Halliche brise le silence : «Fulham ou autre, la saison prochaine, je voudrai jouer»

Ses propos sur la sélection : «J'aimerais participer à ces éliminatoires et emmener l'Algérie à un second Mondial consécutif»
Très discret dans les médias depuis son engagement avec le club anglais de Fulham, il y a deux ans maintenant, le longiligne défenseur central algérien, Rafik Halliche, s'est livré hier matin au micro de notre confrère Maâmar Djebbour dans l'émission «Football Magazine». Une interview dans laquelle l'ancien Nahdiste est revenu notamment sur la situation qu'il traverse au sein du club londonien, surtout cette saison où il n'a, pour rappel, joué même pas une seconde en compétition officielle. Halliche a surtout affirmé qu'il était temps pour lui de retrouver du temps de jeu, quitte à changer de club. Il assure, toutefois, qu'il n'a pas pris encore de décision, lui qui se trouve en ce moment à Alger, pour passer deux semaines de vacances.
«Je suis un compétiteur et mon ambition est de jouer. J'ai rêvé de jouer en Angleterre, et je l'ai fait, même si je n'ai joué que des bribes de matchs. Maintenant, évoluer ailleurs, dans d'autres championnats, comme l'Espagne ou même la France, oui, pourquoi pas ! Désormais, je ne regarde ni le club ni le championnat. Je cherche surtout à enchaîner les matchs et retrouver mon vrai niveau. Après, je ne dis pas pour autant que je partirai de Fulham (Ndlr : le joueur est lié avec le club jusqu'en juin 2013). Il se pourrait que je retrouve une place de titulaire dans cette équipe, mais on verra prochainement.»
«S'entraîner dur toute la semaine, tout en sachant que je n'allais pas jouer le week-end, fut très difficile pour moi»
En Premier League, Rafik Halliche a connu et surtout vu de très près ce que le très haut niveau signifie. Malgré ses efforts répétés et son envie de bien faire, il n'a jamais été récompensé pour autant. Une situation très difficile qui ne l'a sans doute pas trop rassuré. «Etre présent et travailler dur durant toute la semaine, tout en sachant que je n'allais pas jouer le week-end, fut très difficile pour moi. Cela dit, avec le temps, j'ai appris à rester patient et ne pas me décourager, car en Angleterre, à tout moment, le coach peut vous faire appel et il faut alors répondre présent.»
«Des choses se sont passées et m'ont empêché de jouer»
Les supporters algériens se demandent toujours comment se peut-il qu'un jeune talentueux défenseur comme Halliche ne soit pas parvenu à s'imposer dans un club comme Fulham, durant tout ce temps-là. Le joueur, et bien qu'il n'ait pas trop souhaité donner plus d'éclaircissements, a néanmoins fait allusion à quelques paramètres externes qui l'ont empêché de jouer.
«Oui, ce fut deux saisons très dures pour moi. Mais après, il y a des choses qui se passent en externe et qui empêchent le joueur d'être titularisé. Même si je dois reconnaître que cette saison est à mettre aux oubliettes, n'empêche que j'ai appris beaucoup de choses.»
«Je joue régulièrement avec la réserve, mais il est clair que ce n'est pas la même chose»
«Peut-être que les gens pensent qu'en ne jouant pas avec l'équipe première, je reste à ne rien faire. Au contraire, je n'étais pas complètement à l'arrêt, puisque j'ai continué à jouer avec la réserve, pour retrouver mes sensations. Certes, ce n'est pas la même chose que quand on joue avec l'équipe première, mais ça me permet toutefois d'être prêt.»
«Pour s'intégrer dans le haut niveau, il faut être ouvert d'esprit et accepter d'autres cultures»
Parti de l'Ile de Madère pour l'Angleterre, Rafik Halliche a connu un autre monde. Celui-ci, assurément plus exigeant, comme il l'explique : «J'ai été contraint de changer certaines choses pour pouvoir m'intégrer à mon nouvel environnement. Il faut être ouvert d'esprit et surtout accepter les autres cultures. C'est nous qui sommes partis chez eux, et non le contraire. Il faut être intelligent.»
