Algérie

Haddad perd ses parts dans Fertial



Le groupe ETRHB Haddad a officiellement perdu 11% des actions qu'il détenait dans le capital social de l'entreprise de fertilisants Fertial, au profit de son bailleur de fonds la Banque BNP Paribas Algérie. Cette information a été confirmée par le site Maghreb Emergeant. Selon la même source, la BNP vient d'officialiser la saisie des actions suite à l'incapacité du groupe algérien d'honorer les échéances du crédit de 3,9 milliards de dinars, relatif à un prêt contracté auprès de la banque en 2016. Cette opération fait suite à une plainte qu'elle a déposée auprès de la justice algérienne en 2019, en vue de « forcer » le remboursement du crédit octroyé à Ali Haddad. Actionnaire minoritaire, le groupe ETRHB détenait au total 17% de parts du capital chez Fertial. Les 6% restants ont été financés par la banque nationale BNA, qui, pour le moment, ne s'est pas encore manifestée. «C'est grâce à un crédit bancaire obtenu auprès de BNP Paribas Algérie que Ali Haddad a pu racheter aux Espagnols les 17%. Du jamais-vu !», s'exclamaient alors plusieurs sources. Le coût de la transaction' «En réalité, l'ex-patron des patrons s'était offert un crédit totalisant 60 millions d'euros, dont 45 millions pour le rachat des 17% de GVM. En une année, vous gagnez plus de 13 millions d'euros, alors que vous n'avez sorti aucun centime d'euro de votre poche», révèlent nos sources avant d'ajouter, non sans ironie : «Mais à quel prix les parts de l'ETRHB Haddad ont-elles été récupérées par Sonatrach '» Pour les Espagnols, par contre, le divorce avec les Algériens pourrait se traduire par un manque à gagner et non des moindres : avec un chiffre d'affaires oscillant entre 270 et 300 millions d'euros, Fertial pèse environ un tiers du chiffre d'affaires total de Fertiberia, la société mère de GVM. C'est ce facteur et tant d'autres, comme les 80 millions de dollars exigés par l'Algérie au titre de compensations, avec effet rétroactif, qui auraient conduit GVM à décider de se séparer totalement de Fertial. Il sera alors approché par nombre de sociétés et de groupes pétrochimiques de renommée mondiale pour le rachat de ses 49%. Flairant le filon, Ali Haddad, «l'intermédiaire de référence entre le monde des affaires et le pouvoir», également connu et reconnu pour son génie dans le monde du business, décidera de rafler la mise. Pour ce faire, il engagera, en août 2018, des négociations avec les Espagnols. Et, appuyé par Ahmed Ouyahia et Saïd Bouteflika, le boss du groupe ETRHB, qui jouait, pendant de bien longues années, le rôle d'interlocuteur privilégié des grands groupes multinationaux, en appétit féroce pour les marchés stratégiques algériens, «chercherait en réalité à rejouer la mise en rétrocédant les parts de GVM sur le marché international», indiquent nos sources. Ce qui n'a pas laissé indifférentes Sonatrach et sa filiale Asmidal. Elles ne tarderont pas à brandir leur veto au contrat de vente que s'apprêtaient à conclure les deux magnats, Ali Haddad et Juan Miguel Villar Mir.


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