Algérie

Hafid Derradji



Hafid Derradji
Le commentateur vedette de la chaîne qatarie Bein Sport (ex-Al Jazeera Sport) revient dans cet entretien sur sa carrière professionnelle, le football algérien et la situation politique dans son pays.-Pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel 'J'ai commencé ma carrière à la Télévision algérienne, en 1989, comme commentateur de football et présentateur de l'émission «Stades du monde» et d'autres émissions politiques et sociales. En 1997, je suis devenu responsable des services des sports, puis directeur de l'information en 2001 et directeur général adjoint en 2006. En juin 2008, j'ai quitté l'ENTV pour Al Jazeera Sport, devenue Bein Sport depuis une année.Tout au long d'une carrière de 25 années, j'ai vécu des hauts et des bas et des moments agréables avec les consécrations de meilleur commentateur arabe en 2002, 2009 et 2013 et avec toutes les consécrations du sport algérien.Depuis que j'ai quitté l'Algérie, je lis beaucoup et j'écris dans des journaux et des sites algériens et étrangers, j'ai réussi à éditer deux livres en 3 années.-D'où vous vient cette passion pour le football 'Depuis mon jeune âge, j'étais fou de football comme beaucoup de jeunes de mon âge et comme beaucoup de mes amis d'enfance à El Harrach. J'ai pratiqué le basket-ball et le football de haut niveau avec le Mouloudia d'Alger en 1987-1988.Cette passion m'a permis de faire mon métier avec amour et de réussir mon parcours.-Etre journaliste sportif à Bein Sport impose-t-il des horaires contraignants 'De toute ma vie je n'ai jamais pensé au temps en exerçant mon métier. Tout le temps je vivais pour faire mon métier et je ne pense pas que le journalisme impose des horaires contraignants, au contraire il permet de le pratiquer tout le temps et partout.-Constatez-vous une évolution du profil du téléspectateur 'Dans le passé, on avait affaire à un public différent, pas trop exigeant, mais aujourd'hui nous nous retrouvons avec la parabole et les milliers de chaînes devant des publics et pas un seul public avec diverses cultures et mentalités et beaucoup d'exigences, ce qui rend notre mission plus difficile. Le téléspectateur d'aujourd'hui est très cultivé et connaisseur en ballon rond. -Quel regard portez-vous sur la télévision algérienne 'Un regard triste et décevant vu nos capacités humaines et matérielles et par rapport à un pays comme l'Algérie qui mérite une meilleure télévision. Parfois, je préfère ne pas la regarder pour ne pas souffrir encore plus, surtout que nous avons les moyens matériels et humains et que l'ENTV dispose de beaucoup de cadres compétents dans tous les domaines, mais nos responsables manquent d'imagination et d'audace, ce qui a conduit à une régression totale malheureusement.-Votre plus beau souvenir en tant que journaliste sportif...Beaucoup de beaux souvenirs, mais mon premier jour à l'ENTV, ainsi que le match d'Omdourman entre l'Algérie et l'Egypte en 2009 resteront à jamais gravés dans ma mémoire.-Et le plus mauvais...Incontestablement le jour où j'ai quitté l'ENTV avec un gros pincement au c'ur, parce que j'ai été poussé à quitter ma vraie famille et ma vraie maison pour des raisons extra-professionnelles par des gens qui n'ont aucun respect pour les valeurs.-Un mot sur le football algérien et l'équipe nationale...Il faut faire la part des choses entre l'EN et le football algérien. L'équipe nationale a connu une révolution et une évolution sur tous les plans technique et organisationnel, tandis que le foot algérien régresse d'année en année à cause de ses dirigeants et du manque d'infrastructures et l'absence d'une stratégie claire des pouvoirs publics, loin de toute exploitation et manipulation politique.-Rêvez-vous d'un poste politique 'Le rêve est légitime pour tout Algérien, mais croyez-moi, je n'ai jamais fait une fixation sur ça, plutôt j'ai toujours été attaché à mon métier de journaliste et à ma liberté. J'aurais pu être ministre déjà en 1995, puis en 2006, mais Dieu m'a sauvé d'un piège et m'a permis d'évoluer dans mon métier, loin de l'hypocrisie politique.-Que pensez-vous du règne de Bouteflika 'L'histoire le jugera et retiendra certainement qu'il a fait beaucoup de belles choses et beaucoup de mal, surtout depuis son troisième mandat en 2009. Il est en train de faire du mal à son pays et à son peuple en demeurant président malgré son incapacité. Il n'a pas tenu toutes ses promesses, malgré le soutien du peuple, de l'armée et toutes les institutions et tous les moyens dont dispose l'Algérie aujourd'hui. J'espère pour lui et pour l'Algérie qu'il sortira par la grande porte.-Vos articles sur la vie politique et sociale du pays sont très critiques'je fais mon devoir de journaliste et de citoyen libre sans aucune obligation de réserve, sauf envers les valeurs, les hommes et les institutions de mon pays. Et puis, la situation se dégrade de jour en jour dans tous les domaines malgré nos richesses et la sagesse de notre peuple, au moment où les autres nations connaissent une évolution exceptionnelle.-Que faites-vous en dehors de votre métier 'En plus de mon travail à Bein Sport, je lis beaucoup et j'écris beaucoup aussi, je profite, avec ma petite famille à Doha, de faire du sport et voyager dans le monde. En général, je mène aujourd'hui une vie normale et ordinaire d'un père de famille et d'un journaliste-Quel est votre plat préféré 'Le couscous et la kesra de ma mère, que Dieu me la garde.-Votre chanteur préféré 'J'adore les chansons de Warda, Allah yarhamha et Kamel Messaoudi, Allah yarahmou.-Votre ville préférée 'Incontestablement Zurich.-Un conseil aux futurs journalistes sportifs...Aimer le métier et le sport et être patient et ambitieux dans la vie.




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