Algérie

Halima : un choix dans la douleur



Halima : un choix dans la douleur
Questionnement n Pourquoi Halima, une jeune demoiselle de 23 ans, veut-elle quitter le pays à bord d'un chalutier de pêche '
Ce n'est pas facile de convaincre une femme de parler de sa vie à un homme. Surtout quand elle est marquée au plus profond de son âme par des «mâles» sans scrupules.
Il fallait attendre le moment propice pour aborder une discussion avec notre compatriote, une beauté bien de chez nous. Pourquoi Halima, 23 ans, veut-elle quitter de façon peu orthodoxe le pays à bord d'un chalutier de pêche '
Cette jeune demoiselle au regard triste, fixe longuement l'horizon, comme pour revoir le film de sa jeunesse, arrange son foulard, hésite encore. Nous avons compris qu'elle ne voulait pas parler de ce sujet. Nous avons réveillé en elle un passé fort douloureux, mais elle finit tout de même par prendre son courage à «deux mains» pour raconter sa douloureuse et triste histoire.
D'une voix à peine audible, un signe de pudeur qui caractérise la femme algérienne, elle nous dit : «Mon histoire est tellement longue, qu'il me faut des journées entières pour retracer le calvaire d'une vie entièrement ratée. Ratée, à cause de certains bourreaux. Rabbi Ikhalashoum», dit-elle d'un air triste.
Un air qui nous donne la chair de poule. L'essentiel ' «C'est très complexe ! Avant de prendre cette décision de partir, j'ai mûrement réfléchi après toute une vie de cauchemar. Mon père est décédé lorsque j'avais 6 ans.
Deux années après, ma mère se remarie. C'est le début d'une vie brisée», raconte Halima. Selon elle, elle a été violée depuis l'âge de 10 ans par son nouveau «père», et cela a duré pendant six ans. Elle a fini par «péter les plombs».
«De fugue en fugue, je me suis retrouvée un soir chez une famille adoptive. Je suis devenue la bonniche à faire la corvée pour un morceau de pain et le gîte». Notre interlocutrice, finit par «rendre son tablier», pour aller vers le monde du travail.
Halima n'est pas épargnée, là non plus, par le destin. «J'étais devenue la cible privilégiée de mon patron. J'ai résisté, le temps de me faire le pécule nécessaire pour ce voyage, qui finalement ne semble pas représenter la fin de mon calvaire».
Au départ, Halima voulait fuir vers le pays voisin, la Tunisie. Les événements qui ont ébranlé ce pays, lui ont fait changer d'avis. «Puisqu'il m'était impossible de partir vers la Tunisie et d'avoir un visa pour l'Europe, il ne me reste que la «harga». A mon grand regret, je constate que c'est aussi un mauvais choix», dit-elle en conclusion.
R. K.


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