Haï El Badr (Bachedjarrah) : les habitants réclament un statut de commune Alger : les autres articles

D'après des déclarations concordantes, les interventions de l'APC sont insignifiantes devant l'ampleur de la dégradation du cadre de vie.
Les représentants des habitants de Haï El Badr ont pris attache avec la rédaction pour dénoncer l'état de dégradation inquiétant ayant généré une situation préjudiciable pour l'ensemble de la localité. D'après des déclarations concordantes, les interventions de l'APC sont insignifiantes devant l'ampleur de la dégradation du cadre de vie. «Des visiteurs ayant connu autrefois le quartier ne le reconnaissent plus. Ils étaient scandalisés de voir des dépotoirs d'ordures se constituer dans différents endroits et même devant des écoles, des trottoirs délabrés, des avaloirs obstrués ou inexistants, des eaux usées qui stagnent encore dans le lit de l'oued et le manque flagrant d'aménagement des espaces de détente et d'aires de jeux pour les enfants. Que diront les habitants qui affrontent continuellement des situations si délicates qui ne font que compliquer leur vie quotidienne», s'est demandé un représentant des parents d'élèves.
Un autre représentant d'une association sportive locale a apprécié la situation sous un autre angle. Selon lui, le nombre d'habitants du quartier n'a cessé d'augmenter avec la construction de nouvelles cités. «Le quartier a connu une forte urbanisation. Quatre nouvelles cités y ont été édifiées, à savoir la cité des Enseignants, la cité Cnep, une autre cité en haut du CEM, 42 Logements LSP et des constructions individuelles érigées dans l'ex-ferme Descun, située à proximité des ateliers du métro. Le nombre d'habitants a donc doublé durant cette dernière décennie pour dépasser actuellement la barre des 45 000. En conséquence, les exigences de cette population grandissante ne sont plus les mêmes. Elles demandent une prise en charge réelle, des interventions continuelles et des moyens humains et matériels. Cela n'est possible qu'avec l'attribution du statut de commune à Haï El Badr.
En principe, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, eu égard au nombre d'habitants, doit intégrer notre localité dans la liste des nouvelles communes dans le cadre du prochain découpage administratif», a-t-il observé. Sans attendre une aide quelconque, les mêmes représentants ont sollicité l'appui des bénévoles pour procéder à la plantation d'arbres d'ornement et au nettoyage des voies, ainsi que du lit de l'oued jonché de déchets solides. Après avoir mené une campagne de sensibilisation auprès des occupants de la nouvelle cité afin de gérer les ordures ménagères et de ne pas former des dépôts d'immondices, des jeunes ont installé des bancs non loin du stade dénommé «La cage», considéré comme point de chute des habitants du quartier.
M. Razak, anesthésiste de son état, fut le premier à avoir pensé à placer des bancs à cet endroit. «J'ai acheté un banc avec mes propres frais pour permettre aux retraités de se rencontrer afin d'échanger des discussions pleines de sagesse. Si l'expérience réussit, j'achèterai d'autres bancs», a-t-il annoncé avec enthousiasme. Encouragés, les jeunes bénévoles ont poursuivi leur action de nettoiement et d'embellissement du quartier. Dépourvus de moyens, ils ont éliminé les monticules d'ordures et épuré le lit de l'oued. Sollicités, les services de l'APC ont dépêché un camion pour transporter des amoncellements de déchets solides et de détritus. «Nous allons organiser d'autres opérations similaires. Nous sommes décidés à prendre en charge notre quartier en dépit de nos moyens dérisoires», a conclu un bénévole.