Des trombes de notes noyaient, ce soir-là, la salle Errich, et au milieu de ce déluge de sons harmonieux, une petite voix perce miraculeusement, celle de l?un des plus populaires chanteurs algériens de la nouvelles vague : Hakim Salhi qui a donné, récemment, un concert à Bouira. Déluge voulu, provoqué, contrôlé, car la salle assourdie, étourdie par la monstrueuse vague qui déferlait sur elle, prenait un plaisir indicible à s?y rouler. La sonorisation, défectueuse en début de soirée, était ouverte au maximum et l?orchestre, composé de batteries, d?une derbouka, de guitares et d?un synthétiseur, se déchaînait. Et comme pour porter ce cataclysme acoustique à son apogée, l?artiste adulé a pris une derbouka en forme de bazooka et s?est mis à en tirer des sortes de « boum, boum » qui ressemblaient en plus mélodieuses à des déflagrations de roquettes. Mais la petite voix (la définition est de l?artiste) ? s?inquiéterait-on encore devant ce maelström de sons ? ?, encore une fois, trouve la force et la vaillance nécessaires pour s?élever et dominer... Sahraoui, Activi, Yamina, trop de cancans, Tu as lassé mon c?ur... Et la preuve que le message, délivré à travers les cinq chansons interprétées et les contorsions acrobatiques qui les accompagnaient, est reçu cinq sur cinq par le public se trouve dans la dernière interprétation : « Je t?écris une lettre. Avec mes larmes, pour décrire mon malheur et attendrir ton c?ur. » La danse, comme le son, occupe chez l?artiste une place prépondérante. Il avait longtemps fait partie du ballet de Belabbès, avant de monter le sien à Boumerdès et entrer dans la troupe de Takfarinas. Venu à la chanson en 1990-1991, Hakim opte pour la chanson algérienne moderne. Il a composé 9 albums, mais quand on le lui demande, il ouvre ses mains toutes grandes et se met à compter sur ses doigts. Le dixième sortira dans une semaine et s?intitule Makatib (destinée). Il a commencé, pour la chanson, par s?inspirer de Khaled et pour la danse (un vrai danseur, Hakim), de Mickael Jackson et de Lee Roy Johnson. Mais, n?est-ce pas, l?art se forge par l?effort. Les cordes vocales, qui ont toujours tendance à se relâcher dès qu?on arrête un peu, ont besoin d?être exercées et entretenues dans les meilleures conditions. « Travaillez sans relâche votre voix, écoutez et imitez les grands chanteurs », recommandait-il à un jeune chanteur bouiri qui, vers la fin de cet entretien, lui demandait conseil. Se sentant à l?aise partout, Hakim Salhi, artiste auréolé de gloire, a parcouru de nombreux pays européens avec un égal succès que le public fut belge, français, allemand, tchèque, polonais ou hongrois?
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Posté Le : 17/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali D.
Source : www.elwatan.com