Algérie

Habitat précaire



La démolition : nouvelle arme des urbanistes « On s?est trompés, on efface tout et on recommence ! » Le tabou de la démolition est-il levé ? La bonne idée urbaine consiste désormais, pour les urbanistes, à ne plus hésiter à démolir dans des cités « trop denses, trop vétustes, trop précaires ou mal conçues. » C?est en tout cas ce que laisse entendre l?actuelle politique de réhabilitation engagée dans le cadre du développement où l?Etat s?apprête à démolir bien des quartiers. Le Trésor public et la wilaya se partagent la somme de 600 millions de dinars à dégager pour éradiquer l?habitat précaire à Oran. La wilaya veut encore 20 milliards de dinars pour relooker la ville : la moitié pour l?aménagement urbain et 150 milliards de centimes pour l?environnement. Au moment où le budget primitif de l?année 2005 est de 2 milliards de dinars, la résorption de l?habitat précaire concerne 23,92 ha à Hai Rabeh à Misserghine (4 819 habitants) où sont projetés 249 logements à construire, ainsi qu?un autre site de 75 ha situé à Hai Bouamama (20 000 habitants.) Si la loi de « rénovation urbaine » affirme qu?il s?agit d?offrir, là où les politiques antérieures ont échoué, un cadre de vie et des conditions de logement « dignes », quelles sont les stratégies, formulées ou plus implicites, qui organiseront les projets de démolition/reconstruction. S?agit-il seulement de « casser les ghettos ? » Est-ce vraiment répondre aux problèmes de ces cités et de leurs habitants ? Bien des questions taraudent en tout cas les associations de quartiers. Cités dégradées, façades lépreuses, espaces communs à l?abandon, halls d?immeubles vandalisés, bâtiments délités... Vieillies, mal entretenues et obsolètes, certaines cités en marge du tissu urbain ont été rattrapées par une urbanisation sauvage. « Quel sort sera réservé aux propriétaires des logements détruits ? », s?interroge un militant d?une association de quartier. Entre chahut et applaudissements « Le politique n?a qu?un seul choix : renouveler et étendre son parc de logements sociaux. C?est ainsi qu?on voit fleurir dans de moyennes communes des programmes de logements sociaux », soutient, pour sa part, un élu municipal d?El Ançor. La destruction des cités précaires se fait souvent dans l?émotion. Lorsque les immeubles tombent, on entend les applaudissements des gens satisfaits et des chahuts des insatisfaits. Les habitants ne savent pas ce qui les attend. « Dans tous les dossiers, il y a consensus entre les représentants des habitants, les élus locaux et les représentants de l?Etat », se défend un cadre de l?exécutif communal de la deuxième ville du pays. Si au centre-ville, réhabiliter c?est passer un coup de peinture sur les vieux bâtiments, « les cités populaires aux immeubles décrépis vont changer radicalement de visage. Des immeubles sont à réhabiliter, d?autres sont promis à être rasés », dit-on.


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