Hakmet leqdar que Hamid Baroudi rencontre Nass El-Hal

Hamid Baroudi a voulu faire coïncider la large diffusion de E Wayli avec le 8 juin, la Journée nationale de l'artiste. Le nouveau produit artistique (chanson et clip) est présenté comme des «sonorités maghrébines 2020 et une collaboration artistique maghrébine authentique de Nass El-Ghiwane à Nass El-Hal jusqu'à Hamid Baroudi (textes et musique lourds de sens surtout dans ce monde numérique qui court à la vitesse de la lumière... comment sera notre monde de 2020». L'initiative est aussi un «message à la génération du numérique».«Ce clip, qui traite des vicissitudes de notre époque, a été réalisé grâce à un travail de recherche musical et de texte entre notre groupe maghrébin de chant ghiwani et l'artiste Hamid Baroudi, au titre d'une authentique rencontre musicale maghrébine», a expliqué l'artiste Mustapha Ghenan, membre fondateur de Nass El-Hal.
«C'est notre deuxième clip avec Hamid Baroudi, après celui de Dounia ma doum, qui vient démontrer que les artistes maghrébins peuvent contribuer à travers la musique et l'art au rapprochement des peuples dans cette partie du monde arabe», rappelle Ghenan.
Le nouveau clip E Wayli est, ainsi, le fruit d'une collaboration artistique entre l'artiste algérien, Hamid Baroudi, et le groupe maghrébin de chant engagé, Nass El-Hal.
Nass El-Hal, créé il y a quelques années sous la conduite de l'un des maîtres du chant ghiwani, en l'occurrence Yaala Allal, membre fondateur aussi du célèbre groupe de chant engagé Nass El-Ghiwane, à Casablanca (Maroc), au début des années 1970, est constitué en plus de l'Algérien Mustapha Ghenan, d'un autre artiste algérien, à savoir Mohamed Chiakh, du Tunisien Majdi Zarii et d'un autre ex-membre de Nass El-Ghiwane, le Marocain Rafik Redouane et son compatriote Rahim Chihab.
Mustapha Ghenan, qui vit entre Maghnia (wilaya de Tlemcen) et le Maroc, considère que son groupe artistique est «l'émanation d'une conviction et d'une volonté des membres de Nass El-Hal de contribuer toujours à la promotion du chant ghiwani, de même que Nass El-Hal est la continuation naturelle de l'art musical et du chant engagé de Nass El-Ghiwane».
Hamid Baroudi, né le 20 février 1960 à Tiaret, a quitté l'Algérie à l'âge de 19 ans pour suivre une formation cinématographique dans la spécialité réalisateur en dessins animés à l'Université de Cassel. Mais le jeune homme passe la majorité de son temps à animer des soirées musicales. En 1981, un artiste l'approcha dans une salle de spectacles où il animait un gala devant des étudiants. Quelques semaines plus tard, le groupe maghrébin Dissidenten est né et avec lui le titre d'anthologie Hakmet leqdar (Le destin a décidé).
Au début des années 1990, Hamid Baroudi effectue un nouveau départ avec une carrière solo. Sa chanson Caravan to Bagdad, comme soutien au peuple irakien et à la paix, est un succès universel. Les succès vont se succéder avec des titres comme le morceau gnawi Jouala, Bladi, Sidi ou Salama. Aves sa reprise de Min Djibalina, Hamid Baroudi va ouvrir la voie du chant patriotique à la jeunesse de la A-Pop (Algerian Pop).
Il anime toujours des spectacles avec son propre groupe, en mettant en avant son appartenance au courant de la world music (musique du monde) qu'il préfère appeler ethno pop, rejetant ainsi la classification occidentale pour ce genre musical. «Toutes les musiques sont des musiques du monde», a-t-il d'ailleurs fait remarquer.
Pour préserver son indépendance par rapport aux labels, il a créé sa propre boîte de production «Magic Band Film and Video Production» en Allemagne et son propre studio Hoggar Music qui a produit le clip E Wayli.
Hamid Baroudi s'abreuve musicalement de la richesse du patrimoine algérien et des ses différentes sources comme le chaâbi, le raï, le hawzi, le sahraoui, le targui ou l'oranais.
Kader B.