Halilhodzic : «Ceux qui m'ont critiqué n'ont qu'à venir prendre ma place et montrer de quoi ils sont capables»

«J'aurais aimé avoir les Anthar, Belhadj et Matmour avec nous»
Le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, a tenu, hier matin, un nouveau point de presse, dans la salle des conférences du stade du 5-Juillet, dans lequel il est revenu, bien entendu, sur la fameuse rencontre perdue dimanche dernier à Ouagadougou, face au Mali (2-1) et évoqué les raisons qui ont fait que la sélection nationale n'ait pas réussi à revenir avec un bon résultat, malgré le très bon début du match. D'emblée, Halilhodzic a affirmé qu'il assumait entièrement ses responsabilités et ses choix lors de ce match, tout en assurant qu'il continuera toujours à évoluer de la sorte, car pour lui, il n'y a que la victoire qui compte.
Le technicien bosnien n'a pas manqué au passage aussi de tacler les entraîneurs, et autres spécialistes, qui ont critiqué ses choix au lendemain de cette rencontre perdue, en les invitant à venir prendre sa place et prouver sur le terrain leur valeur.
«Vous savez, quand il y a défaite, c'est toujours l'entraîneur le fautif. C'est facile de toujours pointer du doigt l'entraîneur, mais sur le terrain, ce n'est pas aussi facile que peuvent le croire certains. Si ça peut arranger tout le monde, il n'y a pas de problème, je le dis haut et fort, oui, c'est moi le fautif, mais qu'on ne vienne pas me donner des leçons. Certaines personnes attendent qu'on fasse de mauvais résultats pour se lâcher et nous donner des leçons. Ceux qui, à longueur de temps, ne font que critiquer, n'ont qu'à venir prendre ma place s'ils sont si compétents que cela et emmener l'Algérie vers les sommets».
«Je prends sur moi, alors dites que c'est de ma faute»
Agacé par les critiques qui l'ont visé de certains spécialistes, Vahid Halilhodzic n'entend pas fuir ses responsabilités pour autant. Il a affirmé, en effet, qu'il assumait pleinement cette défaite, même s'il croit fermement au fond de lui qu'il a opté pour la meilleure stratégie.
«Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas du genre à fuir mes responsabilités. J'assume pleinement cette défaite. J'ai fait des choix et je ne les regrette pas. On s'est créé un nombre incalculable d'occasions que, malheureusement, on n'a pas su mettre au fond. Après, vous savez, c'est toujours comme ça, quand l'équipe gagne, c'est grâce aux joueurs, quand elle perd, c'est à cause de l'entraîneur».
«Je ne pense pas avoir fait des erreurs»
Et d'enchaîner : «J'ai bien analysé le jeu des Maliens et je peux vous dire que j'ai mis en place la stratégie qui me semblait la plus adéquate. Sincèrement, je ne pense pas avoir fait des erreurs. L'équipe s'est créé sept à huit occasions nettes de marquer, et ce n'est pas à moi quand même de les mettre dedans. Aussi, les deux buts qu'on a encaissés, c'était sur deux corners. Je savais que le point fort de l'adversaire c'était les coups de pied arrêtés et j'avais mis en garde mes joueurs, mais, malheureusement, certains d'entres-eux ont manqué de vigilance».
«Le Mali ne nous a pas dominés outrageusement»
«Certes, le Mali a réussi à nous battre, mais, il faut dire qu'il ne nous a pas non plus dominés sur le terrain. On s'est créé plus d'occasions et on ne méritait pas de perdre. Mes joueurs ont surtout manqué de concentration et de rigueur, mais je n'ai pas à les blâmer néanmoins. Je préfère perdre comme ça, en ayant procuré beaucoup d'occasions, au lieu du contraire».
«Physiquement, on n'a pas le même gabarit que les Maliens»
Le sélectionneur national estime avoir fait avec les moyens du bord, puisqu'il n'avait pas vraiment de choix, notamment en ce qui concerne le secteur défensif.
«Je viens de vous le dire. Le Mali ne nous a pas été supérieur. C'est surtout le défi physique qui nous a joué un mauvais tour. Il faut voir le gabarit des joueurs maliens. C'est incroyable, ils ont tous près de deux mètres et, comparés aux nôtres, il n'y a pas photo. J'aurai aimé avoir en ma possession des joueurs de la même corpulence pour ainsi gêner l'adversaire, mais malheureusement, ce n'est pas le cas».
«Cette défaite nous sera très bénéfique à l'avenir»
«Même si, je l'avoue, cette défaite face au Mali m'a fait très mal, il n'empêche qu'il n'y pas eu que des choses négatives dans ce match. Au contraire, moi, je pense que cette gifle qu'on a reçue nous servira beaucoup à l'avenir et permettra à ce groupe de progresser encore. Mes joueurs sont encore jeunes et manquent l'expérience de ce genre de rencontres. On doit se montrer patients avec eux et ne pas leur tomber dessus».

