Algérie

Habitat Des transformations qui peuvent conduire au drame



Un large pan du parc immobilier construit en système industriel, dans lesprincipales villes du pays,est désormais vulnérable et une secousse telluriqueassez sérieuse peut causer beaucoup de dégâts, nous disent des spécialistes.Et il ne s'agit nullement devices dans les constructions ou encore unefragilité de terrain, mais surtout la «bêtise humaine». En effet, depuisquelques années des propriétaires d'appartements, résidant dans des immeublesqui avaient été construits en panneaux en béton armé, procèdent à desmodifications, aménagements ou extensions en abattant des murs porteurs. Etquand il s'agit de plusieurs logements dans un même bâtiment celui-ci devientun point faible en cas de secousse sismique.Il y a lieu de rappeler en ce sens la vaste campagne lancée à travers denombreuses wilayas du pays par les différents offices de promotion et degestion immobilière (OPGI) contre le phénomène qui tendait à se généraliser.Autant dire la transformation d'appartements situés au rez-de-chausséed'immeubles en locaux commerciaux. De nombreuses affaires de ce genre ont étéportées en justice, mais malgré cela le foisonnement de locaux commerciauxinitialement acquis sous la forme d'appartement au bas des immeubles resteassez important, même si depuis deux ou trois années il a été gardé dans sesjustes proportions. S'il est aisé pour les brigades mises sur pied par les OPGI de recenserce type de local commercial, ce n'est pas le cas pour les appartements. Si onprend l'exemple de la wilaya de Constantine, c'est pratiquement un parcimmobilier construit selon le système industriel qui est estimé à plus de20.000 logements. Logements situés aux cités Daksi Abdessalem, 5 Juillet,Boussouf, Ali Mendjeli, dans les communes de Didouche Mourad, El-Khroub, HammaBouziane et Aïn Smara, nous diront les responsables de l'OPGI de la wilaya deConstantine. Cette dernière wilaya, soulignons-le, est loin d'être la seule dans cecas. D'autres villes importantes peuvent s'illustrer par la loi du nombred'autant plus que par le passé elles avaient bénéficié de programmesconséquents de constructions de logements en panneaux en béton armé. En toutcas, le responsable de l'OPGI Constantine, M. Azem, interrogé sur le phénomène,n'hésitera pas à tirer la sonnette d'alarme en assurant qu'un bon nombred'immeubles constituent aujourd'hui une véritable menace pour leurs habitants.M. Azem nous informera que ses services ont déjà réagi à cet état de fait mais surinformation de citoyens conscients que les transformations dans lesappartements de leurs voisins mettaient leur vie en danger. C'est ainsi, nousdira le premier responsable de l'OPGI de Constantine, que l'office après avoirété alerté sur des cas a fait appel à l'expertise du CTC.  Ce dernier a effectivement concluque ses appartements ont vu leurs murs porteurs détruits avec constat etprocès-verbal. Injonction a été faite aux propriétaires pour rendre les lieuxdans leur état initial. Cependant, déplorera M. Azem, l'OPGI ne peut agir quesur information, dès lors que les locataires procèdent à des modifications ettouchent à des murs porteurs à l'insu de tout le monde et à plus forte raisondes autorités en charge de la gestion des biens immobiliers de l'Etat. «Nousn'avons jamais accordé d'autorisation et nous n'en accorderons pas pour unemodification, ceci pour la simple raison qu'il est formellement interdit pourtout locataire de le faire», nous dira M. Azem qui insiste à faire appel àl'esprit citoyen.  Mais le directeur de l'OPGI de lawilaya de Constantine ne semble pas s'en tenir au constat au vu de lamanifestation de sa volonté à ne pas rester les bras croisés face à cephénomène qui à son sens a pris beaucoup d'ampleur. En effet, M. Azem nousapprend que dans les tout prochains jours des brigades qui se chargeront defaire des visites dans les immeubles pour contrôler si leurs occupants n'ontpas procédé à des modifications seront mises sur pied. «S'il le faut, je feraiappel aux services d'un huissier de justice et même requérir l'intervention duprocureur de la République», dira notre interlocuteur. Ceci pour expliquerqu'il ne s'agira pas pour l'OPGI de pénétrer un espace privé mais desauvegarder l'intérêt public. On aura peut-être tendance àqualifier les propos du directeur de l'OPGI d'alarmistes. Seulement le drame deBoumerdès reste très vivace pour considérer que le danger est réel,particulièrement quand les autorités compétentes avaient fait le constat quelors du tremblement de terre de Boumerdès des immeubles fraîchement réaliséssont tombés comme un château de cartes. Parce qu'il s'est trouvé des locatairesqui par ignorance ont fragilisé leurs structures en procédant à la démolitionde murs qui soutenaient les structures. Ce qui s'est passé dans la région deBoumerdès n'est pas exclu ailleurs. Le problème reste donc entier et ne peutêtre une affaire des seuls OPGI d'autant plus que ces offices ne possèdent pastous les leviers pour circonscrire le phénomène.


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