Halilhodzic a-t-il un plan B ' A 36 jours du match Algérie-Tunisie

A 36 jours du premier match du tournoi de la CAN-2013, face à la Tunisie, le staff technique des Verts continue d'entretenir le suspense sur la liste des 23 joueurs qui seront retenus pour cette compétition.
Dès le départ, il s'est enfermé dans une logique qui défie les schémas classiques qui président à la sélection de joueurs pour une compétition majeure. Depuis l'été, il est resté sourd aux signaux émis par la situation que vivaient de nombreux joueurs internationaux confrontés aux blessures et au manque de temps de jeu au sein de leur club respectif.
Le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic n'a pas anticipé comme le lui indiquait sa fonction et la situation.
Il a continué à tabler sur des joueurs qui, aujourd'hui, auront bien du mal à satisfaire à l'abc des critères de sélection, à savoir la compétitivité et le niveau de forme.
Ils sont plusieurs dans ce cas et se recensent exclusivement dans les rangs des professionnels évoluant à l'étranger. A présent, le coach a deux solutions. Soit il continue de privilégier le contingent des blessés et en manque de temps de jeu ou se retourner carrément vers ceux qui jouent régulièrement (ici et ailleurs) et sont compétitifs.
Il semble peu enclin, à croire les informations que son «entourage» ébruite, à prendre un virage à 180° même s'il a fourni la preuve qu'il peut le faire comme l'atteste l'inscription du nom de Djamel Abdoun dans la liste des 40 présélectionnés, après l'avoir superbement ignoré pendant des mois alors que l'intéressé jouait et brillait avec son club. A quatre semaines et quelques jours du début du tournoi sud-africain, le Bosnien s'interroge toujours sur la possibilité de retenir des joueurs qui' attendent de grignoter quelques minutes en championnat. Raisonnablement, il aurait dû penser à un plan B depuis le début de saison.
Il ne s'est pas détaché de l'idée de pouvoir récupérer des joueurs qui ont traversé une situation difficile, qu'ils n'ont du reste pas encore surmontée jusqu'à ce jour. Ces derniers au lieu d'être placés devant leurs responsabilités «vous ne jouez pas en club, vous ne serez pas retenus en sélection» ont vécu dans le «confort» d'une certitude de faire partie de l'équipe nationale pour la CAN-2013.
A présent, l'Algérie du football reste «suspendue» aux nouvelles du front européen glanées ici et là et enrubannées par des «spécialistes de l'observation à distance» et autres cassettes vidéo qui, parfois, ont remplacées les déplacements et «voyages d'agréments». Qu'il semble loin, le 23 juin 2011, le temps où avant de prendre ses fonctions à la tête des Verts, le Bosnien déclarait à L'Equipe : «Quand j'étais sélectionneur de la Côte d'Ivoire, Drobga avait de la concurrence. Je l'ai déjà mis sur le banc.» Pourquoi il ne l'a pas fait avec des internationaux algériens qui, pourtant, n'ont ni l'aura, ni le talent du capitaine des Eléphants '
Sont-ils plus difficiles à gérer que le leader ivoirien ou est-ce le coach qui a changé de conduite ' Est-il utile de rappeler ce que le Bosnien disait avant Algérie-Bosnie-Herzégovine, en novembre dernier, in Le Parisien (journal français) : «J'ai déjà mis fin à certains privilèges. Des joueurs m'ont expliqué que cela ne servait à rien de travailler à l'entraînement parce qu'on savait déjà qui allait être titulaire. J'ai été un peu choqué, mais pas tellement surpris.» Avant l'ère Halilhodzic, des joueurs s'indignaient de travailler à l'entraînement et de ne pas être titulaires en match. Sous la direction de celui-ci, ils continuent de travailler, en club et à l'entraînement, sans aucune garantie de faire partie de la présélection. Il ne faut surtout pas mettre l'accent sur les critères de sélection au risque de «perturber» le moral des troupes et du patron de la sélection.
Tirer sur l'ambulance, après coup, demeure l'exercice le mieux pratiqué dans le football algérien.