Halilhodzic saura-t-il entendre les joueurs '

Selon les informations qui nous parviennent du Brésil, un vent de contestation a soufflé au sein de l'équipe nationale sous l'effet d'une démarche des joueurs vers leur entraîneur, Vahid Halilhodzic, pour lui expliquer que l'équipe va vers un mur si elle continue à jouer comme elle l'a fait contre la Belgique. Cette réaction de la part des joueurs algériens n'est pas un fait inédit dans la Coupe du monde. En 1966, l'équipe de France, alors entraînée par Henri Guérin, s'était «rebellée» à la veille de son troisième match de poule contre l'équipe du pays organisateur, l'Angleterre. Les Français venaient de faire match nul contre le Mexique puis avaient été battus par l'Uruguay. Ils n'étaient pas encore éliminés mais ils avaient estimé que s'ils devaient l'être autant que cela se fasse après avoir fourni un bon spectacle. Le football français était à cette époque dominé sur le plan national par le FC Nantes, dont la qualité essentielle était de pratiquer un 4-2-4 offensif et très plaisant à voir.C'est ce club-là qui avait fourni le gros de l'effectif de la sélection mais celle-ci était coachée par quelqu'un de très influencé par le catenaccio (béton) incarné par l'Inter Milan d'un certain Helenio Herrera. Cet entraîneur français avait dû se plier aux exigences des joueurs pour adopter le jeu offensif du FC Nantes. L'équipe de France avait fini par se faire battre par les Anglais qui jouaient devant leur public, non sans avoir fourni sa meilleure prestation du Mondial. Un peu plus tard, lors de la Coupe du monde de 1974, ce sont les Allemands de la RFA qui avaient dénoncé le système de leur entraîneur, Helmut Schoen, après avoir perdu en match de poules contre la RDA.Le coach avait dû accepter les doléances de ses joueurs et au final la RFA avait été sacrée championne du monde sur son propre sol. Les Verts n'ont fait, donc, que suivre l'exemple des Français et des Allemands avec l'espoir qu'ils seront entendus. Mais rien n'est moins sûr, sachant qu'Halilhodzic est quelqu'un de très susceptible qui n'admet pas qu'on vienne lui donner des conseils. Il paraît que le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, lui a aussi fait des reproches après l'échec face à la Belgique. Une intervention qui risque bien de rester lettre morte puisque le Bosnien sait qu'il ne lui reste que deux matches à diriger pour les Verts et que la FAF a déjà préparé son remplaçant, Christian Gourcuff, d'ailleurs invité par cette même Fédération à venir suivre les matches du Mondial au Brésil même.Toujours est-il que l'équipe d'Algérie peut très bien réagir positivement lors de ses deux prochaines sorties auquel cas c'est Halilhodzic qui en assumera le mérite. Les fans algériens sont prêts à lui ériger une stèle s'il parvenait à faire gagner leur équipe. Dans le cas contraire, il restera à jamais comme le coach entêté qui a mené les Verts vers une désillusion au Mondial après leur avoir fait rater leur participation à la CAN 2013.