Hakim Saheb, secrétaire national du RCD chargé de la réforme de l'Etat

"Deux remarques s'imposent : la première est que c'est un comble que de voir un régime politique qui cherche à ?institutionnaliser' la réconciliation nationale et imposer un consensus par des oukases au lieu de réunir les conditions politiques pour favoriser le dialogue entre toutes les forces vives de la nation. La réconciliation ne s'accommode nullement avec le déni et l'ostracisme. La deuxième remarque est qu'il est de coutume de constater que des chargés de mission, souvent issus de la région de Kabylie, sont actionnés pour dénier à la langue amazighe son statut de langue nationale dans le pays. Troisième remarque, ces propos péremptoires et sectaires signent un aveu politiquement délictuel que l'Etat algérien n'a pas ?uvré, des décennies durant, à la promotion et au développement de la langue amazighe comme stipulé par l'article 3 bis de la Constitution. Il faut dire que le statut de la langue ?nationale' est resté vague et imprécis dans ses implications juridiques et pratiques. Ces remarques faites, M. Sellal est disqualifié à double titre. D'abord, il n'a aucune compétence scientifique à faire valoir en matière de linguistique et de sociolinguistique pour dénier l'usage de la langue amazighe dans l'espace public et institutionnel. Ensuite, sur le plan politique, il n'a pas la légitimité nécessaire pour imposer un point de vue politique et qui fait de lui, selon ses propres alliés, un simple sous-fifre et non pas un décideur. De ce point de vue, son rôle est de reproduire le discours idéologique du régime en place aussi sectaire que suranné et où le zèle du vassal le dispute à l'arrogance du maître pour dénier aux populations amazighes le droit de vivre librement en Algérie, sur la terre de leurs ancêtres, leur culture et leur identité. Tamazight sera, n'en déplaise à Sellal et aux autres affidés du pouvoir, langue nationale et officielle une fois le pays débarrassé des scories des dirigeants et quand les Algériens retrouveront les chemins de la liberté et de la dignité."NomAdresse email