Algérie

Haï Bouamama



La population appelle «eau secours» Haï Bouamama a soif et ne cesse d’appeler au secours depuis des années… Situé à l’entrée d’Oran, à l’ouest en venant de Misserghine, c’est carrément tout un secteur urbain de plus de 61.000 habitants qui n’est toujours pas alimenté en eau potable malgré l’existence de trois réservoirs. Des réservoirs réalisés durant les années 2000 à coups de milliards de centimes. Au quartier El Hassi, plus exactement au niveau de l’îlot dit des 160 logements, un des premiers noyaux de Hassi Bouamama, on vit pratiquement à l’âge de pierre. Ici, il n’y a ni route, ni assainissement ni voirie, ni eau. Une vie de misère, comme le dit ce vieil homme dans un sentiment d’inquiétude : « Nous n’avons rien compris. Regardez, à 100 mètres il y a un réservoir d’eau qui a été réalisé depuis des années, de quoi abreuver toute une population, mais on se demande pourquoi on n’a pas été pas raccordés. Nous savons tous, qu’à l’époque c’était des constructions illicites mais les choses sont depuis rentrées dans l’ordre avec le programme de résorption de l’habitat précaire. Ce qui est curieux, c’est qu’après des années d’attente on n’a ni robinet, ni branchement, ni installation «. « Nous avons adressé une lettre au wali et aux services compétents pour trouver une solution définitive à ce problème «, explique avec sagesse le président du comité de quartier, avec espoir de voir couler l’eau dans les robinets un jour. Cet autre père de famille explique n’avoir pas le choix que de recourir au citernage avec tous les risques qu’encourt la population de ce périmètre urbain. Une zone formée de chapelets de douars situés sur le flanc est du Murdjadjo, à l’exemple du Douar Bouakeul , Douar Louz, Douar Bentazi, Douar Ranka, Douar Tiartia, El Hassi et Coca. Là, le problème de l’eau, ce précieux liquide, est dans toutes les bouches de la population de cette agglomération où l’on s’est habitué à s’approvisionner auprès des colporteurs... Une zone où l’on a recensé, en 2007, au moins 40 puits illicites, explique une source responsable qui se désole qu’on puisse arriver à cette situation de non droit, et ce, malgré, dit-il, l’existence de textes interdisant tout forage! Un périmètre pas facile à gérer lorsque cette source vitale vient à manquer, avoue désarmé le délégué du secteur urbain, M. Boukerche, qui se désole du retard dans l’alimentation de la population. Un retard inexpliqué, dit-il, malgré l’existence de réservoirs! Des réservoirs de 2000m3, de 1000m3 et de 250m3 qui ont été certes raccordés au réseau d’alimentation en eau potable. Néanmoins, leur intégration dans le réseau avait posé un sérieux problème de gestion à l’ex Algérienne des Eaux, comme on le laisse entendre ici et là dans les milieux de l’administration hydraulique. Aujourd’hui, encore, ils sont, selon le dernier RGPH, plus de 61.000 habitants à attendre l’hypothétique précieux liquide qui ne vient toujours pas. La raison invoquée est l’existence de nombreux îlots d’habitations qui avaient un caractère irrégulier. Un état de fait qui n’a pas été sans poser des difficultés aux techniciens pour faire aboutir une conduite d’eau et de ceinturer le périmètre de sécurité.   La SEOR, en phase de reconnaissance des sites Les nouvelles sont plutôt rassurantes pour la population de ce quartier, comme le dit le subdivisionnaire de l’Hydraulique de la Daïra d’Oran qui qualifie les démarches actuelles entre la SEOR et l’administration de l’Hydraulique de positives après les essais concluants qui ont été faits pour connecter le réservoir de 2000 m3 au réseau SEOR et notamment en ce qui concerne le transfert de gestion à la SEOR. Mieux, assure-t-il, la SEOR est en phase de reconnaissance des sites au niveau de toute la wilaya et en même temps pour procéder au transfert des réseaux et des ouvrages. «C’est une tâche difficile», reconnaît-il, «car on ne peut pas faire les choses en même temps, techniquement parlant ; ce qui risque, d’ailleurs, de retarder encore l’opération de mise en service des systèmes d’alimentation en eau potable». «Néanmoins, l’important, est que les deux services qui travaillent en étroite collaboration sont en train de mettre en place un système de renforcement de l’AEP sur toute la zone», ajoute-t-il en substance. Le plus rassurant est qu’en décembre 2008, tous les ouvrages hydrauliques seront réhabilités et mis en service pour recevoir ce grand débit (300.000 m3) qui viendra du projet MAO. De quoi satisfaire les besoins de la population. L’espoir est toujours permis lorsqu’on sait que toutes les réserves de l’ex ADE ont été levées par l’administration de l’Hydraulique. Safi Z.


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