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Halim El Raâd en avant-première nationale Descente en enfer d’un autiste…



Halim El Raâd en avant-première nationale Descente en enfer d’un autiste…
Réalisé par Mohamed Benabdallah à Sidi Bel Abbès, le long métrage dramatique, cent pour cent algérien, sera à l’affiche à Alger, Oran et Constantine.

À partir du 12 mai, sur initiative de la société de distribution MD Ciné, un film algérien indépendant ayant coûté, faut- il le préciser, zéro dinar- un véritable emploi!- sortira dans de nombreuses salles algériennes. Il s'agit du film «Halim El Raâd» dont l'avant-première nationale aura lieu ce jeudi 12 mai à partir de 19h à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth. Le film a déjà été projeté à la presse durant le mois de Ramadhan. Inspiré de faits réels, le film, Algérien, Halim El Raâd évoque la problématique de l'autisme en Algérie, tout en relevant les maux que subissent ces enfants marginaux dans une société cruelle et injuste. Impitoyable! Réalisé par Mohamed Benabdallah et produit par Yahia Mouzahem, responsable de la boîte Mycène Production, ce long métrage, premier du genre de Mohamed Benabdallah pose sa caméra à Sidi Bel Abbès.
Le paysage est d'emblée austère et précaire, à l'image de cette famille fragile composée d'un fils de 25 ans autiste de surcroit et d'une femme veuve, travaillant comme femme de ménage et tentant difficilement à joindre les deux bouts. En jetant la lumière sur l'un, comme sur l'autre le réalisateur dépeint forcément l'état psychologique qui règne au sein de ce microcosme familial et partant, en élargissant, au sein du tissu social urbain dans lequel baigne ce jeune homme plein d'innocence malgré son âge...
Deux anti-héros
Ce dernier est campé avec brio par Anas Tennah, tandis que le rôle de sa mère est joué par la comédienne de théâtre Dalila Nouar. Deux anti-héros auxquels vont arriver des «crasses» qui vont s'empiler jusqu'au point de non-retour...Film dramatique, Halim Raâd qui tire son titre en clin d'oeil à un célèbre dessin animé japonais, met en scène, en effet, un jeune autiste qui passe son temps scotché devant la télé à regarder des dessins animés en tentant de s'évader à travers les images colorées de la lucarne, quand il n'est pas dehors pour s'adonner à sa passion du foot au grand désespoir des parents qui voient d'un mauvais oeil ce garçon bien «spécifique» jouer avec leur enfant. La violence dans ce film est à tous les étages.
Le réalisateur parvient à faire monter la sauce en posant une trame tragique à une intrigue qui prend des proportions alarmantes, voire catastrophiques pour le jeune Halim. Ce dernier est agressé de toutes parts, au sens propre comme au figuré, il est humilié, injurié, y compris par les enfants qui, dit- on, sont toujours impitoyables à leur âge.
Violence et psychose
Halim ne trouve grâce aux yeux de personne. Il se trouve rejeté par les adultes tout comme par les enfants dont il se sent pourtant proche...
Un moment d'accalmie viendra temporiser cette atmosphère délétère lorsqu'il rencontre une autre personne, différente comme lui...
Une autiste dont il tombera peut-être amoureux sans qu'il le sache? De ce sentiment étrange qui naît en lui, s'ajoutera après un autre des plus ambigus, voire inquiétant, celui de l'esprit de vengeance... Halim devient incontrolable, alors qu'il était déjà imprévisible.
Le garçon timide qui s'endormait et se levait au gré d'une bougie qui vacille, reprendra du poil de la bête et montrera au final ce qu'il est capable de faire dans cette société elle -même malade de ses errements pulsatifs... Au-delà du caractère difficile des autistes, le réalisateur dépeint aussi le quotidien d'une mère aux abois, faisant ainsi le porte parole de cette frange de la population marginalisée et qui se trouve harcelée, sans scrupules, au niveau de son travail.... Pour autant, Hanane, est une femme battante qui refuse de réduire son fils à son handicap. Elle est prête à se dresser devant quiconque osera lui faire du mal, le tout en essayant tant bien que mal de subvenir à leurs besoins, en veillant à faire abstraction des préjugés auxquels elle doit faire face au quotidien de la part de la société à l'encontre de son fils. Interrogé, en aparté sur le trop-plein de mimiques mélodramatiques dont fait preuve l'acteur jusqu'à tomber parfois dans la surenchère, le réalisateur avouera que cette démarche n'était pas fortuite, mais qu'elle tendait justement à faire éprouver le spectateur en le poussant parfois même à vouloir détester et rejeter cet enfant difficile à prendre en charge, au quotidien...
Pari réussi pour cette première fiction dont l'élan cinématographique est bien discernable, mettant en exergue ainsi le talent né d'un réalisateur où les influences cinématographiques sont dissimulées ça et là, notamment les films à suspense...
Un cinéphile voila qui est ce réalisateur! Connu sous le nom de Aballa, Mohamed Benabdallah est un scénariste et réalisateur algérien né le 24 octobre 1986 a Sidi Bel Abbès, baignant dés son plus jeune âge dans le milieu culturel et associatif de sa région, il participe à de nombreuses pièces de théâtre avant de se lancer dans l'écriture et la réalisation de ses propres courts et longs métrages.
À noter que Halim Raâd sortira en Algérie le 12 mai 2022, au niveau de plusieurs salles. On notera à Alger, où il sera projeté à Ibn Khaldoun, à Ibn Zeydoun et Cosmos (Riad El Feth), et la salle Esahel de Chéraga.
À Oran, il sera visible au multiplexe Cinégold (slle Mega, Salle Mira, Salle VIP) et à la salle Es Saada.
Enfin, il sera projeté aussi à Constantine au niveau de la salle Ahmed Bey (Zenith).
Le prix du ticket, nous
apprend-on est de l'ordre de 600 DA. Un bon film didactique à voir!


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