«On a grillé un joker»
Le premier responsable du staff technique avoue que son équipe a grillé un joker, en perdant ce match face au Mali, qui s'est disputé pourtant sur terrain neutre.
«Oui, on n'a pas fait une bonne opération en perdant ce match qui était vraiment à notre portée. On a grillé un joker et il ne nous faudra pas en griller un autre, sinon, la qualification risquera de s'envoler. Les matchs à l'extérieur en Afrique sont de plus en plus difficiles à négocier. Vous avez vu comment la Zambie a réussi, avant-hier, à disposer du Ghana, alors qu'une semaine avant, elle avait été battue par le Soudan. Il faut faire très attention».
«Certains joueurs ne se sont pas adaptés au climat»
Pour expliquer le rendement mitigé de certains éléments au cours de ce match face au Mali, à l'image de Feghouli et Boudebouz, Halilhodzic dira :
«Vous savez, à chaque joueur sa réaction. Certains s'adaptent rapidement à la chaleur et à l'humidité, d'autres non. Ce que je peux vous dire, c'est que j'ai parlé à mes joueurs avant le match et tous m'avaient assurés qu'ils étaient prêts à jouer.
Ce n'est pas la fin du monde cependant. C'est un bon apprentissage pour eux en vue des prochains matchs».
«Y'en a qui n'ont pas fait leur boulot sur le terrain»
Sur ces deux buts encaissés un peu bêtement, Halilhodzic n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour attaquer sans les nommer certains joueurs, qui n'ont pas fait, dit-il, leur boulot convenablement.
«Même si je n'ai pas trop envie de blâmer mes joueurs, qui ont fait ce qu'ils pouvaient durant ce match, il n'empêche que certains d'entres eux n'ont pas fait correctement leur boulot sur le terrain, notamment au moment de ces deux buts qu'on a encaissés sur corner. Je déplore le marquage naïf de mes joueurs et leur manque de communication».
«Je ne compte pas changer de philosophie»
«Comme je l'avais dit bien avant notre départ à Ouagadougou, mon objectif était de ramener la victoire. Après, c'est clair qu'au fil du match, j'ai constaté qu'on accusait un peu le coup et c'est ce qui m'a amené à penser que le nul ne serait pas un si mauvais résultat. Malheureusement, l'équipe n'a pas tenu jusqu'au bout et on a encaissé ce deuxième but qui nous a scié les jambes. En tout cas, sachez que malgré cette défaite amère, je ne changerai pas ma philosophie. Mon objectif sera toujours de viser la victoire».
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Il regrette les retraités
«J'aurais aimé avoir les Anthar, Belhadj et Matmour avec nous»
Vahid Halilhodzic a expliqué hier en conférence de presse que le manque d'expérience de son équipe a été fatal lors de ce match face au Mali. À cet effet, il a clairement signifié que l'absence des joueurs, qui ont pris récemment leur retraite internationale, en l'occurrence Anthar Yahia, Karim Matmour et Nadir Belhadj a pesé lourd dans cette défaite.
«Les trois joueurs qui ont pris leur retraite récemment nous ont beaucoup manqué durant ce match face au Mali. S'ils étaient avec nous, ils auraient été sans doute alignés et donné le plus escompté. Ce sont des joueurs de grande expérience et leur apport dans ce genre de match aurait été très essentiel. Dommage, mais c'est comme ça».
«Cadamuro nous a manqués»
«Cadamuro aussi nous a manqués durant ce match. De par son gabarit, il aurait fait l'affaire sur ce couloir droit et donné plus de garanties dans le jeu de l'équipe. À cause de son absence, j'ai été contraint d'aligner Bouzid qui n'est pas un latéral droit
de prédilection».

Il s'attaque à Bennett
«L'arbitrage était vicieux»
Le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, n'a pas été tendre au cours de cette conférence de presse avec l'arbitre sud-africain qui a dirigé ce match Mali-Algérie, à savoir Daniel Bennett. Le technicien bosnien a estimé en effet que ce referee a arbitré la partie d'une manière vicieuse et n'a, en aucun cas, été impartial dans ses différentes décisions.
«Je ne suis pas quelqu'un qui cherche des excuses, mais je dois dénoncer l'arbitrage très vicieux du referee sud-africain. Certains de ses décisions étaient incompréhensibles et on a vu comment il a sifflé des fautes pas du tout évidentes à l'entrée de nos 18 mètres. Malheureusement, c'est toujours le cas quand on évolue en Afrique noire. En plus de l'adversaire et du public, on doit faire avec l'arbitrage».
«Il nous a privés de deux penalties»
«En plus de ça, il nous a privés de deux penalties valables et il aurait dû expulser aussi deux des joueurs maliens pour leurs tacles dangereux respectivement sur Guedioura et Mesbah. C'est malheureux et je déplore ça. La prochaine fois, je préparerai davantage mes joueurs à ça afin qu'ils ne perdent pas leur concentration».