Photo : Fouad S. La ville de Hadjout est réputée pour sa vocation commerciale rayonnant pratiquement sur l'ensemble de Tipasa. Sa position géographique, située quasiment au centre du territoire de la wilaya, ainsi que l'ancrage de traditions de négoce héritées de génération en génération ont fait d'elle un pôle d'attraction incontournable pour les consommateurs dont une partie vient des wilayas limitrophes. Comme partout ailleurs, ce secteur tertiaire a connu une évolution marquée, pour ainsi dire, par diverses fortunes au gré des tendances nationales. Ainsi, après plus de vingt ans de prolifération de commerce informel, qui, faut-il le rappeler, échappe aux règles de contrôle des pouvoirs publics et porte préjudice à l'environnement et à l'urbanisme commercial, les autorités ont réussi l'année précédente à réduire sensiblement ses nuisances, en fixant les commerces non sédentaires dans un nouveau marché, situé à proximité de la cité 18-Février, à la sortie ouest de Hadjout. Actuellement, une guerre larvée oppose les commerçants de cette nouvelle place de négoce de 11.500 m2 et qui a nécessité pour sa réalisation une enveloppe financière de l'ordre de 25,7 millions de dinars, à leurs collègues exerçant dans les quartiers de la partie est de la ville. L'enjeu de ces prises latentes aurait pour origine la réouverture prochaine de la gare routière, qui a subi des travaux de réhabilitation. En effet, et comme l'explique l'un des commerçants spécialisé dans l'habillement et tenant boutique au marché du 18 février : «On peut dire que la majorité de nos clients sont étrangers à la ville. Ils nous viennent de toutes les localités et agglomérations de la wilaya et même de Blida. Cela dit, depuis que les pouvoirs publics ont délocalisé, provisoirement, la gare routière à proximité de notre marché, le commerce est devenu florissant, puisque tous les voyageurs venant à Hadjout descendent juste à côté. Par voie de conséquence, ils préfèrent faire leurs achats chez nous. Toutefois, avec l'achèvement des travaux de réalisation de l'ancienne gare, située de l'autre côté de la ville, on risque de perdre une bonne partie de notre clientèle, et par là, voir nos chiffres d'affaires chuter».Comme on peut le déduire donc, les commerçants de la partie est de Hadjout, ne voient pas d'un mauvais œil la réouverture de l'ancienne gare. Car, sa remise en fonction est synonyme pour eux du retour des bonnes affaires. Chose que ne cache pas, l'un d'entre-eux rencontré dans son commerce. «Nous nous sommes résignés à tourner au ralenti pendant la période de la délocalisation de la gare. C'est normal qu'on applaudisse aujourd'hui sa réouverture», confie-t-il. En somme, ce climat de tension a nourri les discussions les plus animées, même entre les citoyens. Son épilogue tient en haleine tout le monde ici à Hadjout. «La réouverture de la gare routière, dont les travaux de réhabilitation ont coûté initialement 31 millions de dinars et ensuite une réévaluation de l'ordre de 10 millions, interviendra normalement avant la saison estivale», déclare Mazouni Yacine, président d'APC de Hadjout. Et d'ajouter «afin de garantir un équilibre sur le plan commercial dans la ville, nous avons formulé une proposition consistant en l'utilisation de l'espace aménagé, mitoyen du marché du 18-Février, comme une gare urbaine garantissant notamment des liaisons entre Hadjout et les autres localités, notamment celles situées à l'ouest de la commune. Concernant la gare routière réhabilitée elle assurera, en plus des liaisons interwilayas, d'autres destinations en provenance de la partie ouest». Ainsi en coupant la poire en deux, les autorités locales souhaitent satisfaire les deux parties.
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Posté Le : 17/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amirouche Lebbal.
Source : www.horizons.com