya de Tipasa, un autre bénéficiaire d'une concession et le directeur des domaines au ministère des Finances.
La séance deviendra plus houleuse quand la défense insiste sur la présence des témoins, notamment l'ancien Premier ministre et ancien ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, dont, selon les avocats, "sa présence était importante" et que "ce n'est pas un petit dossier, ni un dossier ordinaire".
D'autres témoins seront cités, dont l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, Saïd Bouteflika, conseiller et frère cadet du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, les trois anciens walis de Tipasa, l'ancien ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, l'ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, l'ancien ministre de l'Industrie, Abdeslam Bouchouareb (en fuite à l'étranger), et le fils de l'ancien ministre du Travail, Mohamed Ghazi (en détention provisoire).
Même le nom du patron du groupe ETRHB, Ali Haddad, a été cité en qualité de témoin. La défense de M. Hamel a, maintes fois, plaidé pour la présence des témoins pour pouvoir poursuivre le procès. La juge avait, au premier jour, rejeté le report du procès.
Selon l'arrêt de renvoi, les accusés sont poursuivis pour détournent de terres agricoles, dilapidation de fonds publics, mauvaise utilisation de la fonction, abus de fonction, trafic d'influence et exercice d'activités illégales. Les deux affaires étant imbriquées, le procureur avait décidé de les traiter dans un même dossier. Après délibérations, la juge a décidé la non-jonction des deux affaires et le traitement de chacune d'elles de façon distincte.

FARID BELGACEM


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