Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina



L’Histoire en panne Désirant, sans doute, se met-tre en valeur en racontant sa participation aux manifestations du 11 décembre 1960, une «Moudjahida» de Hadjout, dans la wilaya de Tipasa, n’a pas trouvé mieux que de ravaler au rang de manipulation de -De Gaulle- la mère des manifestations populaires, déclenchée deux jours plus tôt dans la ville de Aïn Témouchent. Une manifestation qui avait pour objectif de donner au monde entier une image claire de ce que désirait le peuple algérien, mais surtout de quelle manière la France -à la réaction brutale de l’armée coloniale- pacifiait un territoire avide de liberté.Si les manifestations se sont étendues à tout le territoire, c’est parce que les Témouchentois avaient donné l’exemple le 9 décembre. Affirmer, donc, comme l’avait fait la dame qui intervenait sur les ondes de la radio, que ces marches étaient une manœuvre de la France parce que les manifestants arboraient des banderoles qui réclamaient une «Algérie algérienne» et non une «Algérie indépendante», comme ce fut le cas à Hadjout, revient à provoquer une panne pour arrêter la marche de l’Histoire. Si la dame ne cherchait qu’à vanter son petit village, le fait est que la manifestation y a été vite réprimée car Hadjout qui était Marengo, à l’époque, ressemblait à tous ces villages coloniaux où il y avait plus d’Européens que d’»indigènes». Le plus grave est qu’en tenant ces propos, sans en mesurer la portée, elle a réduit la Révolution à une affaire de manipulations où le FLN devient un pion et non l’organisation qui menait le jeu. A moins qu’il ne s’agissait pas du même FLN qui dirigeait les opérations à Aïn Témouchent et à Hadjout? Difficile de le croire quand on sait que ce sigle a inspiré des dizaines de combats libérateurs, dont l’ANC de Mandela, et qu’il est entré au panthéon de l’Histoire universelle. Hadjout, la révoltée deux jours plus tard, une simple bourde à mettre sur le compte d’un amour démesuré pour un village natal? Les Algériens auraient bien voulu que cette dame, qui manie bien le verbe, apporte par écrit sa part à l’Histoire afin de les éclairer. Le ministre des Moudjahidine n’avait-il pas déclaré à Oran, le 26 août, qu’il avait donné des directives en ce sens? Le problème ne réside pas dans des déclarations à l’emporte pièce d’une dame qui «a continué sa mission jusqu’à l’indépendance», comme elle l’a précisé, mais dans le fait qu’il a été porté atteinte aux symboles de la Révolution, alors que la Constitution vient tout juste d’être révisée pour les protéger et les soustraire à toute manipulation. A moins que le 1er novembre, les 20 août 1955 et 1956, et les 9, 10 et 11 décembre 1960 n’en fassent pas partie? Le fait que les manifestations soient parties d’une sous-préfecture dépendant territorialement du département d’Oran dérangerait-il? Ce qui serait encore plus grave, car le régionalisme est un pur produit du colonialisme. Miloud Horr


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