H’lal alihoum, H’ram Alina

Plus gros est le mensonge, mieux il passe Evoquant la situation des droits de l’Homme, Farouk Ksentini -le président de la CNPPDH- a déclaré que beaucoup restait à faire en Algérie. Se contenter de ces propos sans les mettre dans leur contexte serait prendre un raccourci assassin. Car le président de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l’Homme évoquait une comparaison avec les standards internationaux «théoriques» car, sur le plan pratique, bien des pays donneurs de leçons ont, également, beaucoup à apprendre. Et ce ne seront pas les récents troubles survenus dans quelques pays européens parmi lesquels la France et la Grèce, qui nous contrediront.La question des droits de l’Homme a toujours été le cheval qu’ont enfourché certaines puissances pour s’ingérer dans des affaires qui ne les regardaient pas sur le plan du respect de la souveraineté des nations qu’elles n’hésitaient pas à violer. Les vols secrets de la CIA, Guantanamo, les dégâts collatéraux, Abou Ghraïeb, et les dossiers concernant la gestion de l’Amérique de Bush que d’aucuns n’hésitent plus à étaler, maintenant, au grand jour, sont révélateurs du matraque d’opinion fait sur un monde prêt à tout gober, pourvu qu’il s’agisse d’autres. C’est ainsi qu’une chaîne de télévision occidentale a franchi le Rubicon en citant le Hamas palestinien à Ghaza parmi les cinq pays les moins respectueux des droits de l’Homme, en compagnie du Soudan, et de la Birmanie. N’aurait été le sérieux du présentateur, on aurait cru à un canular. Force de pénétration des mots ou de la persuasion? Oubliés le siège inhumain et la punition collective infligée à des civils, la torture exercée sur des populations sans défense, la destruction des maisons en plein hiver, l’arrêt des approvisionnements en énergie de l’unique centrale électrique qui fait tourner les hôpitaux. Et le déni de droit à des milliers de personnes de vivre sur leurs terres. Comment peut-on être aussi cynique, en faisant sciemment dans la désinformation, alors que le chef de gouvernement israélien, Ehud Olmert, a qualifié de «pogrom» ce qui vient d’avoir lieu à El Qods? Il ne serait pas étonnant d’apprendre, un jour, de cette même chaîne que l’Algérie est un pays où les droits de l’Homme n’existent pas. Ce qui est plus grave, cependant, est le fait que tous les pays ont commémoré la Journée internationale de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Tous. Ceux où les droits sont respectés comme ceux qui utilisent ce concept pour garnir une vitrine dans laquelle sont exposés des articles qui ne sont pas disponibles dans l’arrière-boutique. Tant qu’à dénoncer le non respect des droits de l’Homme et des libertés, que l’on dénonce, au moins, ce qui se passe en Palestine, cette partie du monde qui n’est ni une république ni un royaume ni même un pays, tout court, et qu’on a affublée du dérisoire attribut d’«Autorité» alors que ses frontières sont légalement définies et illégalement effacées. Les Arabes, chez lesquels il reste beaucoup à faire -et pas nécessairement par rapport aux standards internationaux- peuvent se permettre cette incursion. Eux qui sont la cible préférée des médias et des ONG. Miloud Horr