Algérie

Hachemi Hammoud un valeureux militant


Alors qu'on célèbre ce week-end la Journée nationale des chouhada et le ratissage de la Zone autonome d'Alger, on constate l'omission du nom de cet illustre chahid de la guerre de Libération dans la stèle érigée dans la wilaya de Boumerdès en hommage à tous les martyrs de la région. C'est pour qu'il ne tombe pas dans l'oubli que nous publions la contribution de T. Hachemi, universitaire à la retraite.Le valeureux militant, combattant de l'indépendance et chahid Hachemi Hammoud dit Si l'Hocine est né le 29 octobre 1924 dans la localité de Haouch Baly, du arch des Ouled Smir, située dans la commune de Bordj Menaïl, à l'époque, aujourd'hui relevant de la commune de Cap Djinet, daïra de Bordj Menaïl, wilaya de Boumerdès. Hachemi Hammoud est issu d'une famille conservatrice, de la descendance du notable Si Ahmed Ben Yahia. Il connaissait le Coran par c?ur. Il est décédé en février 1957 sous la torture dans les geôles de la 10e division parachutiste commandée par le général Massu, dans la Zone autonome d'Alger suite à son arrestation après la grève des huit jours du 29 janvier au 7 février 1957.
Ce vieux militant, et chef de wilaya, était pétri de qualités morales et adulé. On l'appelait Lemrabet en hommage à ce qu'il représente de vertu et de sagesse. Hachemi Hammoud, qui était un être rare de par son nationalisme, a rejoint les rangs de la Révolution dès son jeune âge, intégrant le PPA puis le MTLD sous la direction de Messali Hadj. Son combat le mène à beaucoup de grandes responsabilités dans les différentes organisations de lutte, politiques et militaires pour l'indépendance de l'Algérie.
Il finira son combat à Alger dans la Zone autonome d'Alger aux côtés de grands militants et combattants tels que Mohamed Boudiaf, Mostefa Ben Boulaïd, Krim Belkacem, Larbi Ben M'hidi, Benyoucef Benkhedda, Abane Ramdane, Brahim Chergui, Omar Boudaoud, Saïd Chekrabi ainsi que beaucoup d'autres. Hachemi Hammoud, après son parcourt au PPA et MTLD, était un membre actif d'abord dans l'OS (Organisation secrète), le CC (Comité central) puis membre du CRUA (Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action), ensuite le CCE (Comité de coordination et d'exécution), enfin rejoint le FLN (Front de Libération nationale), l'ALN (Armée de Libération nationale) précisément dans la ZAA (Zone autonome d'Alger) jusqu'à sa mort. Adhérent du PPA pendant la Seconde Guerre mondiale, Hachemi Hammoud, boulanger, est responsable de la wilaya de Blida et membre du Comité central du MTLD de 1947 à 1951. Hachemi Hammoud était un cadre très actif du PPA puis MTLD. Arrêté en 1949 et affreusement torturé sans qu'il ne fasse aucun aveu, il est relâché peu après.
Rencontre
Il était membre du Comité central de 1951 à 1955. Il dirigea la wilaya de Sétif en 1951. Ancien membre de l'OS, il fait partie, avec Salah Maïza et Mostefa Ben Boulaïd, de la Commission de conciliation entre le Comité central et Messali dans la crise de l'organisation en 1954. Ils essayeront de convaincre Messali de taire ses divergences avec la direction du parti pour engager le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques dans la voie de la lutte armée. A cet effet, ils se rendent à Niort voir Messali, et ont eu de longues conversations quotidiennes avec lui, du 23 au 26 février 1954. Par la suite, Hachemi Hammoud soutient les thèses du CRUA, puis rejoint le FLN en 1954.
Quand les cinq historiques décidèrent de déclencher la lutte armée en 1954, Larbi Ben M'hidi s'opposa et posa la condition de ne rien entreprendre sans intégrer la Kabylie. Alors, il a été confié à Hachemi Hammoud la délicate mission de servir d'intermédiaire et de médiateur entre Krim Belkacem et Amar Ouamrane, d'une part, et le groupe de Mohamed Boudiaf avec Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Rabah Bitat et Larbi Ben M'hidi, de l'autre. Il commence ses investigations au mois de mai 1954 et rencontre Mohamed Boudiaf auquel le liait une solide amitié, vieille de plusieurs années. Hachemi Hammoud fait plusieurs navettes entre les refuges des uns et des autres. Bon messager et fin diplomate, son abnégation finit par porter ses fruits. Les deux groupes acceptent de se rencontrer.
