Algérie

Habitudes alimentaires, tabac…: Les cardiopathies touchent de plus en plus les jeunes


Quelque 2.555 patients, tous âges confondus, ont subi une intervention chirurgicale à cÅ“ur ouvert durant ce premier semestre, dans le cadre des conventions passées entre la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) et les cliniques privées. Selon l'APS qui cite le chargé de la cellule de conventionnement de la CNAS, Dr Ghalmi Mustapha, parmi les 2.555 bénéficiaires d'une intervention chirurgicale cardiovasculaire, 1.000 patients étaient originaires du centre du pays, 700 de l'Est, 800 de l'Ouest et 90 du Sud. En outre, a-t-il ajouté, 350 interventions chirurgicales ont été réalisées sur des enfants présentant des malformations congénitales du cÅ“ur dont 250 au niveau d'Alger et le reste à l'Est du pays. La même source souligne qu'en 2010, la CNAS avait pris en charge 6.800 malades dont 590 enfants. Le coût global de ces interventions a atteint 1,8 milliard de dinars. La CNAS a procédé, au cours de la dernière décennie, à la signature de conventions visant la prise en charge de 6.000 personnes atteintes de pathologies cardiaques et 1.500 nourrissons présentant des cardiopathies congénitales afin de mettre un terme aux souffrances des malades, résultant notamment des retards enregistrés dans les rendez-vous au niveau des hôpitaux européens et l'obtention du visa, causant ainsi la mort de certains cas.

Avant la signature de ces conventions, le transfert des malades à l'étranger était la seule alternative pour sauver des vies. Toutes les demandes de chirurgies cardiaques pour adultes ont été satisfaites, s'est félicité le Dr Ghalmi, indiquant, toutefois, que le nombre des enfants présentant des cardiopathies congénitales, qui sont en liste d'attente, demeure élevé en raison du manque de structures. Actuellement, seules la clinique de Bousmail relevant de la CNAS et deux cliniques privées prennent en charge ce type de chirurgie. La clinique de Bousmail s'occupe, à elle seule, de 400 à 500 interventions par an alors qu'un même nombre de patients sont transférés à l'étranger pour recevoir les soins. Dr Ghalmi a précisé que 80% des interventions étaient supervisées par des spécialistes étrangers dans le cadre de partenariats conclus avec des cliniques algériennes relatifs à la participation de spécialistes algériens afin de tirer profit de la formation et du transfert de technologie.

D'autre part et selon le Pr Khireddine Merad Boudia, spécialiste en maladies cardiovasculaires au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha Pacha, cité par l'APS, les cardiopathies et les décès dus à ces affections touchent désormais les jeunes âgés entre 30 et 40 ans. M. Merad Boudia a indiqué que les «cardiopathies sont souvent à l'origine du décès des personnes âgées (60 ans et plus), mais en Algérie elles sont également à l'origine du décès de jeunes personnes âgées entre 30 et 40 ans». Il a estimé que la hausse de la prévalence des cardiopathies est essentiellement due au manque de prévention quant aux causes et facteurs déclencheurs. L'atteinte de maladies cardiovasculaires pourrait être due au changement d'habitudes alimentaires, à la consommation excessive du sucre et du sel, à l'absence de contrôlés médicaux, au tabac (33%) et à des facteurs génétiques. D'autres facteurs favorisent également l'atteinte de ces maladies tels le surpoids et l'augmentation du taux de cholestérol. Selon M. Merad Boudia, certaines maladies à l'origine de cardiopathies tels le diabète (1%) et l'hypertension artérielle ne sont pas soumises à un suivi médical adéquat et ce en dépit de la disponibilité des médicaments ce qui favorise leur développement à d'autres maladies dont les cardiopathies, a-t-il ajouté. Pour une meilleure prévention des cardiopathies, les spécialistes préconisent le sport et un régime alimentaire sain.

De son côté, le président du conseil de l'Ordre des médecins algériens, Dr Mohamed Bekkat Berkani, a souligné la nécessité de renforcer les cliniques spécialisées dans la chirurgie cardiaque relevant du secteur public. L'amélioration de l'espérance de vie, la transformation des maladies transmissibles en maladies chroniques et l'absence d'un bon système alimentaire ont engendré la propagation des maladies chroniques dont les maladies cardiovasculaires qui nécessitent souvent le recours à la chirurgie pour une meilleure prise en charge des patients. Soulignons enfin que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) enregistre 17,1 millions de décès chaque année dans le monde, à cause des maladies cardiovasculaires, des cardiopathies et des accidents vasculaires cérébraux. A l'occasion de la Journée mondiale du cÅ“ur, célébrée le 26 septembre de chaque année, l'OMS a classé les maladies cardiovasculaires, les cardiopathies et les accidents vasculaires cérébraux comme étant la première cause de mortalité dans le monde.


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