«Au Portugal, j'ai appris le sérieux, en Angleterre, on m'a inculqué la culture de la gagne»
Parti de l'école du Nasria, Halliche avait opté pour le championnat portugais, avant de rallier, à l'issue du Mondial, la Premier League. A présent, il fait son constat : «Arrivé au Portugal, j'ai appris ce que le sérieux voulait réellement dire. J'ai quitté l'Algérie assez jeune, donc ce fut pour moi un truc nouveau. Cependant, en Angleterre, on m'a inculqué surtout la culture de la gagne. On m'a appris aussi à garder une concentration totale sur mon travail et de ne penser qu'au football.»
«Jouer aux côtés de grands noms m'a forgé»
«La Premier League est le championnat le plus physique au monde. Ça travaille dur et il faut toujours répondre présent. Malgré les difficultés que j'ai rencontrées durant ces deux saisons, je dois dire que j'ai appris beaucoup de choses. Côtoyer un si haut niveau et jouer aux côtés de grands noms m'a forgé. Je retiens du positif.»

Ses propos sur la sélection : «J'aimerais participer à ces éliminatoires et emmener l'Algérie à un second Mondial consécutif»
Malgré son éloignement de l'EN, Halliche reste toujours attaché aux Verts. Il assure que son objectif à court terme est de retrouver son véritable niveau et revenir ainsi par la grande porte en sélection. L'un des hommes forts de la campagne qualificative au Mondial 2010 en Afrique du Sud veut rééditer cette performance et conduire à nouveau l'EN vers une seconde participation en Coupe du monde, cette fois-ci au Brésil. «Sincèrement, c'est très difficile pour moi d'être loin de la sélection, car c'est ma seconde famille. J'étais habitué à être convoqué, et ne plus l'être depuis un long moment maintenant m'affecte énormément. A chaque fois qu'il y a des matchs internationaux, je me retrouve seul à Fulham, car presque tous les joueurs partent en sélection. Ce n'est pas facile pour moi d'accepter ça, mais c'est comme ça. L'EN me manque.»
«La sélection évolue bien»
Appelé à donner son commentaire par rapport à la bonne série qu'est en train d'enregistrer la sélection nationale, l'enfant de Bachdjarah dira : «Je pense que l'EN évolue bien. J'ai passé un stage sous la houlette de Halilhodzic et j'ai constaté que c'était un coach qui bosse dur. Il a la culture de la gagne et avec lui, on vise le haut niveau. On voit maintenant que les joueurs font assez bien leur travail. Les attaquants se sont remis à marquer et les défenseurs défendent bien. Il faudra continuer sur cette lancée pour espérer ainsi décrocher un billet pour le prochain Mondial.»
«Halilhodzic a apporté sa touche à l'équipe»
Et au joueur d'enchaîner : «Je crois sincèrement que Halilhodzic a apporté sa touche. Il a changé la culture de l'équipe. Maintenant, l'EN joue beaucoup plus vers l'avant et pense surtout à marquer qu'à ne pas encaisser. C'est ça le football de haut niveau. On doit jouer devant pour gagner nos matchs.»
«Yahia a précipité les choses, il aurait dû faire comme Bougherra»
En réponse à la question de Maâmar Djebbour qui voulait connaître son avis quant à à la décision du trio Yahia-Belhadj-Matmour de se retirer de l'EN, Halliche a répondu : «Chacun des trois joueurs a ses raisons qu'on doit respecter. Pour Anthar, je savais qu'il allait raccrocher, car il m'en avait parlé quelques jours auparavant. Je pense qu'il a précipité les choses, car il aurait dû faire comme Bougherra, c'est-à-dire emmener l'EN au Mondial 2014 et raccrocher ensuite pour sortir par la grande porte. Toutefois, il faut reconnaître que Yahia a beaucoup apporté à la sélection, à l'image des deux autres. Ils vont certainement nous manquer et leur absence ne passera pas inperçue. Maintenant, c'est au coach de leur trouver des remplaçants.»
«Je remercie les fans et je leur donne rendez-vous très prochainement avec l'EN»
Avant de conclure son interview, l'ancien défenseur du NAHD a tenu à remercier ses fans qui l'ont toujours encouragé dans les moments difficiles : «Je remercie les fans pour leurs encouragements incessants. Je reçois pas mal d'emails et de soutiens sur Internet et cela m'honore. Même dans la rue, on demande de mes nouvelles. Je leur donne rendez-vous très prochainement avec la sélection.»