D'autant qu'il y avait déjà eu des tentatives, mais ne se sont point concrétisées. La réunion décisive de la rue du Chêne a finalement eu lieu, elle fut préparée par Naït Merzoug Abderrahmane, militant très apprécié par Amar Ouamrane. Le lieu de la réunion fut choisi par Abderrahmane Naït Merzoug, dans une maison qui appartenait à un militant sûr, vieux routier de la politique : Ould Mohamed El Hadi. Cette réunion historique eut lieu, se termina bien et scella à jamais le destin de ses initiateurs dans la ZAA qui était considérée comme la wilaya du CCE.
Dans les tout débuts de l'année 1955, activait dans La Casbah, à Bab El Oued, Climat-de-France, Fontaine-fraîche et Beau-Fraisier, un réseau animé par le tandem Hammada-Ahcène Laskri, eux aussi centralistes. Leur réseau et celui de Hassam-Touati à Kouba étaient supervisés par Hachemi Hammoud, assisté de Brahim Chergui, centraliste également. Le même Hachemi Hammoud assurait par ailleurs la coordination avec Mustapha Fettal et ses groupes armés, et travaillait en étroit contact avec Mohammed Ben Mokaddem, un autre membre influent du FLN algérois. Jusqu'à début 1956, Hachemi Hammoud avait combattu aux côtés de Krim Belkacem, Amar Ouamrane, Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda.
Abane Ramdane
Hachemi Hammoud était chef d'un des réseaux politico-militaires du FLN d'Alger. Il était avec Hachemi Touati un des adjoints de Abane Ramdane. Hachemi Hammoud était aussi le bras d'Alger de Abane Ramdane. Il était un cadre ayant prise à la fois sur l'action politique et militaire. A partir de mars-avril 1956, l'Organisation d'Alger est restructurée par Brahim Chergui sous la supervision directe de Abane Ramdane et de Benyoucef Ben Khedda, elle devient, en septembre 1956, la Zone autonome d'Alger.
A la veille de la grève des huit jours (29 janvier - 5 février 1957), l'état-major de la branche politique, qui était sous la responsabilité de Brahim Chergui, se composait de trois régions ; Hachemi Hammoud était co-responsable avec Akli Ziane de la 1re Région d?Alger, leurs adjoints étaient Sadek Keramane et Abderrahmane Naït Merzouk.
Il était aussi le contact permanent de Omar Boudaoud. Bien auparavant, Hachemi Hammoud, a travaillé avec Brahim Chergui, en qualité de responsable de l'organisation politique d'Alger qui se composait d'un embryon à La Casbah. Hachemi Hammoud a participé avec Abdelmalek Temmam, aux premiers tirages du Journal El Moudjahid en juin 1956, particulièrement pour le numéro consacré à la plateforme du Congrès de la Soummam, dans le sous-sol de l'épicerie de Mohammed Ben El Hadj Slimane, rue Richelieu, dans le quartier européen.
C'était le numéro 4, en collaboration avec Benyoucef Benkhedda et Brahim Chergui. Son combat se termine par son arrestation au début février 1957 en compagnie de Abdelmadjid Bentchicou, après la fin de la grève, et plus tard, à la fin de ce même mois, Larbi Ben M'hidi, Brahim Chergui et beaucoup d'autres avaient aussi été arrêtés.
Le militant de l'indépendance nationale, Hachemi Hammoud, avait été torturé au chalumeau et à l'électricité, jusqu'a sa mort, sans donner la moindre information, dans les geôles du Centre de commandement des parachutistes du général Bigeard, près de l'hôpital de Birtraria, à Alger. Hachemi Hammoud a pleinement vécu la Révolution dans son étape politique puis militaire. Bien que pas médiatisé et inconnu du grand public, Hachemi Hammoud reste un grand combattant de l'indépendance de l'Algérie. Allah yarham echouhada !
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