1000 ha de forêt et 600 ha de maquis ravagés par les flammes 100 incendies enregistrés durant les deux jours de l'Aïd

Pas moins de 100 incendies ont été enregistrés durant les deux jours de l'Aïd et ont ravagé
1600 hectares de forêts et de maquis, 5000 arbres fruitiers et 10 000 bottes de foin, selon la Protection civile (PC).
Les wilayas les plus touchées sont celles du nord du pays comme Tizi Ouzou, Jijel, Bouira, Boumerdès. Durant cet été, une moyenne de 100 incendies est enregistrée chaque jour, selon la PC. Ce bilan est alarmant car c'est le premier du genre qui a touché l'Algérie depuis des années.
Il faut noter que la PC «n'a jamais enregistré un tel nombre d'incendies depuis plus de 10 ans», faisant état d'une «véritable catastrophe» malgré les campagnes de prévention contre les dangers des incendies. La PC précise que la région du Centre vient en tête avec un pourcentage de 49% par rapport au nombre d'incendies enregistré depuis début juin, suivie de la région de l'Est avec 39% et la région de l'Ouest avec 13%.
Un total de 2357 incendies a été enregistré à travers le pays durant cette période ayant ravagé 15 245,78 ha de forêt et 5613,86 de maquis, soit un total de 20 859,65 ha. Les bilans les plus lourds ont été enregistrés dans la wilaya de Jijel, suivie de Béjaïa, Tizi Ouzou, Chlef et Sidi Bel Abbès. Les raisons de ces feux sont expliquées par «une situation caniculaire exceptionnelle inscrite dans la durée et qui est un facteur favorable à la propagation des incendies».
Pour lutter contre les feux de forêt, la Protection civile, qui fait savoir également que la plupart des feux déclarés ont été maîtrisés, a engagé des moyens importants en mobilisant 14000 agents et 22 colonnes mobiles. Ces dernières sont des unités spécialisées dans la lutte contre les incendies. Par ailleurs, une cellule de crise a été mise en place à Jijel devant la persistance des feux de forêt qui ont ravagé d'importantes superficies boisées.
Présidée par le secrétaire général de la wilaya, cette structure est chargée du suivi de la situation. Jusqu'au 21 août courant, 319 foyers ont été signalés dans la région où les dégâts sont évalués à plus de 6800 hectares entre forêts, broussailles, maquis et arbres fruitiers. A ce jour, 6 incendies signalés dans 4 communes de la wilaya n'ont pu être maîtrisés en raison des difficultés d'accès ou pour des raisons sécuritaires, a-t-on expliqué.
850 ha partis en fumée en Kabylie
Le couvert végétal de la wilaya de Tizi Ouzou ne cesse de se rétrécir de jour en jour durant cette période de canicule en subissant, rien que pour ces 5 derniers jours, une perte d'au moins 850 hectares de différentes formations végétales. Les superficies brûlées l'ont été suite au déclenchement de 48 incendies à travers les différentes localités de la wilaya.
Par strates végétales, elles se répartissent à concurrence de 345 hectares pour les forêts, 315 ha pour les broussailles et à 90 ha pour les maquis. Le bilan arrêté lundi dernier fait état de la destruction par le feu d'un total de 4825 ha de végétation, dont 2670,5 ha de forêt, 666 ha de maquis et 908 autres de broussailles. Le nombre d'incendies qui se sont déclarés pendant l'intervalle de temps considéré s'est élevé à 335.
Au chapitre des divers arbres fruitiers, il a été déploré une perte d'environ 40 000 arbres, dont 36 000 oliviers, et ce, pour une superficie parcourue par le feu de 574 hectares. En termes de chiffres, les pertes occasionnées, cette année, par le feu au patrimoine végétal de la wilaya de Tizi Ouzou, sont estimées à quelque 112 000 ha, dont 48 000 de forêt, dépassent de plus de 13 fois celles enregistrées durant la même période de l'année dernière.
A Bouira, plus de 120 foyers d'incendie ont été enregistrés depuis juin dernier dans les différentes régions de la wilaya, notamment à Haïzer, El-Asnam, M'chedellah et El-Adjiba, où un total de 15 630 arbres fruitiers, dont plus de 6370 oliviers et des centaines de figuiers ont été réduits en cendres. 600 hectares de pins d'Alep et 150 de maquis et de broussailles ont aussi été ravagés par les incendies durant la même période notamment à Tikjda, à Boussardoun (El-Asnam), à El-Adjiba, Lakhdaria et Mezdour.