Algérie

Hadj Ghermoul et Kada Rezouane : deux défenseurs de la cause des opprimés



«Hadj est l'aîné de cinq enfants. En dépit des résultats encourageants qu'il obtenait, il a refusé de poursuivre ses études secondaires. Après avoir terminé son service militaire à Constantine et Touggourt, à Ouargla, il s'est retrouvé au chômage.Toutes ses tentatives de trouver un travail se sont heurté à l'échec.
Le piston fait des ravages. Depuis, il se bat pour la cause des opprimés», témoigne Abdelkader, père de Hadj Ghermoul. Son engagement lui a valu trois mois d'emprisonnement, des peines de prison avec sursis et des amendes de plusieurs millions de centimes. En 2013, il a écopé de trois mois de prison pour «outrage» au chef de la daïra de Tizi.
Une année après, le 11 mars 2014, Hadj et son cousin Smail ont été condamnés à trois mois de prison ferme assortie d'une amende de 20 000 DA pour «outrage à une institution officielle».
Ce jour-là, la défense des deux jeunes avait été assurée par maîtres Salah Dabouz et Belgrainet Abdeldjalil. «C'est le mépris des autorités qui a poussé des jeunes comme Hadj aux extrêmex», souligne le père de Ghermoul, qui n'était pas seul à Tizi à dénoncer l'injustice et la hogra. «Nous étions nombreux.
Mais il était très difficile pour certains jeunes de continuer à lutter contre le mépris et l'injustice. Comme vous le savez, les autorités locales instrumentalisent la justice et les services de sécurité pour faire taire les voix des opposants», affirme Kada Rezouane.
Cet ami d'enfance de Hadj Ghermoul, Kada Rezouane, un jeune blogueur de Tizi était, ce mercredi, destinataire d'une convocation émanant des services de la police judiciaire de la Sûreté de wilaya de Mascara. «Je ne sais pas pourquoi», nous dit-il.
Ce jeune homme de 40 ans, père de deux enfants, devrait payer, notons-le, plus de 110 millions de centimes représentant des amendes qui lui ont été infligées dans cinq affaires, toutes relatives au délit d'«offense au président de la République». «Notre combat continue. Nous aussi nous aimons notre pays.
Qu'ils instrumentalisent leur justice et leur police, nous continuerons tout de même à lutter pour notre dignité et un avenir meilleur pour nous-mêmes et pour nos enfants», conclut Kada Rezouane.


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