Algérie

Hagrouna, hagrouna !



C'est la crise. Partout dans le monde. Mais cela ne se dépeint pas sur notre société. La veille des fêtes, toutes les fêtes. Et défaite en toutes fins de mois. On achète trop, c'est trop. Et cette maladie est encouragée par les «marketingueurs» qui n'arrêtent pas de pousser à la consommation même inutile. Nos armoires débordent de «charyatt». Cela en devient obsessionnel. Nos vies sont cernées de rituels d'achats.
A quoi bon tout cela ' Chri, chri pour épater l'autre' Lui aussi court après le futile. Quelle mascarade ! Epater un ventre. Epater le regard. Epater les toilettes avant de tirer la chasse.
Le pire c'est d'entendre dire, par ceux-là mêmes, qu'ils n'arrivent plus à joindre les deux bouts, «que diraient les voisins…, les enfants ne comprendront pas si je ne… ». Pas étonnant lorsqu'on voit leur désir d'amasser sans retenue.
Que dire encore des annonceurs-réclameurs. Innovant sans relâche pourvu que les gens lâchent. C'est de bonne guerre. Hagrouna, hagrouna… saafina, saafina… Pub ou message politique. C'est toujours les Grands qui ont droit aux bonnes choses, hagrouna ! hagrouna, amala, prenons la safina ! On prend le large. (Entre nous, pendant ce mois de Ramadhan, ces deux spots publicitaires sont de loin les meilleurs. Géniaux. Sur tous les plans.)
C'est toujours plus simple de se plaindre d'être victime de modes, de marchands... La faute à l'autre. N'est-ce pas' Cela va de plus en plus vite. On a créé le besoin de plus en plus pressant. Un portable, des gadgets en promotion, le démodé remodé… A tel point que pour supporter cette transe d'achats frénétiques, on a inventé l'achat jetable.
La dépression s'installe doucement mais sûrement. Car à un certain moment, on se posera la question de savoir ce qu'on fait de la terre et, par conséquent, de notre existence. Pauvres de nous. Klana boubi. C'est un peu comme celui qui, chaque veille de fête, peint la façade de sa maison qui tombe en ruine.


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