Algérie

Had Ezzine et autres contes de Abdelwahab Boumaza



L?enfance ressuscitée On ne s?en laisse pas conter », diront les plus circonspects pour justifier leur haine de l?enfance. Ce premier recueil du journaliste d?El Watan est écrit dans une langue toute en hachure sans pour autant que les canons de ce genre soient toujours respectés. Les deux contes et la nouvelle sont-ils destinés aux enfants seulement ? Nullement, puisque les adultes, « ces grands enfants », pourront se les réapproprier sans être gênés. Pour l?auteur : « L?homme qui a égaré son enfance est un homme perdu. » Boumaza rétro ? Pas si sûr, lorsqu?on sait l?attachement qu?il a pour tout ce qui est moderne. Il saura aussi jouer avec les mots et les situations. Evoquant quatre voleurs dans le premier conte, il citera dans le deuxième, celui qui fut mis en face d?eux, Ali Baba en l?occurrence. El Kehane et les quarante voleurs, titre évocateur qui fait écho au récit des Mille et Une Nuits, sans pour autant en respecter la trame d?origine. El Kehane, un devin, sans aucun pouvoir, revient toujours à la femme à laquelle il reste attaché malgré les souffrances qu?il lui fait endurer. A travers cette histoire, l?imaginaire oriental sur l?alcôve, qui joue un grand rôle, est évoqué. Compagnon de route de Had-Ezzine, Ali Baba, euh... Baba Ali, utilisera ses pouvoirs, et il en a tellement, pour aider le soupirant qu?est Had Ezzine et ainsi finirent comme le furent beaucoup sous la lame du roi que seule sa fille importe. Avec l?apport de Baba Ali, la rencontre de Had Ezzine et Miette Zine-ou-Zine est devenue effective. La chute du premier conte, le mot ne déplairait pas au journaliste qu?il est, accrochera plus d?un et le fera rire sous cape. En assurant que sa grand-mère s?est tuée sur l?avenir des personnages, il montre que le futur est à deviner. Chacun des lecteurs deviendra ainsi « kehane » à sa manière. La nouvelle à la fin du livre a pris le titre du cri qu?a lancé la maman à l?annonce de l?accident qu?a eu son enfant martyrisé de son vivant. On lui a fait souvent le grief d?avoir tué l?enfant à la fin de sa nouvelle, mais, rétorque-t-il, par cette manière de faire, il éveillera à la vie des enfants de parents pas toujours soucieux de ces considérations. Mais dans les textes de Boumaza, responsable d?El Watan à l?est du pays, « il n?y a pas que la morale dans le conte, des mythes en transparaissent » lui qui se fait pédagogue par moment. Les aquarelles de Bettina Heinen-Ayech ajoutent aux contes une contenance insoupçonnable.


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