Algérie

Habitat Les spéculateurs derrière la hausse des prix des matériaux de construction



Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme Noureddine Moussa accuse les spéculateurs d'être à l'origine des récentes hausses des prix des matériaux de construction. Le premier responsable du secteur de l'habitat nie toutefois l'existence d'une flambée générale des prix des matériaux de construction. «Il existe une pression spéculative sur certains matériaux de construction qui n'entrent en compte dans le process de construction qu'à hauteur de 8 à 10%», a souligné hier M. Moussa dans un entretien à la radio nationale. Mais le marché contredit le ministre: le sac de 50 kilos de ciment a dépassé les 470 dinars l'unité et le quintal de rond à béton se négocie à partir de 9.000 dinars au prix de gros. Les deux matériaux constituent l'essentiel des ingrédients nécessaires à la fabrication du béton armé utilisé dans le bâtiment et les travaux publics. Cette hausse affole les entrepreneurs et fait peur aux responsables politiques qui redoutent des effets négatifs sur les programmes de logements en cours. L'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA) organise le 26 mars à Alger une conférence-débat sur le sujet. «La hausse actuelle des prix de certains matériaux de construction relève de la spéculation pratiquée par certains réseaux de distribution», a expliqué le ministre. Sur les origines des hausses fréquentes des matériaux de construction, le ministre de l'Habitat n'a rien apporté de nouveau sur le rôle des spéculateurs. Le marché est entre les mains de véritables mafias qui profitent de la forte demande sur le ciment et le rond à béton pour réaliser des profits exceptionnels grâce à la spéculation. Toutefois, le ministre de l'Habitat refuse d'endosser seul la responsabilité du contrôle du marché. «Le problème se pose au niveau de la distribution et le règlement de cette question ne dépend pas seulement du ministère de l'Habitat mais implique une série d'opérateurs». M. Moussa n'a pas exclu le recours à «des mesures coercitives» pour contrecarrer les actes de spéculation sur les prix des matériaux de construction et l'instauration de «la transparence dans la traçabilité des matériaux importés». «La préoccupation essentielle des pouvoirs publics est de garantir des matériaux de construction de bonne qualité, pour assurer la sécurité des bâtiments et des citoyens», a plaidé le ministre. Le reste, a-t-il ajouté, «relève de la loi du marché». Dans ce contexte, il a estimé que les opérateurs chargés des programmes de construction à court terme sont tenus de parer aux fluctuations des prix des matériaux de construction en s'approvisionnant en quantités suffisantes pour respecter les engagements pris. En effet, a-t-il expliqué, «certains opérateurs travaillent au jour le jour et achètent au quotidien», a-t-il déploré. Dans ce sens, il a relevé qu'il est impératif «de mettre de l'ordre dans les métiers de la construction pour lesquels seuls les professionnels doivent occuper le secteur». Le ministre s'est montré optimiste sur la livraison dans les délais du programme de 1 million de logements. Sur les retards accusés dans la réalisation des programmes des logements en location-vente (logements AADL), Moussa a indiqué qu'ils sont dus en partie aux cas de résiliation des contrats pour non respect des engagements pris par des constructeurs. Ce qui a nécessité, a-t-il ajouté, l'engagement d'un autre processus pour la reprise des projets concernés par d'autres opérateurs. «Le problème de reprise constitue un véritable casse-tête puisqu'il fallait parfois plus de deux ans pour trouver un repreneur du marché», a-t-il regretté. Pour les dossiers AADL transférés vers la Cnep, le ministre a avoué: «le programme AADL coûte très cher au Trésor public» et c'est pour cette raison que «l'Etat a décidé d'aller vers des sources bancaires pour financer la suite du programme». Autre sujet abordé, la gestion immobilière des cités. Le ministre de l'Habitat a fait savoir que des administrateurs des biens immobiliers sont formés actuellement au niveau de l'Institut supérieur de gestion et de la planification (ISGP). «Il y a un manque d'engouement des citoyens à adhérer à cette corporation», a relevé le ministre. M. Moussa a préconisé l'institution d'une loi pour encourager cette activité qui porte sur la gestion des biens de la cité pour le compte des résidents. Il a annoncé la tenue, début juin à Alger, des premières Assises nationales sur la gestion immobilière des cités.


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