Algérie

Halles centrales d’Oran



Où vont les milliards du marché de gros? Oran et ses près de deux millions d’habitants continuent à pâtir de l’absence d’un marché de gros qui réponde aux normes universelles. Les halles centrales de l’avenue Chakib Arslan, héritées de la colonisation puisque réalisées en 1945, ayant partiellement perdu leur toit des suites d’un effondrement survenu le 21 avril 1988 et au cours duquel un militaire a perdu la vie, personne ne s’est soucié d’entreprendre les travaux de réparation que cela nécessite. Interrogé à ce sujet, le directeur du marché de gros, a répondu que les maigres moyens dont il dispose sont loin de répondre aux besoins et ne lui permettent pas de faire face aux importants travaux que nécessite l’état de la structure. Concernant la vétusté des halles centrales et la destination des rentrées que génèrent les chambres froides et bicoques, cet interlocuteur s’est abrité derrière l’obligation de réserve à laquelle il est tenu de par ses fonctions. Egalement sollicité, l’un de ses proches collaborateurs, qui a tenu à s’exprimer sous couvert de l’anonymat, a montré plus de disponibilité.Selon cette source, le marché de gros est depuis longtemps soumis au diktat d’un groupe de pression qui en exploite à son seul profit une importante partie. Prié d’être plus précis, notre interlocuteur a déclaré: «La défunte COFEL a été créée le 10 décembre 1974 par agrément n°3, folio 01 du ministère du Commerce. Elle a commencé à activer le 1er janvier 1975 en exécution de l’arrêté n°04 signé le 30 novembre 1974 par le wali d’Oran. Conformément à la législation alors en vigueur, la COFEL devait payer un loyer à la municipalité d’Oran. Le 1er janvier 1987, la commune d’Oran a récupéré les halles centrales considérées comme bien communal». Pour appuyer sa déclaration, ce cadre a mis à notre disposition différents documents dont le décret n°201-88 du 18 octobre 1988 portant dissolution de la coopérative des fruits et légumes d’Oran. Poursuivant sa relation des faits, notre source explique que «le 10 décembre 2003, un groupe de 17 individus, agissant sous le couvert d’une coopérative qu’ils ont affublée du nom de COFEL, s’est emparé de 8 chambres froides et 28 bicoques. Depuis lors, ces indus occupants exploitent et les chambres froides et les bicoques qu’ils louent mensuellement 60.000 et 3.000 dinars l’unité. De la sorte, ils se font un argent fou et en gardent l’intégralité». Invitée à citer des noms, notre source a répondu que devant la persistance de ces gens à défier la loin, une plainte a été déposée auprès du parquet et que la BEF a été saisie et poursuit son enquête. «L’affaire étant toujours en cours, je ne peux citer de noms», a-t-elle répondu. Revenant au contrat de location conclu le 13 avril 1999 entre la commune d’Oran et la défunte COFEL, notre interlocuteur précise que ce document n’a eu qu’une durée de vie éphémère puisque signé le 13 avril 1999, il a été résilié le mois suivant, plus exactement en mai 1999 sous le n°1065 comme en fait foi le document qui nous a été soumis. Prié de dire si les actuels exploitants des chambres froides et des bicoques paient régulièrement le loyer, le cadre de la direction des halles centrales est catégorique. «Depuis qu’ils ont fait main basse sur ces équipements, les indus occupants n’ont pas versé un seul centime à la direction ou à la commune. Déjà condamnés le 13 mai 2002, -jugement n° 346-2002- à nous payer 10.029.797,06 dinars, ces individus persistent dans leur entêtement et refusent de s’exécuter, d’où notre décision de les ester une nouvelle fois». D’après certaines indiscrétions, les actuels exploitants des chambres froides et des bicoques des halles centrales ne seraient pas non plus en règle avec le fisc. Ainsi, avons-nous appris que ces individus devaient, au 31 décembre 1998, 44.858.994,25 dinars au titre de charges fiscales auxquels s’ajoutent à cette même échéance 2.423.975,65 dinars à verser à la CNAS. De retour à la direction des halles centrales, nous avons demandé au collaborateur du directeur de nous dire à combien s’élève la somme réclamée à ceux que lui-même et son chef hiérarchique considèrent comme indus occupants. «Au 22 octobre 2006, cette somme s’élevait à exactement 15.583.357, 05 dinars», a-t-il répondu, document comptable à l’appui. Concernant les dettes fiscales, ce même interlocuteur estime qu’elles sont supérieures à 12 milliards de centimes. Le directeur des halles centrales, prié de citer des noms pour nous permettre de connaître la version de ceux que lui-même et son proche collaborateur qualifient d’indus occupants, il a refusé d’accéder à notre demande, pour ne pas gêner l’enquête en cours, a t-il avancé. Toujours au marché de gros d’Oran, des mandataires nous ont fait part de leur intention de saisir la justice pour forcer l’actuelle «COFEL» à leur payer les sommes qu’ils réclamaient à la défunte coopérative. L’un d’eux envisage de lui réclamer 760 millions de centimes alors que d’autres espèrent récupérer des sommes substantielles mais moins importantes. M. Nemili


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