Algérie - Abdelkader Belkherroubi


HADJ ABDELKADER BELKHERROUBI


Hadj Abdelkader Belkherroubi est né le 29 aout 1906 à Tlemcen et décédé le 12 décembre 1964.
Au cours d’une brillante carrière d’enseignant, ses hautes compétences pédagogiques lui ont valu toutes les distinctions décernées par l’éducation nationale.
Il rejoint en 1925, l’école normale d’Alger Bouzéreah d’où il sort en 1928, titulaire du brevet supérieur. Il est alors appelé au service militaire jusqu’à octobre 1929 ; après le service il est nommé à Frenda ou il enseignera de 1929 à 1932, il est ensuite muté à Montagnac (Remchi) ou il enseignera de 1932 à 1934 et à partir de 1934 il obtient enfin sa nomination à l’école Décieux, la où il avait effectué sa scolarité. En 1956, il est nommé directeur de l’école décieux.
Au cours de sa carrière d’instituteur, il a obtenu :
- La mention honorable le 01/07/1942
- La médaille de bronze le 01/07/1951
- Les palmes académiques en juillet 1955.
L’été 1956 il rejoint avec sa famille, le Maroc ou il se réfugie après le départ de son fils Mourad au maquis. Ce dernier rejoint le maquis, avec le consentement de ses parents.
Les anciens élèves gardent de Hadj Abdelkader Belkherroubi le souvenir d’un homme d’une grande rigueur, d’un pédagogue hors pair, qui avait le don de leur inculquer des notions de patriotisme.
Au Maroc, il a occupé le poste de directeur d’école et d’inspecteur jusqu’à l’indépendance de notre pays en 1962. Durant son séjour au Maroc, il a donné la meilleure image de l’Algérien.
En 1963, il est appelé à Alger pour la création de l’institut pédagogique National ou il met en place et organise le centre national de production et de diffusion des moyens pédagogiques.
En juillet 1964, il est désigné pour représenter l’Algérie au comité International pour le développement des activités éducatives et culturelles en Afrique.
Membre de la commission d’Arabisation au ministère de l’éducation, il a lutté avec toute son énergie contre la précipitation mais en vain. Il fallait, soutenait-il commencer par former des enseignants arabisants algériens, avant d’arabiser l’enseignement.
Parallèlement à son activité professionnelle qu’il menait comme une mission au service de l’émancipation de la société musulmane, Monsieur Belkherroubi Abdelkader a marqué la vie sociale et culturelle de Tlemcen par une activité soutenue dans de nombreuses associations politiques culturelles, sportives et caritatives. il était ainsi, un exemple parfaitement représentatif de cette pléiade d’instituteurs appartenant à l’élite musulmane algérienne qui s’est farouchement opposé au système colonial, par ce que l’historien Djilali Sari a appelé « la résistance culturelle ».
Ses hautes qualités morales et sa grande sagesse lui valaient le respect de ses compatriotes de toutes sensibilités politiques, ainsi, bien que militant de l’U.D.M.A au sein de laquelle, il défendait ses idées politiques ; il rencontrait souvent les militants du M.T.L.D et discutait beaucoup avec eux. Il a d’autre part adhéré très tôt au mouvement ISLAH et il était très proche des Oulamas.
C’est ainsi qu’il entretenait de solides liens d’amitié avec Sheikh Bachir Ibrahimi. Cette relation d’amitié a probablement joué un rôle dans le ralliement des militants instituteurs au « comité d’action musulmane d’Oranie » créé en 1937 par Sheikh Ibrahimi et d’autres, puisqu’à cette date M. Belkherroubi était trésorier départemental de l’association des instituteurs d’origine indigène d’Algérie (A.I.O.I.A). En aout 1954, il effectue le pèlerinage à la Mecque en autocar. Au cours de ce pèlerinage il a tenu un carnet de voyage dans lequel on peut relever des réflexions très pertinentes sur l’avenir de l’Arabie Saoudite qui venait de découvrir le pétrole, ainsi que sur l’Egypte de Nadjib et Jamel Abdennacer.
Au déclenchement de la révolution, il rejoint le F.L.N et se réfugie au Maroc ou il travaille au sein de l’organisation politique en tant que membre de la commission des contacts et de la propagande.
Il a aussi collaboré à la préparation du « bulletin d’information de l’Algérie combattante », édité par les soins du service Algérien d’information à Rabat.
Ses activités politiques avaient un prolongement dans la vie culturelle de Tlemcen. Le centre des activités culturelles était le « cercle des jeunes Algériens » où il comptait parmi les membres les plus actifs. Il participait à la vie de nombreuses associations dont « Nadi Saada », la « société des amis du vieux Tlemcen », «la société des anciens élèves de l’école décieux », « l’association des pères et mères des familles nombreuses » , Membre actif de la « société de gymnastique et d’éducation physique la Tlemcenienne » entraineur et responsable des équipes sportives de l’école décieux durant quatre ans, un des principaux dirigeants de l’USFAT (Union sportive de France arabe Tlemcenienne).
La vie culturelle Tlemcenienne très riche, absorbait tout son temps libre. Il s’est particulièrement consacré à deux associations auxquelles il accordait un vif intérêt ; il s’agit de « l’association des amis du livre » créé en 1927 dont il était membre fondateur et où il a toujours occupé le poste de trésorier. Cette association, s’est très vite développée, et de quelques livres que comptait sa bibliothèque au moment de sa création, elle en comptait 4000 volumes à la fin des années 50. « les amis du livre » ont eu un impact incroyable au sein de la jeunesse Tlemcenienne. Très vite se sont développées des activités annexes. Des cours de rattrapage dans plusieurs matières étaient dispensés aux enfants et adultes. Des cours de sténo dactylographie et de comptabilité étaient proposés par l’association et débouchaient sur des examens officiels pour l’obtention d’un diplôme. Des conférences étaient souvent données et des représentations théâtrales étaient régulièrement organisées.
La deuxième association avait vocation d’aider financièrement les étudiants c’était « les amis de l’étudiant ». Mr BELKHERROUBI Abdelkader, membre fondateur de cette association, occupait le poste sensible de trésorier, qui exigeait une grande rigueur dans la gestion. Les fonds provenaient des recettes des soirées théâtrales et musicales, des dons de l’Achoura, des commerçants et de la population. Les étudiants bénéficiaires recevaient des mandats qui couvraient quelques uns de leurs frais. Nombreux parmi ses boursiers ont occupé après l’indépendance de hautes fonctions comme youcef benkhedda, président du G.P.R.A, Mohammed Bedjaoui ancien ministre et juge à la cour de la Haye, Ahmed Taleb Ibrahimi ancien ministre, et Mahmoud Bouayed ancien conseiller à la présidence.
Ses activités ont été assumées jusqu’au départ de Tlemcen l’été 1956.
C’est la, un aperçu de la vie, hélas courte mais très riche, utilement remplie pour le bien du pays et de la société, de Monsieur Hadj BELKHERROUBI ABDELKADER رحمه الله,




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