Halte à l'exploitation !

Responsabilité - Les sociétés de recrutement sont, elles aussi, mises à l'index par beaucoup de demandeurs de travail dans cette crise de l'emploi.
Ces sociétés «proposent généralement des postes précaires dans la restauration, le gardiennage, le nettoyage et autres, avec surtout un grand écart entre les salaires proposés par les sociétés employeuses et ceux versés aux travailleurs, pouvant être réduits de moitié», a regretté Fouad, sans cacher son sentiment d'injustice. Un sentiment qui est souvent à l'origine, a-t-il assuré, de mouvements de contestation de la part des jeunes, qui s'insurgent contre ce système «d'exploitation».
Et le mécontentement reste toujours d'actualité, car les sociétés de sous-traitance proposent des contrats de six mois ou d'une année, souvent non renouvelables, faisant qu'un grand nombre d'entre eux se retrouve de nouveau sans emploi.
Et ce n'est pas tout. «Mathématiquement c'est une équation impossible à résoudre. J'ai frappé à toutes les portes afin d'obtenir un poste de travail dans ma filière d'études chimie industrielle Je me suis présenté une dizaine de fois à de nombreuses entreprises dans le domaine pétrolier qu'elles soient de sous-traitance ou nationales cependant, la réponse a toujours été identique : on ne peut vous recruter que pour le poste recherché, mais pour cela, il faut justifier d'une expérience de cinq ans, me dit-on à chaque fois.
Alors je voudrais bien comprendre comment disposer d'une expérience professionnelle sans avoir travaillé », s'est-il interrogé.
Et de révéler dans la foulée que les compagnies pétrolières étrangères «préfèrent débourser des sommes colossales dans la location de chiens de garde pour sécuriser leurs équipements et matériels d'exploration et de production au moment où des jeunes, y compris des diplômés, font des pieds et des mains dans l'espoir d'arracher un poste de travail digne de ce nom».
En chiffres, Fouad assure «détenir des preuves formelles selon lesquelles ces mêmes compagnies ont loué près de 600 chiens de garde de différentes races». De notre côté, une petite recherche nous a permis de constater qu'un chien de garde pourrait coûter à ces compagnies 4 000 DA/jour soit l'équivalent de 12 millions de centimes par mois.
Autrement dit, les 600 chiens de garde coûtent 735 millions de centimes mensuellement. Résultats des courses : des jeunes ne sachant à quel saint se vouer, continuent à se tourner les pouces en attendant un avenir meilleur. Il reste juste à souhaiter que «toutes les promesses» faites dans ce cadre, puissent se traduire sur le terrain.