Algérie

Hacène ahrès ou l'amour recommencé



Ce dernier remue le couteau dans la plaie. Il ressasse les douleurs inguérissables du coeur. Il fait mal avec ses strophes et sa voix. Il ressuscite les vieux beaux souvenirs. Mais, en même temps, ça fait énormément de bien d'écouter ce chantre de l'amour. Certes, c'est paradoxal, mais c'est ainsi! Hacène Ahrès a réussi, vendredi dernier, en soirée, à subjuguer ses fans, encore une fois. Comme toujours. C'est la première fois que Hacène Ahrès monte sur scène après la crise sanitaire de la Covid-19. Ses chansons d'amour ont eu le même effet sur ses fans. Ces derniers ont écouté, sans «sourciller», Hacène Ahrès convoquer les plaies du passé. Ils étaient comme hypnotisés face à un artiste toujours égal à lui-même.Hacène Ahrès est un magicien de la chanson d'amour mélancolique. Ses admirateurs le savent mieux que quiconque.
L'absence relativement longue de Hacène Ahrès sur scène, due à la Covid-19, n'a pas rompu le lien presque ombilical qui lie cet artiste, unique, à ses fans. Lors de sa prestation, vendredi dernier, dans la grande salle de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, on a vérifié la profondeur de l'attachement qui unit Hacène à ses inconditionnels. Il a été accueilli chaleureusemen,voire triomphalement. Pourtant, Hacène Ahrès est un artiste d'une modestie extrême que tout excès de reconnaissance ou d'acclamations exagérées mettrait dans la gêne. Mais Hacène Ahrès, avec tact, a su gérer ces forts moments chargés d'émotion. La présence féminine à ce récital a été exceptionnelle. Et comment pouvait-il en être autrement concernant un artiste sentimental par excellence! Non seulement les femmes étaient présentes en force à cette soirée artistique, mais elles ont joué les premiers rôles car à chacune des chansons interprétées avec brio par Hacène Ahrès, elles accompagnaient ce dernier en choeur dans une symbiose et une harmonie impressionnantes. Les spectatrices connaissaient par coeur les chansons de Hacène Ahrès de bout en bout. C'est dire si besoin est, à quel point elles ont été marquées par ce chanteur et poète exceptionnel ayant fait ses premiers pas sous l'oeil vigilant et le regard rigoureux d'un certain Matoub Lounès. Le Rebelle lui avait offert la chance et l'opportunité de se produire en première partie de sa série de spectacles qu'il avait animés à la salle «Atlas» d'Alger au début des années 90. Et en guise de gratitude éternelle, Hacène Ahrès n'omet jamais d'interpréter au moins une chanson de Matoub à chacune de ses prestations depuis l'assassinat de l'enfant terrible de Taourirt Moussa.
En ce vendredi ramadhanesque, Hacène Ahrès a interprété la chanson mythique «A lâamriw», tout en étant également accompagné par des centaines de voix féminines présentes dans la salle. La même ambiance de complicité absolue a régné tout au long du récital avec des pics d'émotion vive quand Hacène Ahrès se mettait à égrener ses chansons les plus fétiches comme «À tiziri», «Tabrats bwul», «Sedhsits», «Ayssiyi akmaysegh». Dans l'univers de Hacène Ahrès, l'amour n'est jamais heureux. C'est un monde de larmes et d'affliction,mais que Hacène Ahrès rend supportable, en dépit de la douleur des mots employés, grâce aux mélodies magiques dont il détient seul le secret, mais aussi grâce à sa voix ensorcelante au timbre triste. Dans ses chansons, Hacène Ahrès réveille les vieux démons pour mieux les assommer. Il s'agit des démons de l'amour.


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