Algérie

Haftar divise toujours les belligérants libyens



Haftar divise toujours les belligérants libyens
Deux rounds de négociations à Tunis n'ont pas été suffisants pour rapprocher un peu plus les belligérants libyens afin de signer un nouvel accord.Pourtant, les observateurs ont misé gros sur ces réunions, surtout que les points de divergence ont été pointés avant d'atterrir en Tunisie. Tout le monde savait que la délégation du Parlement allait s'attacher à l'amendement de l'article 8 sur l'autorité de nomination du commandement général de l'armée. Le maréchal Haftar est une ligne rouge pour les gens de l'Est libyen. Ceux de l'Ouest n'ont, semble-t-il, pas reçu de compensation pour accorder une telle concession.
Le député Abdessalem Nassiya, président de la commission du dialogue de Tunis pour le Parlement, a expliqué le blocage par l'insistance des représentants du Conseil supérieur de l'Etat sur la nomination des membres du Conseil présidentiel, qui n'est pas une priorité, selon Nassiya, qui pense qu'il faut aller de l'avant dans l'application de la feuille de route de l'ONU, notamment l'appel à un congrès réunissant tous les Libyens à l'intérieur de la Libye. «Nous allons trouver des solutions à l'occasion de ce Congrès national ouvert à tous les Libyens», a-t-il assuré.
Concernant la proposition d'amendement de l'article 8 de l'accord de Skhirat, Nassiya a précisé que le nouveau deuxième paragraphe exige l'unanimité des membres du Conseil de la présidence sur les nominations au sein du haut commandement de l'armée, ainsi que la validation de ces nominations par le Parlement. Nassiya n'accuse pas les représentants du Conseil supérieur de l'Etat de blocage, mais leur demande d'avancer des formulations consensuelles, vu qu'ils ont accepté le principe de la négociation. «Un bon compromis, c'est lorsqu'aucune partie n'est satisfaite», rappelle-t-il.
En face, Moussa Faraj, le président de la commission du dialogue de Tunis pour le Conseil supérieur de l'Etat, accuse les représentants du Parlement de refuser le compromis. «Le Parlement veut garder toutes les prérogatives entre ses mains, sans présenter la moindre garantie. Ce n'est pas normal !» insiste-t-il.

Accords et divergences
A Tunis, il y a eu accord sur l'édification de toutes les structures du pouvoir exécutif, ainsi que le processus de validation d'une Constitution pour la Libye, et ce, à travers une feuille de route claire, qui a eu l'aval des deux parties. Pour ce qui est des mécanismes de choix du Conseil présidentiel et du gouvernement, l'accord est presque acquis sauf que les représentants du Conseil supérieur de l'Etat demandent d'avoir un pouvoir de validation sur les équipes choisies aux instances exécutives, ce que l'accord de Skhirat a réservé exclusivement au Parlement. Les divergences ne se limitent pas à l'article 8. Il y a également la question de l'élargissement du Conseil supérieur de l'Etat, le mécanisme de choix des membres du Conseil présidentiel, ainsi que l'article 14 des annexes de l'accord de Skhirat concernant l'intégration des milices au sein de l'armée nationale libyenne.
Le politologue Ezzeddine Aguil pense que les représentants du Conseil supérieur de l'Etat font de la surenchère, en s'attachant à leurs positions initiales, car les revendications du Parlement sont connues depuis des mois et les réunions de Tunis ont été prévues pour arriver à un compromis. Aguil rappelle que l'ONU n'a pas prévu de sortir des réunions de Tunis avec des nominations au sein du Conseil présidentiel. «La réclamation des représentants du Conseil supérieur de l'Etat sur les nominations ne peut donc être qualifiée que de surenchère», a-t-il précisé. Le politologue a conclu sa déclaration à El Watan en disant : «Les joueurs internationaux n'ont pas encore donné leur feu vert à un accord en Libye et le peuple libyen paie les frais.»


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