Algérie

H’lal alihoum, H’ram Alina


La fausse note La prise de participations d’un consortium émirati dans la ges- tion des ports d’Alger et de Djendjen a failli mettre le feu aux poudres dans les ports, et n’était la grosse artillerie déployée par la Centrale syndicale, accourue en «pompier», le Conseil syndical des ports aurait montré ce dont il peut être capable. Volonté d’empêcher l’éclatement d’un conflit social, intervention car disposant de meilleurs atouts ou militantisme pervers d’une organisation –l’UGTA- qui a pris goût à la chose politique? La question reste posée. Pour l’heure, on se contente de déclarer qu’aucun emploi ne sera menacé, occultant la vraie nature du danger.Ce sera le tumultueux Djoudi qui lancera un pavé dans une mare qui n’a pas besoin de remous en ces temps de liesse populaire où tout le monde donne de la trompette pour appeler le président à présenter sa candidature pour un troisième mandat. Le ministre justifiera cette «perte» de souveraineté, encore une, par le fait qu’il n’y a pas d’avantages comparatifs, «défaillance» qui fera que la partie algérienne ne peut garder la majorité. Ce seront, donc, pas moins de 50% des actions que prendra le partenaire émirati pour une période de 30 ans, soit la durée de vie supposée de nos réserves en pétrole. Quels que soient les arguments économiques et financiers avancés, Djoudi contredit les déclarations de Bouteflika qui affirmait que l’Algérie sera, à l’avenir, majoritaire dans tout partenariat avec une entreprise étrangère, dans un discours dans lequel il faisait une autocritique historique de la gouvernance, d’une manière générale, et du partenariat en particulier. Maintenant que la grève prévue pour les 24 et 25 est écartée, et que les responsables concernés par ce dossier peuvent se concerter sans être soumis à la pression des travailleurs qui craignent de perdre leur job, les Algériens se posent la question de savoir s’il est plus important d’assurer qu’ «aucun emploi ne sera supprimé» ou de préserver les intérêts suprêmes du pays en évitant d’abandonner le gouvernail à un étranger qui disposera d’un des poumons de l’économie nationale? Il ne faudrait pas se tromper de débat, car les emplois des dockers n’étaient pas menacés. C’est ce partenariat contre nature qui crée la menace. Le même débat avait mobilisé l’Amérique qui s’était opposé à la gestion du port de New York par un consortium de Dubaï. Sommes-nous plus forts que l’Amérique pour autoriser, un étranger, décider de nos ports, ou faibles au point de ne pouvoir résister à l’assaut émirati? Pourquoi Djoudi a-t-il cautionné un partenariat qui est en porte à faux avec le discours officiel? Le ministre des Finances serait-il assez «puissant» pour décider, contre l’avis du président, d’une chose qui dépasse le simple cadre des investissements comme il avait, par le passé, ignoré les critiques des parlementaires qui se sont opposés à la taxe sur les véhicules neufs? Après la loi sur le foncier, verrons-nous nos ports échapper à notre contrôle? Miloud Horr
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